tag:blogger.com,1999:blog-61689139301697376462024-03-05T18:03:51.878+01:00TomblandsPunk studieux - exégèse érotique - cinéma japonais - cinéma de Corée du Nord - littérature exigeante - nihilisme toxiquetomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.comBlogger336125tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-33040495423344707942016-12-26T21:13:00.003+01:002016-12-26T21:17:33.368+01:00Nick Kent - Apathy for the Devil, a 1970's Memoir<div style="text-align: justify;">
Une quinzaine d’années après son recueil <i>Dark Stuff</i> (<i>L’Envers du Rock</i> en français – et qui comprend des articles formidables sur Brian Wilson, Syd Barrett, Keith Richards ou les Happy Mondays), Nick Kent a publié en 2010 ses mémoires des années 1970 : <i>Apathy for the Devil</i>. Le titre parle de lui-même : dans les années 1970, l’innocent rock des sixties était vraiment passé dans le côté obscur, avec ses histoires de dope, de violence, de cynisme et de star system putassié.</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZEe-lZu_PVbxuAtcAhwrbcq6N8gaGzXnOGOzUZRqcvOSBX-UrbBLH6z91NsqPFW5wuqojXFpasrF5tk8OeGQJgXSWB7f3KIXK2Pn9uNzj3tVPa6K09a-RcUeebQX86UTarfc2GyqlYuQ/s1600/nick-kent-apathy-devil.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZEe-lZu_PVbxuAtcAhwrbcq6N8gaGzXnOGOzUZRqcvOSBX-UrbBLH6z91NsqPFW5wuqojXFpasrF5tk8OeGQJgXSWB7f3KIXK2Pn9uNzj3tVPa6K09a-RcUeebQX86UTarfc2GyqlYuQ/s400/nick-kent-apathy-devil.jpg" width="400" /></a></div>
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Pour Nick Kent, les années 1970 ont débuté en janvier 1972, avec l’apparition de David Bowie, grimé en Ziggy Stardust, et rencontrant un succès international étonnant. 1972 correspond également à la fin des années 1960, selon Anrew Loog Oldham, manager des Rolling Stones de 1962 à 1967. Oldham souligne que, entre 1967 et 1972, l’époque commençait déjà à être plus préoccupée par l’argent et la pérennité de la mode rock. Le rock était devenu un métier à part entière, une carrière, un salariat, et, pour certains, une mine d’or. Les petites frappes vaguement provocatrices des sixties se sont progressivement transformées en êtres viciés, venimeux et vaniteux, comme un personnages pervers issu d’un roman de Jean Lorrain. Les années 70 sonnent comme la fin d’une utopie hédoniste, innocente et subversive. Il faudra l’arrivée du punk vers 1976 pour jeter un coup de pied dans cette idéologie bourgeoise bien huilée. Un coup de pied bien bref, il est vrai, d’autant plus vain quand on compare les dérives marchandes de la musique des années 80 à celles des années 70. C’est donc dans cette époque tourmentée que Nick Kent nous emmène.</div>
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Si les 100 premières pages s’attardent sur l’initiation au rock de Nick Kent dans les années 1960 et dressent un panorama large de la scène musicale de l’époque (des MC5 au Grateful Dead, en passant par Can et Captain Beefheart), le reste du livre est divisé en chapitres-années, dont voici quelques passages marquants ou anecdotiques.</div>
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1972</h3>
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Nick Kent écrit ses premiers articles pour le <i>New Musical Express</i>, dont les faibles ventes menacent l’existence. Avec une poignée d’autres journalistes, Nick Kent est chargé de donner du sang neuf au journal et capter le zeitgeist, l’ère du temps, pour attirer des nouveaux lecteurs. A la fin de l’année, soit à l’âge de 21 ans et quelques mois après ses débuts professionnels, Nick Kent va même interviewer Led Zeppelin, alors le groupe-phare du Royaume-Uni. Les choses étaient bien simples à l’époque…</div>
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1973</h3>
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Au cours d’un séjour aux États-Unis, Nick Kent fait son pèlerinage chez Lester Bangs, le célèbre critique pour le journal <i>Creem</i>, fan du Velvet Underground et de Lou Reed, défenseur du rock le plus exigeant. On apprend que c’est à Detroit, en compagnie de Lester Bangs, que Nick Kent écouta pour la première fois le dernier album des Stooges, <i>Raw Power</i>. Au cours de son séjour américain, il rencontre également Iggy Pop et David Bowie. Tout réussit au premier, rien ne va pour le second, en voie de clochardisation et de démence toxique. Incroyable : Iggy Pop est toujours en vie !</div>
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1974</h3>
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Nick Kent rencontre pour la première fois, à Paris, lors d’un concert des New York Dolls, Malcolm McLaren, le futur manager des Sex Pistols. On apprend que McLaren ne s’est pas du tout intéressé au rock entre 1963 et 1974 ! Beatles, Rolling Stones, Who, Bob Dylan, Jimi Hendrix, etc… inconnus au bataillon ! Pour un Londonien branché, c’est bien le comble ! C’est également en 1974 que Nick Kent écrit son fameux article sur Syd Barrett, le fondateur de Pink Floyd, plongé dans une nébuleuse lysergique irréversible depuis 1970.</div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOtXfJWGUOr3E-UaRdkNVaNyeaEAKojT8dWQ80ykxvk2YFApKvFHXXHV2hdZ2PCohplVDeMiYV9iYNUNq2jR3X9StTvVxuUWRLo8uAlyNuvLpyeW_6xhnsAU0KTt2Jyo6OdcewBTKU_O8/s1600/syd-barrett-NME.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOtXfJWGUOr3E-UaRdkNVaNyeaEAKojT8dWQ80ykxvk2YFApKvFHXXHV2hdZ2PCohplVDeMiYV9iYNUNq2jR3X9StTvVxuUWRLo8uAlyNuvLpyeW_6xhnsAU0KTt2Jyo6OdcewBTKU_O8/s400/syd-barrett-NME.jpg" width="287" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Syd Barrett en couverture du <i>NME </i>le 13 avril 1974</td></tr>
</tbody></table>
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1975</h3>
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Nick Kent commence à être sérieusement accroché à la cocaïne et à l’héroïne. Il fait brièvement partie des Sex Pistols, en juillet-août, en tant que guitariste. A l’époque, le groupe est composé de Steve Jones, Paul Cook et Glen Matlock. Johnny Rotten ne fera son apparition qu’en octobre. Nick Kent écrit un long reportage sur Brian Wilson, autre génie du rock cramé par le LSD et la paranoïa, dès 1967 – ce qui ne l’empêcha pas d’enregistrer encore quelques bons albums avec son groupe, les Beach Boys : <i>Friends</i> en 1968, <i>Sunflower</i> en 1970 et <i>Surf’s Up</i> en 1971.</div>
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1976</h3>
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Venu saluer John Cale aux studio d’Island Records à Basing Street, Nick Kent croise Bob Marley et ses potes rastas, dans les toilettes, en train de fumer un spliff « gros comme une branche d’arbre ». OK. En juin, au 100 Club, pour faire la promotion des Sex Pistols, Malcolm McLaren charge Sid Vicious, un fan du groupe, de dérouiller Nick Kent avec une chaine de vélo. Sympathique.</div>
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1977</h3>
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Junkie à temps plein, Nick Kent passe ses journées à chercher de la dope et à se défoncer. Dans ses pérégrinations, il rencontre fréquemment Sid Vicious et sa groupie Nancy Spungen. Sid s’est excusé pour l’altercation du 100 Club. Sid est un véritable crétin. Iggy Pop fait son grand retour, chaperonné par David Bowie. Keith Richards se fait serré à Toronto pour détention de stupéfiant, la tournée américaine de Led Zeppelin tourne à la catastrophe, dans un tourbillon paroxystique de violence et dédain. Du grand n’importe quoi, ces années 1970…</div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjx5eTX6Nw2TtpdyTO922vRnKPAjQBmNlVtvkr5XKTT7ljUXJRHPDsLIb7vTitW1bG6V-LmEMxsW_8lUha8JopdoZtNW8N6HvDETBCUZuC9GUwuAUgNLOiUS6s5YZmzOInoHu1ylr28SOY/s1600/9f021ce2ef36a18a330a07877c9b43d6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjx5eTX6Nw2TtpdyTO922vRnKPAjQBmNlVtvkr5XKTT7ljUXJRHPDsLIb7vTitW1bG6V-LmEMxsW_8lUha8JopdoZtNW8N6HvDETBCUZuC9GUwuAUgNLOiUS6s5YZmzOInoHu1ylr28SOY/s400/9f021ce2ef36a18a330a07877c9b43d6.jpg" width="275" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Sex Pistols en couverture du <i>NME</i> le 26 mai 1977</td></tr>
