Dans son roman métapolitique, occultiste, "magique" et mystico-poétique L'Étoile de l'empire invisible (1993), Jean Parvulesco évoque son ami Dominique de Roux (1935-1977), éditeur, écrivain et activiste politique révolutionnaire. Au détour de réflexions métapolitiques en plein déroulement romanesque, un détour dont l'auteur est adepte, dans son style si particulier, Jean Parvulesco écrit quelques paragraphes sur l'engagement de Dominique de Roux dans la Révolution des Œillets, au Portugal, en 1974. Un passage qui n'influe en rien dans le déroulement du roman mais qui rend hommage à un homme aujourd'hui bien oublié. Il s'agit évidemment d'un roman.
On sait ou on ne sait pas ce que pendant, avant et après la Révolution des Œillets, en 1974, Dominique de Roux avait eu à faire au Portugal, en Afrique Autrale et aux Açores, au Brésil. Mais peut-on un seul instant envisager qu'il ait pu accomplir sa tâche, sa "mission secrète", ou tout au moins qu'il ait résolument pu tenter de le faire, sans le soutien sur place d'une structure activiste politico-stratégique, voire métapolitique, capable non seulement de traverser elle-même, et de lui faire traverser, à lui aussi, les remous de la Révolution des Œillets, mais encore et surtout de parvenir à contrôler, de l'intérieur, souterrainement, la marche visible et invisible de celle-ci et même, au bout du compte, d'en détourner les sens, d'en faire autre chose si ce n'est, en dernière analyse, le contraire même, ou presque ?
Et quelle aurait pu être cette structure activiste, cette structure activiste, cette structure politico-stratégique et métapolitique engagée sur place, sinon celle qu'eût pu proposer, à ce moment-là, l'Atlantis Magna ?
Retenons, d'autre part, les agissements anti-portugais et anti-français, anti-européens, anti-occidentaux pour tout dire, du fort interlope et peu scrupuleux personnage qui, lors de ces événements obscurs et troublés, faisait semblant d'être l'ambassadeur des États-Unis à Lisbonne, un certain Frank Carlucci. Ainsi que la longue série de trahisons majeures à mettre sur le compte de certains éléments douteux en poste à l'Ambassade de France à Lisbonne, du côté, surtout, de certains services d'un attaché militaire qui, on l'on reconnaîtra j'espère, n'en finissait plus de se rendre aux Açores et d'en revenir. Et qui, entre autres, y avait manigancé l'arrestation de Dominique de Roux avec, comme but final, sa liquidation sur place, et "aussi discrètement que possible", les Açores étant, à ce moment-là, "chasse gardée militaire française".
Mais ne me suis-je pas laissé dire que le crime d'intelligence avec l'ennemi politique anti-continental, crime imputable aux éléments ainsi visés de l'Ambassade de France à Lisbonne, sera un jour appelé à subir le feu d'une revisitation en profondeur, que rien de tout cela n'est ni ne sera oublié ?
De toutes les façons, la mise en échec finale de la mission secrète métapolitique de Dominique de Roux n'a pu être obtenue que par la neutralisation physique de celui-ci, et, d'ailleurs, plus longue échelle, cet échec n'en est absolument pas un, je dirai peut-être un jour, pourquoi. En fait, rien n'est encore décidé.
Dominique de Roux était parti pour Lisbonne avec, en poche, rien d'autre qu'une lettre de recommandation de deux lignes, mais une lettre de recommandation dont la force de frappe occulte était telle qu'il avait fallu aux autres, pour en finir avec ce qu'il avait aussitôt su mettre en branle, le neutraliser physiquement. La disparition d'un homme peut en effet suspendre, parfois, l'ensemble d'une action en cours.
Car, ce que Dominique de Roux avait à faire, exigeait qu'il commençât par changer l'histoire, et non seulement l'histoire actuelle du Portugal, mais l'histoire continentale la plus grande, et celle-ci suivant l'ouverture métapolitique intercontinentale de l'Atlantis Magna et de sa ligne impériale africain et lusitano-brésilienne. Quand saura-t-on le reste, tout ? Bientôt, j'en prends l'engagement.