Seijun Suzuki est le Albert Ayler du cinéma, à la différence près qu'il n'a pas coulé dans l'Hudson. Surtout connu pour ses films "provocs" des années 60, Suzuki n'en a pas moins continué sa carrière avec brio. Adulé par Tarantino (tu m'étonnes !), Suzuki, après avoir été le paria de l'industrie japonaise du cinéma (toute aussi à l'Ouest qu'Hollywood quand il faut juger de génie), a réalisé dix films. C'est à dire, entre 1977 et 2005.
A peu près, un film tous les trois ans. Ce qui tranche avec sa prolixité entre 1956 et 1967 . Disons, quarante films, je n'ose pas compter. Pudeur cinéphilique, sans doute.
Je n'ai pas trop envie de parler de La Marque du Tueur (1967), qui a scellé sa perte dans l'industrie japonaise, mais plutôt de son chef-d'oeuvre, de son apothéose graphique qu'est Pistol Opera, soit-disant un remake de La Marque du Tueur. Rien n'est moins sûr.
L'histoire ? Pas grand chose, à vrai dire. Des tueurs à gage se défient pour être le numéro un. Une synthèse de l'outlaw du Texas et du samuraï nippon, dirons-nous...
Mais Seijun Suzuki ne se soucie pas de l'histoire. Il a raison. Il se concentre sur l'aspect visuel de son film. En ce sens, il est plus peintre que cinéaste. Ou plutôt, il élève l'art de cinéaste (un art jeune - centenaire, tout de même!) à celui de la peinture (un art établi) pour le plus grand enrichissement et bonheur de l'Art en lui-même.
L'histoire ? Pas grand chose, à vrai dire. Des tueurs à gage se défient pour être le numéro un. Une synthèse de l'outlaw du Texas et du samuraï nippon, dirons-nous...
Mais Seijun Suzuki ne se soucie pas de l'histoire. Il a raison. Il se concentre sur l'aspect visuel de son film. En ce sens, il est plus peintre que cinéaste. Ou plutôt, il élève l'art de cinéaste (un art jeune - centenaire, tout de même!) à celui de la peinture (un art établi) pour le plus grand enrichissement et bonheur de l'Art en lui-même.
Je peins sur l'image, j'efface et je recommance. Quel réalisateur (de génie ou non) peut se le permettre ?
L'une de ces deux femmes sublimes est une illusion... et pas celle que l'on croit... magie du cinéma.
Théâtre antique, danse contemporaine, robes de créateur, gunfights, que demande le peuple ? Un scénario cohérent ? J'espère que non !
Séance de tirs dans un théâtre antique. Premier mort: John Woo, à genoux dans une église catholique, sans cierge ni colombe.
Des chauves dansent autour de moi, la guillotine pointe son couperet mais je suis déjà morte d'une balle dans le coeur. Bonne définition du cinéma de Seijun Suzuki.
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