</tbody></table>
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1978-1979</h3>
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Les Sex Pistols explose en plein vol, les Clash reprennent le flambeau. Nick Kent raconte avoir rencontré Joe Strummer pour la première en août 1969, au Plumpton Jazz and Blues Festival, à un concert de… King Crimson !</div>
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<i>Apathy for the Devil</i> recèle de bien d’autres anecdotes. Une lecture plus que recommandée.</div>
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[Article initialement publié le 2 février 2011]</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-46722954477075454732016-12-26T20:25:00.000+01:002016-12-26T20:25:38.418+01:00Interview avec Pierre Reinhard et Christophe Bier sur le cinéma pornographique<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoopU0btxuXBRmZ9xkfOcgHtvPVH7gAvkSh13Cjdgj_PcrIqhubf-eYZZ2GK96qC2Cww-IVWCWzBCVlDJt43HVsxrYTgvgANiDCVPwU03ZJtLmzacNDRneflqKxrnaB-ac2KRgVae4kso/s1600/Karine_Gambier_Echanges_Partenaires.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="233" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoopU0btxuXBRmZ9xkfOcgHtvPVH7gAvkSh13Cjdgj_PcrIqhubf-eYZZ2GK96qC2Cww-IVWCWzBCVlDJt43HVsxrYTgvgANiDCVPwU03ZJtLmzacNDRneflqKxrnaB-ac2KRgVae4kso/s400/Karine_Gambier_Echanges_Partenaires.jpg" width="400" /></a></div>
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La conversation avec Christophe Bier, éditeur en chef du <i><a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2016/12/le-dictionnaire-des-films-francais.html" target="_blank">Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques 16 et 35 mm</a></i> fut l’occasion de croiser le réalisateur Pierre B. Reinhard, venu chercher l’exemplaire du <i>Dictionnaire</i> pour Jean-François Davy, célèbre réalisateur des années 70, à qui l’on doit notamment <i>Q</i> (1974), <i>Exhibition</i> (1975) et <i>Prostitution</i> (1975). A l’entretien liminaire avec Christophe Bier, succède donc cette discussion croisée entre Christophe Bier et Pierre B. Reinhard. Où l’on aborde la carrière de Reinhard, de ses débuts à ses dernières productions pour Canal +, en passant par le virage des années 80 et la portée sociale des films pornographiques.</div>
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Parmi les réalisations de Pierre B. Reinhard (parfois sous le pseudonyme de Mike Strong), on peut noter <i>Entrecuisses</i> (1977), <i>Trois Bavaroises à Paris</i> (1981), <i>Baisez les otages</i> (1981), <i>Délices d’un sexe chaud et profond</i> (1982), <i>Voluptés anales</i> (1986) ou <i>James Bande contre OS.Sex 69</i> (1986).</div>
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<b>Vous venez de tourner un film pour les fameux premiers samedis du mois de Canal +. Le cahier des charges de la chaîne cryptée, très strict, n’est-il pas trop contraignant ?</b></div>
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<b>Pierre Reinhard</b> : Pas du tout. Ce cahier des charges me convient parfaitement. J’aime bien les choses très clean, ce n’est ni graveleux ni sale. Je n’ai pas envie de participer à la dégradation humaine, au contraire, je mets plutôt les filles sur un piédestal pour les magnifier. Canal +, c’est du « soft hard » qui me convient.</div>
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<br /></div>
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<b>Pouvez-vous nous raconter vos débuts dans le cinéma ?</b></div>
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<b>Pierre Reinhard</b> : J’ai commencé à réaliser en 1977 mais je suis entré dans le milieu du cinéma bien plus tôt, à l’époque où j’étudiais les Beaux Arts en section peinture, vers mes 15-16ans. Je travaillais alors comme stagiaire « surnuméraire » sur des grosses productions comme <i>Le Cerveau</i> de Gérard Oury, avec Jean-Paul Belmondo et Bourvil (1969) ou <i>La maison sous les arbres</i> de René Clément, avec Faye Dunaway (1971). Quand il y avait des scènes de nuit ou de jour avec de la foule, je me servais de walkies-talkies pour bloquer des routes, pousser un groupe de figurants.</div>
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<br /></div>
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A la même époque, j’avais également monté un atelier de cinéma avec un ami qui était au département photo des Beaux Arts. Nous avions comme projet de stocker des photos des élèves. On faisait des courts métrages sur l’école. Puis, j’ai voulu faire du montage, ce qui était capital pour moi parce que j’entendais de ci de là des réalisateurs qui n’étaient pas très contents de leur monteurs. Je me suis dit : « si un jour je suis réalisateur, il faudrait que je sache monter ». J’ai donc fait du montage pendant deux ans avec les frère Kikoïne, Gilbert et Gérard, qui m’ont tout appris sur le fil du rasoir. Ils m’ont donné carte blanche, j’ai fait plein de montages pour d’autres réalisateurs, dont des films traditionnels, avant de monter mes propres films.</div>
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<br /></div>
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Un jour, je me suis mis à monter un film de Francis Leroi qui m’a demandé si je n’avais pas envie de réaliser mes propres films. Je n’avais pas donné suite à ce moment mais six mois plus tard, il est revenu avec un autre film en me demandant si j’avais réfléchi. Je lui ai répondu que ça m’intéressait et que je connaissais un ami qui travaillait comme nègre aux éditions RTL. J’ai parlé à cet ami et on a écrit le scénario du film <i>Entrecuisses</i>, avec Brigitte Lahaie (1977) qui a été un succès. A la suite de cela, plusieurs productions m’ont appelé et je me suis collé un X dans le dos.</div>
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<b>Christophe Bier</b> : C’est dans <i>Prenez la queue comme tout le monde</i> (1973) que tu as débuté avec Jean-François Davy ?</div>
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<b>Pierre Reinhard</b> : Absolument. J’ai ensuite travaillé comme assistant en 1974 sur <i>L’Amour à la Bouche</i> de Gérard Kikoïne. Il m’a dit : « Aide-moi à faire le film et je t’apprends à faire le montage ». C’est comme ça que j’ai commencé à faire des montages.</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmZQ2JgmzchIm4X21SEcgt8A1sWJp7RSBe-NTje7OvmDCSXtRRYVbgK9zmudw8o0hQtGsQJt-G_6jlPJwTlz-IwTcqgi05yZfwYE0x9RnFS0WQ-J7d0Lvrj12n-rB8rF1lxftn2Zq256s/s1600/Danielle_Troger_Escales_Sexuels_Commandes.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="275" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmZQ2JgmzchIm4X21SEcgt8A1sWJp7RSBe-NTje7OvmDCSXtRRYVbgK9zmudw8o0hQtGsQJt-G_6jlPJwTlz-IwTcqgi05yZfwYE0x9RnFS0WQ-J7d0Lvrj12n-rB8rF1lxftn2Zq256s/s400/Danielle_Troger_Escales_Sexuels_Commandes.jpg" width="400" /></a></div>
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<b>Quelles sont les différences entre le cinéma pornographique des années 1970 et celui des année 2000 ?</b></div>
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<b>Pierre Reinhard</b> : Depuis 5 ou 6 ans, la technologie a permis d’approcher une image presque fidèle du 35 mm.Au début, le format vidéo n’était pas terrible mais très économique. A l’époque de la pellicule, quand on déclenchait la caméra, on savait qu’il y a un ou deux mètres de pellicules qui défilaient, et quand on connait le prix et les retombées post-tournage (développement, tirage des copies, etc.), c’était très lourd. Aujourd’hui, on peut tourner sans se poser de question. Une cassette DV veut 2 euros pour une heure de bande en HD. On peut laisser tourner la caméra, il y a plus de souplesse.</div>
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Outre cette évolution technologique, on peut dire qu’il y eu une escalade sans limite vers le hard. Après 1981, j’ai refusé de tourner plusieurs films. Dès que Mitterrand est arrivé, il y a eu une application de la loi X votée sous Giscard qui a été appliquée à la lettre. Avant cette loi, un film pouvait sortir en version X et en version soft en même temps, ce qui permettrait d’obtenir des subventions. Quand la loi est passée, les budgets ont été divisés par dix. Certains se sont mis à faire des films en une journée. Moi, je ne sais pas faire des films en une journée. Mes premiers films ont été tournés en trois semaines. Après, ça c’est réduit, je tournais en huit jours. J’ai fait un film qui me plait beaucoup d’ailleurs, <i>La Voisine est à dépuceler</i> (1983) en un jour et demi [ndla : dans le <i>Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques 16 et 35 mm</i>, la notice de film se termine ainsi : "la lumière inonde les scènes finales, amplifiant la montée du plaisir et de la dilution des personnages dans une sorte d'orgie solaire que n'aurait pas reniée Georges Bataille"]. Ça relève du miracle.</div>
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<br /></div>
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Au niveau de l’escalade dans le sexe, on m’a demandé des choses innommables que j’ai jamais voulu faire. Aujourd’hui, c’est de nouveau très difficile : avec tous les sites Internet, on peut visionner gratuitement des séquences ou des films entiers. Faire des films de qualité, si l’on n’a pas d’argent, c’est impossible. Il n’y a qu’une seule chaîne de télévision au monde, Canal +, qui paie encore pour pouvoir faire des films corrects. Sans ça, on ne ferait que du gonzo bas de gamme. Cela représente une diffusion de 12 films par an. Mais les films coûtent plus cher que ce que Canal + les achète. Vu le cahier des charges de la chaîne, c’est difficile de faire du prix coûtant. Si l’on veut des beaux décors, des belles filles, du maquillage, du son, un casting prestigieux et un scénario, cela finit par coûter assez cher. Si l’on a pas les financements, on tourne des gonzos. J’en ai ait beaucoup pour le kiosque : des séries de dix parfois. Ça allait encore quand on me payait correctement mais maintenant il y a de moins en moins de clients qui achètent des films sur le kiosque. Donc le prix d’achat a encore baissé. A un moment, s’ils achètent un film 2.500 euros… Un petit gonzo avec une histoire et cinq scènes, ça coûte au minimum 5.000 ou 6.000 euros. Donc on arrive dans une impasse.</div>
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[Pierre Reinhard s'absente quelques instants]</div>
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<b>Je trouve le cinéma pornographique des années 70 immédiatement identifiable, surtout en raison des décors, des vêtements et des mœurs mis en avant. Je pense d’ailleurs la même chose pour les films de Claude Sautet et Éric Rohmer. Par exemple, lors des scènes tournées sur les lieux de travail, on ne voit jamais les acteurs travailler mais plutôt le patron s’amuser sous le bureau avec sa secrétaire.</b></div>
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<b>Christophe Bier</b> : Dans les années 1970 peut-être mais il y a des exemples de films pornos tournés après 1981-1982, où le chômage commence à progresser, où il y a des scenarii avec des gens qui errent dans les rues, qui espèrent gagner au loto parce qu’ils ne font rien de leur journée… On trouve des préoccupations qui sont toujours liées à l’époque.
Une des vertus du <i>Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques 16 et 35 mm</i> est de montrer que le porno standard n’existe pas. Par exemple, il y a un porno d’Alain Payet tourné dans une usine où les ouvriers faisaient grève. Sinon, c’est vrai que dans les années 1975-1980, il y avait un courant un peu bourgeois où l’on voyait toujours un peu le même type de représentations sociales, le patron, la secrétaire, des gens qui n’avaient pas trop de problèmes, comme dans le cinéma traditionnel de l’époque. Le porno gay était un peu plus ancré dans une réalité sociale difficile, peut-être parce qu’à l’époque les homosexuels étaient dans un combat pour leurs droits. Il y a un porno qui se passe aux Buttes Chaumont, puis dans le métro avec une véritable scène non simulée dans un wagon. Ce sont des choses qu’on ne voit pas dans le porno classique.</div>
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<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOKRJSlKu73lK4VgZ6k1KWRJvDwKdCOAdYLGGWPWx36wc56XZMkpsHKyuNtrsCHliIognoAPMa6DbYeJYZ3V4yYXWWhTLn_0ga0RlU7pW1dh1gN4GK8Ey-NLJY58AVE5SNixEm-4FrVfc/s1600/benazeraf.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="281" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOKRJSlKu73lK4VgZ6k1KWRJvDwKdCOAdYLGGWPWx36wc56XZMkpsHKyuNtrsCHliIognoAPMa6DbYeJYZ3V4yYXWWhTLn_0ga0RlU7pW1dh1gN4GK8Ey-NLJY58AVE5SNixEm-4FrVfc/s400/benazeraf.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Le Cri de la chair</i> de José Benazeraf (1962)</td></tr>
</tbody></table>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>On peut évoquer le cas de José Benazeraf, surnommé le Godard du porno ?</b></div>
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<br /></div>
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<b>Christophe Bier</b> : José Benazeraf aimait bien provoquer. Mais derrière la provocation, il y avait parfois des choses assez étonnantes. Il aimait bien parsemer ses films de discours politiques, de références philosophiques où il parle de Bernard-Henri Levy dans <i>Hurlements d’extase</i> (1979). Il bousculait les conventions. Il faisait déjà ça dans les années 1960 avec ses films érotiques.</div>
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<br /></div>
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[Pierre Reinhard revient et la discussion revient sur l’aspect social des films pornographiques]</div>
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<br /></div>
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<b>Christophe Bier</b> : Dans les années 1980, on trouve beaucoup de road movies avec des gens paumés, qui reflètent les problèmes sociétaux de l’époque. Le porno n’est pas confiné dans une bulle, ou alors dans la bulle du gonzo, entre quatre murs. Et encore, même là, je pense qu’on pourrait déceler des indices sociologiques.</div>
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<br /></div>
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<b>Pierre Reinhard</b> : Je viens de tourner deux films. Dans le premier, le gars sort de prison, il fait de l’auto-stop et débarque à Guiberville, dans la Manche pour chercher du boulot. J’aime bien l’ascension sociale, c’est un peu rêve. Le second film parle d’une fille dont le père meurt. Sa demi-sœur veut absolument vendre la maison familiale mais la fille refuse. Son copain qui est palefrenier lui dit : « ma grande si tu veux garder quelque chose, il faut que tu travailles ». Donc, elle cherche du boulot et travaille dans un salon de coiffure. Finalement, elle apprend qu’elle hérite d’un empire comme l’Oréal. J’aime bien ce côté conte de fées.</div>
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<br /></div>
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[Entretien initialement publié le 10 juin 2011]</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-5903860565459798482016-12-26T20:07:00.000+01:002016-12-26T20:26:31.046+01:00Le Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques en 16 et 35 mm<div style="text-align: justify;">
Le <i>Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques en 16 et 35 mm</i> vient d’être publié aux éditions Serious Publishing, après un travail de 10 ans. Ce dictionnaire essentiel est né sous l’impulsion et la ténacité de Christophe Bier, aidé d’une vingtaine de collaborateurs pour rédiger les résumés et les notules critiques.</div>
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<br /></div>
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Ce dictionnaire, un pavé bien saignant de 1.200 pages, présente et commente 1.812 films érotiques et pornographiques français, d’<i>A bout de sexe</i> à <i>Zob, zob, zob</i>. 16 et 35 mm obligent, l’essentiel des films ont été distribués entre 1975 et 1985, même si l’on trouve des films érotiques datant des années 1910 aux années 1960. Si ce dictionnaire est avant tout savant et scientifique, il fait penser à l’Encyclopédie des Lumières : à l’objectivité des descriptions techniques (production, distribution, réalisation, musique, distribution, titres alternatifs…) succède la subjectivité des rédacteurs, commentant et analysant des films comme <i>Luxure</i> (1975), <i>Viens, j’ai pas de culotte</i> (1982) ou <i>Outrages transexuels des petites filles violées et sodomisées</i> (1985). Ce dictionnaire est donc essentiel pour tout amateur de l’érotisme et de la pornographie gauloises, ainsi qu’aux cinéphiles obsessionnels. Disons-le tout de go : ce dictionnaire fera date. Il est tiré à 1.500 exemplaires, précipitez-vous ! Pour en savoir plus sur ce travail titanesque, nous avons interrogé Christophe Bier, rédacteur en chef du dictionnaire.<br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhstvgFtWVAkvueameVoab2VXZYzhWH0e6p4DutWyiauNG_2W4mcAJ0iI530-2VnNE1rzaB17nWn05_USrM91asmEtYbEq7ZbiYqQcwkjW0qBRD2QVjdWKXDZVJhK8MPdWGtceJqOY0LIg/s1600/Karine-Gambier-Echange-Partenaires.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="233" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhstvgFtWVAkvueameVoab2VXZYzhWH0e6p4DutWyiauNG_2W4mcAJ0iI530-2VnNE1rzaB17nWn05_USrM91asmEtYbEq7ZbiYqQcwkjW0qBRD2QVjdWKXDZVJhK8MPdWGtceJqOY0LIg/s400/Karine-Gambier-Echange-Partenaires.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Karine Gambier dans <i>Echanges de partenaires</i> de Frédéric Lanzac (1976)</td></tr>
</tbody></table>
<br /></div>
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<b>L’idée de ce dictionnaire est apparue il y a onze ans au cour d’un dîner avec quatre amis. Était-ce d’abord une idée en l’air ou un véritable projet raisonné ?</b></div>
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<br /></div>
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On avait vraiment envie que ce livre existe. Pourquoi ai-je dit qu’il suffisait de le faire ? J’avais déjà publié en janvier 1999 chez <a href="http://norbert.moutier.free.fr/" target="_blank">Monster Bis</a> un fanzine sur Eurociné tiré à 400 exemplaires où chaque film était minutieusement décrit. En tant qu’amateur de livres, j’étais également un grand admirateur des catalogues de <a href="http://www.revues-de-cinema.net/Critiques/FRA_CHIRAT%20Raymond_Biographie.php" target="_blank">Raymond Chirat</a>. J’aime beaucoup les catalogues d’ailleurs, les catalogues de films et les ouvrages de bibliophilie. C’est quelque chose qui m’a plu très tôt : j’ai dû acheter mes premiers catalogues de Raymond Chirat quand j’avais 16 ou 17 ans. J’ai toujours été habité par cette soif d’exhaustivité.</div>
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<br /></div>
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Mon rêve est d’avoir des catalogues sur toutes les cinématographies du monde. On est plutôt bien servi sur le plan anglo-saxon mais, par exemple, il manque encore un livre entier sur le cinéma allemand. Beaucoup de sujets sont laissés à l’abandon.</div>
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<br /></div>
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Les gens présents à ce dîner étaient tous des lecteurs de la <i><a href="http://www.revues-de-cinema.net/Critiques/FRA_CHIRAT%20Raymond_Biographie.php" target="_blank">Saison cinématographique</a></i>, ce numéro annuel qui sortait par la Revue du cinéma et qui passait au crible tous les films sortis, y compris les films pornos. D’ailleurs, trois des rédacteurs de la <i>Saison cinématographique</i> ont repris du service pour ce dictionnaire. On s’est dit qu’il fallait une <i>Saison cinématographique</i> qui regrouperait tous les films pornos. Par la suite est venue l’idée d’élargir le spectre vers l’érotisme.</div>
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<b>Comment s’est faite la constitution de l’équipe ?</b></div>
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<br /></div>
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Ça s’est fait sur les 10 ans. Certains rédacteurs sont même arrivés il y a à peine un an. Certains ont beaucoup écrit en un an. D’autres rédacteurs ne se sont engagés que sur une poignée de textes. Il y a quelques « invités » qui sont intervenus pour un seul texte ciblé. Par exemple, la notule de <i>Tarzoon la honte de la jungle</i> [film d'animation de Picha et Boris Szulzinger, 1974] a été écrit par un spécialiste de la bande-dessiné, Bernard Joubert. Un des rares films vraiment érotiques des années 1940, <i>Le Destin exécrable de Guillemette Babin</i> [de Guillaume Radot, 1947] a été chroniqué par François Angelier. Un film japonais détourné par les situationnistes, <i>Les Filles de Ka-Ma-Rê</i> [de René Viénet, 1974], a été écrit par un des exégètes de Guy Debord, Shige Gonzalvez.</div>
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<br /></div>
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Sinon, il y a des rédacteurs qui ont fait dix textes, d’autre trente. Il y a des acharnés qui en ont fait cent-trente ou deux-cents. Edgar Baltzer, qui en a fait deux-cents, est arrivé dans l’histoire du dictionnaire en 2006.</div>
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<br /></div>
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Sur dix ans, ça a été une aventure. Certains se sont reposés à un moment donné, puis sont revenus. Jusqu’aux dernières années, j’ai continué à solliciter de nouvelles personnes. J’ai même eu la chance il y a deux ans d’entrer en contact avec quelqu’un qui cherchait des pornos gays, Hervé Joseph Le Brun, qui est maintenant un des programmateurs du Festival de films gays, lesbiens, trans et + de Paris. En 2009, il a réalisé un documentaire sur le porno gay français des années 1970, <i>Mondo Homo</i>. C’était la personne la plus compétente dans ce domaine parce que le porno gay est un sujet particulièrement ardu, une <i>terra incognita</i>, un ghetto dans un ghetto.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxL8e_iZnVuuuinTSR0qPCswVe-FnpntQuYWIbkqQ6nRG_IO7Y-eJ4zCt4X_HT6VbgYtwyIQv1svRJPva4c8mG5Uwi8XjalhEL0NSC2i1LYgxIprp5dVBdIjVg7VSEP2VxEjVTV1XKMJ8/s1600/Brigitte-Lahaie-Danielle-Troger-Rabatteuse.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="262" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxL8e_iZnVuuuinTSR0qPCswVe-FnpntQuYWIbkqQ6nRG_IO7Y-eJ4zCt4X_HT6VbgYtwyIQv1svRJPva4c8mG5Uwi8XjalhEL0NSC2i1LYgxIprp5dVBdIjVg7VSEP2VxEjVTV1XKMJ8/s400/Brigitte-Lahaie-Danielle-Troger-Rabatteuse.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Brigitte Lahaie et Danielle Troger dans <i>La Rabatteuse</i> de Burd Trandbaree (1978)</td></tr>
</tbody></table>
</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Y a t-il beaucoup de films perdus dans le porno ? Les films sont-ils conservés, comme les films dits traditionnels ?</b></div>
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<br /></div>
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Un des problèmes, ce sont les gens qui font des films pornos. Ce ne sont pas forcément des artistes, ce sont souvent des commerçants, des marchands de pellicule, qui déconsidèrent leur travail ou celui des autres, qui n’ont pris aucun soin pour conserver leurs films. Quand la vidéo est arrivée, ce qui avait un intérêt à leurs yeux, c’était le master vidéo maintenant c’est le master numérique. Il y a des films qui ont dû se perdre. Sans compter ce phénomène des films remontés.</div>
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<br /></div>
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Il faudrait faire un état des lieux et que l’État attribue des subventions pour que les Archives du film sauvegardent des films. Ça paraît de l’hérésie de dire cela. A mon avis, toutes les cinémathèques ont des films pornographiques, je n’ai pas frappé à toutes les portes pour faire mes recherches. Les cinémathèques n’ont pas de problèmes avec le porno, elles sont dans l’optique de Henri Langlois qui est de sauvegarder les films quels qu’ils soient. Mais cela ne dépend pas d’elles de considérer la pornographie comme un terrain en péril qu’il faut sauver, c’est à un niveau politique que ça doit se décider. Après avoir fait le « Plan nitrate » pour sauvegarder les films en nitrate, sauvegardons les films pornos parce qu’ils sont dans un état de délabrement total. Mais ça m’étonnerait que ce soit une priorité. Si ça devenait une priorité, ce serait très dur d’imposer aux yeux du public que l’argent de l’État serve à restaurer des films pornos. Bois-d’Arcy [ville des Yvelines qui s'occupe de restaurer les archives françaises du film] a restauré énormément de pornos clandestins mais s’est fait taper sur les doigts par des associations. Quand Bois-d’Arcy restaure un film, le but du jeu, c’est de le montrer. Ces films ont été projetés lors d’une nuit du sexe à la Cinémathèque française, quand elle était au Palais de Chaillot, et il y a eu quelques courriers de protestations.</div>
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<br /></div>
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<b>A propos de la Cinémathèque française, une soirée érotique et pornographique est organisée le 11 juin, à l’occasion de la sortie du dictionnaire. Pouvez-vous nous en parler ?</b></div>
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<br /></div>
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Trois films seront projetés : cela commencera par une comédie soft de Max Pécas, <i>Sexuellement votre</i> (1974), qui sera suivie par un film surprise de Serge Korber sorti en 1975 et condamné à la destruction à l’époque. La soirée se terminera avec la projection de <i>Maléfices pornos</i> (1977) d’Éric de Winter, une véritable curiosité, un film inclassable.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhc4MhMCTUJYWRDl_Xv-VNetCL3EgECXAJHlEZ-L8kvmUlCouiZKSYBZmBq77PyEHo9yYGa74hRaZ9iNKjZUHhqJMd1Z9MUl1nkwO7ttSuwun7rI9LAHqmGwTeUiI0ggWLPb-LOhnpaqWs/s1600/malefice-porno-eric-de-winter.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhc4MhMCTUJYWRDl_Xv-VNetCL3EgECXAJHlEZ-L8kvmUlCouiZKSYBZmBq77PyEHo9yYGa74hRaZ9iNKjZUHhqJMd1Z9MUl1nkwO7ttSuwun7rI9LAHqmGwTeUiI0ggWLPb-LOhnpaqWs/s400/malefice-porno-eric-de-winter.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Maléfices pornos</i> d'Eric de Winter</td></tr>
</tbody></table>
</div>
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<br /></div>
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***</div>
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<br /></div>
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Note : <i>Maléfices pornos</i> est véritablement un objet filmique non identifié. Le film a été offert aux souscripteurs du <i>Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques en 16 et 35 mm</i>. Le dictionnaire reproduit les commentaires de la Commission de contrôle cinématographique sur le film d’Éric de Winter : « Ce film pose un problème d’une gravité hors du commun. En dehors des images lourdement et précisément sexuelles, développées dans les modalités les plus sordides – le film se hisse très rapidement à un niveau qui excède le simple classement sur la liste des pornographiques au sens des articles 11 et 12 de la loi du 30 décembre 1975. Il se charge, en effet, de séquences de cruauté et de sadisme – tortures ; scènes de sang ; sévices sexuels – de racisme – une longue scène où un homme noir est complaisamment réduit à l’état d’objet sexuel – de terreur enfin – la vision de l’épouse plongée nue et inconsciente dans un bain d’acide sulfurique. En dépit de l’insigne médiocrité de la réalisation qui en assourdit l’effet, la Commission de contrôle a considéré que ce film déshonorant ne représentait pas seulement une atteinte à la personne humaine, mais un danger pour l’intégrité mentale et psychique d’une part importante du public même adulte. Elle a estimé, en conséquence, à l’unanimité, que le seuil de l’interdiction totale était atteint ».</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Lire également : <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2016/12/interview-avec-pierre-reinhard-et.html" target="_blank">entretien croisé avec Christophe Bier et Pierre B. Reinhard sur le cinéma pornographique français</a><br />
<br />
[Entretien initialement publié le 6 juin 2011]tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-76410330598060571572016-12-26T19:45:00.000+01:002016-12-26T23:34:06.520+01:00Xenophon, l'Armée Rouge Japonaise et le cinéma d'avant-garde<div style="text-align: justify;">
Le cinéma révolutionnaire d’extrême gauche japonais de la fin des années 60, incarné par Koji Wakamatsu et Masao Adachi, ainsi que l’activisme terroriste de l’Armée Rouge Japonaise, suscitent depuis quelques mois un regain d’intérêt : en plus de rétrospectives et de livres consacrés à Koji Wakamatsu et Masao Adachi, on constate la sortie de trois documentaires : <i>Children of the Revolution</i> de Shane O’Sullivan, <i>Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution – Masoa Adachi </i>de Philippe Grandrieux, et enfin, <i>L’Anabase de May et Fusako Shigenobu, Masao Adachi, et 27 années sans images</i> d’Éric Baudelaire, qui nous a accordé un entretien. Retour sur ce mouvement politique méconnu en France.</div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhA67CkW5ySnGc7jwCbG1qJhKtHp7Phszu2_SKQFcUnbg_51q2Oy8dcXiYSWlQcHTNSJLUWXI-mXgfXIUU-d-TAsIonWVfjNcliZOfOk9qS11ISFTpFt2VFnaMlqUTAvlpM-4KMuCaGibM/s1600/masao-adachi.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="221" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhA67CkW5ySnGc7jwCbG1qJhKtHp7Phszu2_SKQFcUnbg_51q2Oy8dcXiYSWlQcHTNSJLUWXI-mXgfXIUU-d-TAsIonWVfjNcliZOfOk9qS11ISFTpFt2VFnaMlqUTAvlpM-4KMuCaGibM/s400/masao-adachi.jpg" width="400" /></a></div>
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Du Japon à la Palestine... des manifestations étudiantes au terrorisme international</h3>
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Revenons d’abord sur quelques points historiques afin d’expliquer l’essor de l’Armée Rouge Japonaise , racontée en détails par Michael Prazan dans le livre <i>Les Fanatiques, histoire de l’Armée Rouge Japonaise</i>. En avril 1968, plus de 200 universités se mettent en grève après la découverte d’un scandale financier à Nichidai, l’université la plus défavorisée de Tokyo. Dans un contexte politique particulièrement violent où des étudiants nationalistes et d’extrême gauche contestent le renouvellement du Traité Mutuel de Sécurité Etats-Unis-Japon (AMPO) ainsi que l’engagement du pays du soleil levant dans la guerre du Vietnam, les manifestations tournent en affrontements entre les étudiants et les forces de l’ordre. Dès 1969, le mouvement se radicalise avec la création de la Faction Armée Rouge, une armée clandestine qui n’hésite pas à commettre des attentats contre la police et fomenter un attentat – déjoué – contre le Premier ministre japonais. Le 31 mars 1970, neuf membres de la Faction Armée Rouge détournent un avion de la Japan Airlines vers la Corée du Nord.</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En 1971, la Faction Armée Rouge se sépare en deux branches : l’Armée Rouge Unifiée et l’Armée Rouge Japonaise (ARJ). L’Armée Rouge Unifiée, dans une descente aux enfers mise en scène en 2008 par Koji Wakamatsu dans <i>United Red Army</i>, ne fera pas long feu. A l’occasion d’un camp de formation militaire, 14 membres de l’Armée Rouge Unifiée (dont une femme enceinte de huit mois) sont battus et torturés à mort par leurs camarades lors de séances d’autocritiques. Cette dérive morbide et grotesque se terminera par la prise d’otage d’une aubergiste par cinq membres de l’Armée Rouge Unifiée, retransmise en direct à la télévision. Bilan : neuf jours de prise d’otage et trois morts (deux policiers et un civil). Au Japon, cette histoire tragique met fin à l’activisme terroriste d’extrême gauche.</div>
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<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTq5bm_5R2-Z1wajE7WJn7qrR_XqGgF4zwpmwC7L2TlYRKdmk38stjWZuJ-tfWEuyqI-qzHJsm0xIOo1HKqBmbNQr38edepZw5EFk5BzyAeWDFElJTcE4TEBkM63-5-T4IJg44-KLRKjU/s1600/united-red-army.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="267" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTq5bm_5R2-Z1wajE7WJn7qrR_XqGgF4zwpmwC7L2TlYRKdmk38stjWZuJ-tfWEuyqI-qzHJsm0xIOo1HKqBmbNQr38edepZw5EFk5BzyAeWDFElJTcE4TEBkM63-5-T4IJg44-KLRKjU/s400/united-red-army.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>United Red Army</i> de Koji Wakamatsu</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Au même moment, Fusako Shigenobu et la douzaine de membres de l’ARJ sont au Liban, dans l’intention d’internationaliser son mouvement et de participer à la libération du peuple palestinien de l’oppression israélienne. L’ARJ se lie au Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), une organisation marxiste créée par George Abache. Parmi les actions perpétrées par l’ARJ, on peut citer l’attentat de l’aéroport Lod de Tel Aviv le 31 mai 1972 (26 morts), la prise d’otages de l’ambassade de France à La Haye en 1974, et l’attentat à la voiture piégée devant l’ambassade des États-Unis à Naples le 14 avril 1988 (5 morts). Le 8 novembre 2000, Fusako Shigenobu est arrêtée à Osaka et condamnée à vingt ans de prison pour falsification de passeports et tentative d’homicide involontaire pour l’organisation de l’occupation de l’ambassade de France à La Haye. L’ARJ est officiellement dissoute. Voilà pour le volet politique et militaire de l’histoire.<br />
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Les vies secrètes de Masao Adachi et May Shigenobu</h3>
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<br />
L’histoire de l’ARJ est liée à celle du cinéma indépendant et contestataire de la fin des années 60. Masao Adachi personnifie à lui seul ce lien entre cinéma et action directe. Après avoir réalisé des films expérimentaux, il rencontre le réalisateur et producteur Koji Wakamatsu, pour lequel il tourne des détournements de films documentaires médicaux (<i><a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2010/12/masao-adachi-datai-abortion-1966.html" target="_blank">Abortion</a> et Birth Control Revolution</i>) et des films politiques érotico-anarchistes (<i><a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2011/01/masao-adachi-sex-game-1968.html" target="_blank">Sex Game</a></i> et <i>Female Student Guerilla</i>). Il signe également les scenarii de plusieurs classiques de Wakamatsu dont <i><a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2009/05/koji-wakamatsu-quand-lembryon-part.html" target="_blank">Quand l’embryon part braconner</a></i> (interdit au moins de 18 ans lors de sa ressortie en France en 2007) et <i>Les Anges violés</i>. Il joue également un second rôle dans <i>La Pendaison</i> de Nagisa Oshima (qui n’a pas encore réalisé <i>L’Empire des sens</i>).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibzMlCcopxTrck7pv6qU5GE2YAag84ul4m8-2rQ2T-1jK_dkVojp8hmzHvwSkkx2UvCb_nVY5O_Az_NZ3gWB2HrXL-wjMt2b0YA6-mdxAwhLa7x47-1CMNAYb91AIx8GvL66OQh7XjSbI/s1600/redarmy-a.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibzMlCcopxTrck7pv6qU5GE2YAag84ul4m8-2rQ2T-1jK_dkVojp8hmzHvwSkkx2UvCb_nVY5O_Az_NZ3gWB2HrXL-wjMt2b0YA6-mdxAwhLa7x47-1CMNAYb91AIx8GvL66OQh7XjSbI/s400/redarmy-a.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Armée Rouge / FPLP : déclaration de guerre mondiale</i> de Masao Adachi et Koji Wakamatsu</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br />
En 1971, Koji Wakamatsu, Masao Adachi, Nagisa Oshima et Kiju Yoshida (autre cinéaste d’extrême avant-garde) sont invités au Festival de Cannes. Avant de retourner au Japon, Wakamatsu et Adachi se rendent au Liban dans le but de filmer des résistants palestiniens. Ils font alors la connaissance de Fusako Shigenobu qui les présente à des représentants du FPLP dont l’écrivain Ghassan Kanafani et Leila Khaled. Après plusieurs semaines au Liban, en Syrie et en Jordanie, Wakamatsu et Adachi retournent au Japon pour monter le documentaire de propagande <i><a href="http://www.ubu.com/film/adachi_red.html" target="_blank">Armée Rouge / FPLP : déclaration de guerre mondiale</a></i>. Il s’agit du dernier film d’Adachi jusqu’en 2007. En effet, en 1974, celui-ci retourne à Beyrouth pour filmer une suite à son film de propagande mais devient finalement membre à part entière de l’ARJ. Il vivra dans la clandestinité jusqu’à son arrestation au Liban en 1997 et son extradition au Japon en 2000. Emprisonné pour falsification de passeports, il est libéré au bout de 18 mois. En décembre 2010, la Cinémathèque française a organisé une rétrospective de ses films. Ne pouvant quitter le Japon – le gouvernement le lui refuse – Adachi s’est adressé au public français dans une vidéo (<a href="http://www.canal-u.tv/video/cinematheque_francaise/qui_etes_vous_koji_wakamatsu_et_masao_adachi_conference_de_nicole_brenez_et_go_hirasawa.6399" target="_blank">voir ci, de la 37è à 52è minute</a>).</div>
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<br /></div>
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Une seconde personne a vécu dans la clandestinité pendant 27 ans : May Shigenobu, la fille de Fusako, née le 1er mars 1973 au Liban. En 2001, après l’arrestation de sa mère au Japon, May devient officiellement japonaise. En 2002, elle publie une autobiographie : De la Palestine au pays des cerisiers : 28 années avec ma mère, malheureusement seulement disponible en japonais. <a href="http://www.bbc.co.uk/programmes/p00kfc8s" target="_blank">Interrogée en octobre dernier par la BBC</a>, elle s’exprime sur sa vie clandestine au Moyen-Orient. Elle travaille actuellement comme commentateur politique, journaliste et spécialiste du Moyen-Orient pour la chaîne de télévision, Asahi Newstar. En 2010, elle apparaît dans le documentaire de Shane O’Sullivan, <i><a href="http://e2films.co.uk/revolution.html" target="_blank">Children of the Revolution</a></i>, consacré à deux personnalités du terrorisme des années 70 : Ulrike Meinhof et Fusako Shigenobu.</div>
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<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQyJGfze2DlfI_jmuPRd15Xi0OXXW2PJjWXp1Q3xuwntpLGrwLou6XQI6EeOufBwaPDr6yb0ZGRt2pfxw0oueRbfnRthsAT-8sdWI41iMEoCey27LQqYXyd6nfCcxPSVWDcbzdzCVj_4A/s1600/may-shigenobu.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="254" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQyJGfze2DlfI_jmuPRd15Xi0OXXW2PJjWXp1Q3xuwntpLGrwLou6XQI6EeOufBwaPDr6yb0ZGRt2pfxw0oueRbfnRthsAT-8sdWI41iMEoCey27LQqYXyd6nfCcxPSVWDcbzdzCVj_4A/s400/may-shigenobu.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Fusako et May Shigenobu dans les années 1970</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Masao Adachi et May Shigenobu sont les deux protagonistes du film d’<a href="http://baudelaire.net/" target="_blank">Eric Baudelaire</a>, <i>L’Anabase de May et Fusako Shigenobu, Masao Adachi, et 27 années sans images</i>.<br />
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Xenophon, Eric Baudelaire et l'anabase</h3>
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<br />
Anabase est le nom donné depuis Xenophon au retour difficile, voire erratique, vers chez soi. Un terme approprié pour Masao Adachi, Fusako et May Shigenobu, qui sont donc « revenus » au Japon après 27 ans de clandestinité. <i>L’Anabase</i> d’Éric Baudelaire est <a href="http://baudelaire.net/anabases3/installation-views-delme/" target="_blank">une exposition en trois parties</a> qui comprend une série d’affiches en monochrome noir (des portraits des membres de l’ARJ, des photographies d’enfance de May et des images extraites des films de Masao Adachi autour de la notion de la révolution) ; un catalogue établissant la chronologie de l’ARJ et expliquant la démarche d’Éric Baudelaire (<a href="http://baudelaire.net/extras/anabases/Anabase_Livretto.pdf" target="_blank">disponible ici</a>) ; et enfin un film de 66 minutes. Dans le catalogue de l’exposition, Jean-Pierre Rehm commente : « tournées en Super 8 mm, et comme dans la veine du <i>fukeiron</i>, des vues de Tokyo et de Beyrouth aujourd’hui se mêlent à quelques images d’archives, de télévision, à des extraits de films, pour dérouler le décor sur lequel les voix de May et d’Adachi vont faire remonter leur mémoire. Il y est question de vie quotidienne, d’être une petite fille dans la clandestinité, d’exil, de politique, de cinéma, et de leurs rapports fascinés. Pas une enquête, une anamnèse morcelée ».</div>
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<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1tYGsQjgxUswCvWcyPVGbgLfvIQR8VggrhbQTRcVnCYX_kqayK9zRgDpxRt_6pxZxZbtoIS6iOS1aYOcR3TdXQsqcqOrCHjubs_kbRr-jOhx2iDotcTBPPDxmsBEtYhASLh2aIOiqAUo/s1600/anabase-de-may-shigenobu.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj1tYGsQjgxUswCvWcyPVGbgLfvIQR8VggrhbQTRcVnCYX_kqayK9zRgDpxRt_6pxZxZbtoIS6iOS1aYOcR3TdXQsqcqOrCHjubs_kbRr-jOhx2iDotcTBPPDxmsBEtYhASLh2aIOiqAUo/s320/anabase-de-may-shigenobu.jpg" width="243" /></a></div>
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<div style="text-align: justify;">
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Éric Baudelaire nous explique ici sa démarche.<br />
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La genèse du projet</h4>
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<br />
« En 2008, j’étais pensionnaire à la villa Kujuyama à Kyoto. J’ai regardé de près l’histoire de la gauche japonaise, le mouvement étudiant contestataire, qui a eu une grande ampleur dans les années 1968-69. J’ai trouvé intéressante la manière dont ce mouvement s’est plus ou moins autodétruit suite à la décision d’entrer en clandestinité. J’ai ainsi découvert l’histoire de Fusako Shigenobu et son curieux départ pour le Moyen-Orient. En faisant des recherches, j’ai appris que Fusako avait eu une fille, May. J’ai commencé une série d’entretiens avec elle sans trop savoir où on irait. Deux ans plus tard, après avoir vu les films de Masao Adachi, j’ai compris l’importance de celui-ci en tant que scénariste, réalisateur et militant politique. Il y avait quelque chose à faire autour de ces deux histoires ».<br />
<br /></div>
<h4 style="text-align: justify;">
Le <i>fukeiron</i> ou la « théorie du paysage »</h4>
<div style="text-align: justify;">
<br />
« Je me suis intéressé au <i>fukeiron</i>, la « théorie du paysage », issue du film <i>AKA Serial Killer</i>, tourné en 1969 par un collectif de réalisateurs dont Masao Adachi, à la suite d’un fait divers : Norio Nayagama, un jeune homme de 19 ans, avait volé une arme dans une base militaire américaine et avait tué quatre personnes. Pour comprendre l’histoire de ce tueur, ils ont commencé à faire une série de repérages en filmant les lieux dans lesquels cet homme avait vécu de sa naissance à son arrestation. En filmant ces paysages, ils ont compris que ces repérages étaient le film lui-même. D’où la théorie qui veut que les structures du pouvoir se dissimulent dans les paysages et conditionnent les gestes des hommes. Après 1969, cette théorie n’a vraiment jamais utilisé. Adachi et Wakamatsu sont partis à Beyrouth en 1971 avec l’idée de faire un film autour de la théorie du paysage mais très rapidement leur film est devenu un documentaire de propagande ».</div>
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<br /></div>
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« J’aimais bien l’idée de réactiver cette théorie près de 40 ans plus tard pour la retourner sur son auteur, pour comprendre l’itinéraire de Masao Adachi, de May Shigenobu et de l’Armée Rouge Japonaise, en allant au Japon et à Beyrouth, dans les lieux où ils ont agi ».<br />
<br /></div>
<h4 style="text-align: justify;">
La rencontre avec Masao Adachi</h4>
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<br />
« Quand j’ai contacté Masao Adachi pour savoir s’il participerait au film, il m’a imposé une condition : que je filme certaines images pour lui lorsque je serai au Liban. Si Adachi me demande cela, c’est qu’il a l’idée que ces images remplaceront en quelque sorte celles qu’il a tournées (200 heures de pellicules) dans les années 70 et qui ont disparu dans un bombardement en 1982. Dans le dispositif de mon film, on comprend que certaines images qu’on voit sont des images de <i>fukeiron</i> d’Adachi qu’il m’a demandé de filmer. Quelque chose se joue entre le sujet et l’auteur du documentaire. Il y a une mise en abîme de la question de l’auteur à l’intérieur même du film ».</div>
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[Article initialement publié le 3 janvier 2012]</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-69760241343023832572013-11-28T22:05:00.002+01:002013-12-01T12:21:23.288+01:00Marc-Edouard Nabe - "La dérision, c'est le bon filon"<div style="text-align: justify;">
Éloquent extrait de <i>Rideau</i> de Marc-Edouard Nabe (1992) sur le recyclage autocannibale de la télévision et les commentateurs en tout genre qui pullulent aujourd'hui, de Jean-Marc Morandini à Bruno Roger-Petit en passant par Yann Barthès et Daniel Schneidermann. Quand la mort se nourrit de la mort dans une autocélébration forcément macabre - mais avec le sourire. Réjouissant...</div>
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<br /></div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipP6pLyJ8h4SayR5pf6O1VP_V4DPjbvrY0q2zLHdJtDihygsTouGZwZQtNAtraaMcfQouSZ55bujReooy_WFcZpnmBCazQpo1DHUJTdJ3xYsL6QbsqGvM1wwVxZ3iSOUCpVAljHRkYcn0/s1600/warhol_television.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipP6pLyJ8h4SayR5pf6O1VP_V4DPjbvrY0q2zLHdJtDihygsTouGZwZQtNAtraaMcfQouSZ55bujReooy_WFcZpnmBCazQpo1DHUJTdJ3xYsL6QbsqGvM1wwVxZ3iSOUCpVAljHRkYcn0/s1600/warhol_television.jpg" /></a></div>
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<blockquote class="tr_bq">
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Caricaturer les caricatures, c'est facile. A quoi servent les salariés de la dérision qui travaillent toute l'année à mettre en gags les ondes de la télévision ? Rien n'est plus effrayant que ces poupées à l'effigie des idoles du show-biz et de la télé gigotant devant nous qui avons déjà tant de mal à supporter les pantins originaux, en chair et en os. Et lorsque les marionnettistes s'inspirent des animaux pour "croquer" un homme politique, j'ai un peu honte ensuite quand je croise mon chat dans un couloir.</div>
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<br /></div>
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La dérision, c'est le bon filon. Elle a raboté l'humour pour le faire entrer dans la morale. Le détournement rentre dans le bon chemin. Ô satire intégrée !...</div>
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<br /></div>
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La subversion des gens de télé payés par la télé pour se moquer de la télé est nulle. Ceux-là sont encore plus tristement engloutis par le système que ceux qui font le même boulot au premier degré : en quelques pirouettes, imitations, clins d’œil, pignoleries dignes du dernier des monômes de grande école, ils espèrent porter un coup à la bête molle, mais elle les écrasera en temps voulu. On ne voit plus très bien la frontière qui sépare la dérision de la névrose. Les gagmen de l'autotélévision sont tenus d'amuser les seigneurs en cabriolant dans la grande salle du château et au moindre faux pas, les oubliettes les attendent. Les noms de ces gais larrons se sont choisis anticipent déjà sur l'avenir de leurs carrières. Quand ça tournera mal, les cachots de l'oubli grouilleront d'inconnus jadis célèbres et de nuls désormais mauvais.</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLBbukQ-cbO1fIyP2vfECnZey6UheoOiN7Tgjr52VvjNeTK0U0v7o7xQH1cgyPIxDAC13lL5t7IEHHASMe7HHEQxZqhDq-N2xoLx_imCTeMnpavWtixpk9bO2Enq_CifCoqCnPtosE_dM/s1600/television.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="297" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLBbukQ-cbO1fIyP2vfECnZey6UheoOiN7Tgjr52VvjNeTK0U0v7o7xQH1cgyPIxDAC13lL5t7IEHHASMe7HHEQxZqhDq-N2xoLx_imCTeMnpavWtixpk9bO2Enq_CifCoqCnPtosE_dM/s400/television.png" width="400" /></a></div>
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Sans arrêt les médias se remangent eux-mêmes. Ils ont besoin de cet autocannibalisme. Les vedettes sont ces poulets élevés en batteries qui ne se nourrissent que de leurs propres excréments. On voit des choses extraordinaires : Mourousi vient présenter son livre chez Drucker qui vient présenter le sien chez Gildas qui, n'en ayant pas écrit lui-même, parle de celui de Claude Sérillon. A la petite cuillère, la logorrhée ! Le matin, vous avez même une émission de radio qui commente l'émission de radio qui commente l'émission de télé de la veille au soir, qui la refait, la rebouffe, avec les protagonistes et des auditeurs qui glosent dessus comme si ç'avait été une œuvre d'art, et toujours en direct, car on ne dégueule jamais mieux que dans les chiottes du restaurant d'où l'on vient de dîner. De même, les shows de variétés sont composés des meilleurs moments du même show diffusé des meilleurs moments du même show diffusé les semaines précédentes. L'hommage, le souvenir, le "medley" et le "best of" deviennent la matière même du présent. Tout ce qui sera est flanqué automatiquement de ce qui était. L'instant télévisé n'est instantané que s'il est gonflé par la rétrospective.</div>
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<br /></div>
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L'anthologie se fait sur place. Ça vient de ce que personne n'a digéré l'avant-garde du début du siècle, et cette nausée rejaillit de toute la terre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Si nous subissons la dictature de la débilité mentale, c'est parce que les libérateurs du passé sont allés trop loin dans le futurisme de l'intelligence. Marinetti nous vaut Patrick Sébastien, Picabia ne pouvait enfanter que Jospeh Poli. Après Gertrude Stein, seule Dorothée pouvait apparaître sur cette planète. </div>
</blockquote>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-27536870764844326272013-10-27T22:07:00.002+01:002013-10-27T22:07:26.902+01:00Quand Jean-Jacques Schuhl rencontre Raul Ruiz<div style="text-align: justify;">
Dans son dernier livre <i>L'Entrée des fantômes</i>, Jean-Jacques Schuhl raconte son première rencontre avec Raul Ruiz. Une histoire pas banale où la guérilla se mêle à la superficialité du premier livre de Schuhl, <i>Rose poussière</i>. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicazVukzkHYXQjO1vC-IPV-Uq1tficlwZwtr006t5PpkuyVbagXTNKuOVEdkVtEtbXKsBTlSOCEIsmrDZhs5OT1AZ7inEFHegsWcb3P5NoR7quufm8ZuukqASzyXZseOCnGPdbG8ltFI0/s1600/Rose-poussiere-3d4b4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicazVukzkHYXQjO1vC-IPV-Uq1tficlwZwtr006t5PpkuyVbagXTNKuOVEdkVtEtbXKsBTlSOCEIsmrDZhs5OT1AZ7inEFHegsWcb3P5NoR7quufm8ZuukqASzyXZseOCnGPdbG8ltFI0/s320/Rose-poussiere-3d4b4.jpg" width="206" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Rose poussière</i> et sa couverture mauve.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
J'ai connu Raul Ruiz en 1975 ou 76, c'était à un déjeuner chez Barbet Schroeder, avenue Pierre-Ier-de-Serbie. Il revenait du Chili où, après le massacre du palais de la Moneda et la mort d'Allende, dont il avait été le tout jeune conseiller en audiovisuel, il avait gagné les maquis. Or, au beau milieu du repas, il m'avait tranquillement affirmé, d'un ton très matter-of-factly, que dans ces maquis de la guérilla il avait lu un livre que je venais de publier qui s'appelait <i>Rose poussière</i>. A peine un livre, un bric-à-brac rafistolé, qui avait dû trouver deux cents acquéreurs à tout casser, une version de Mai 68, de la Révolution, influencée par mes soirées à l'Alcazar, au Carrousel de la rue Vavin et par les films de Marlene Dietrich. "Si ! Je vous assure, c'est vrai !" Et moi je regardais ce visage bonhomme de clown triste derrière sa moustache, et je lui avais dit poliment : "Merci, merci, je suis flatté !" Mais, déjà là, je me demandais, je me le demande encore, si s'moquait pas un peu d'moi, par hasard. C'était une espèce de récit pour fashionistas déglingués sur la mode sophistiquée du Londres de Mary Quant, de Vidal Sassoon et de Christine Keeler, et sur les grâces fatiguées d'un travesti, et je ne voyais pas du tout ce que les faux cils, les make-ups un fanés et délétères des pâles filles anémiques de chez Biba Kensington High Street avaient à voir avec les guérilleros de la sierra, mitraillette à l'épaule, battle-dress en lambeaux... Cette nuance dusty pink allait sur les paupières de la belle Christine mais n'était pas pour les barbus de la sueur. A Raul ça n'avait pas semblé poser de problème ! Il avait son petit livre mauve - c'était la couleur de la jaquette - dans son paquetage avec la cartouchière et la pharmacie de secours ! Il est vrai que question poids, le petit livre mauve, si "svelte", comme s'était moqué un critique, avait son avantage lorsque chaque gramme compte : quatre fois plus léger qu'un numéro de <i>Vogue</i>. Je me suis rappelé ce western où le héros échappe à la mort parce qu'il porte partout la Bible sous sa chemise au niveau du cœur et la balle vient se ficher dedans : une balle des sbires de Pinochet aurait bien pu atterrir dans le visage de Marlene qui ornait en partie la couverture ! En traduisait-il des passages à ses camarades entre deux embuscades ?</div>
</blockquote>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-67661914188983891792013-10-02T21:04:00.001+02:002013-10-02T21:06:19.037+02:00Martial Raysse par Michel Bulteau<div style="text-align: justify;">
En 2008, Michel Bulteau a publié <i>Sinéma, les anges sont avec toi</i>, une "fantaisie" mettant en scène l'artiste Martial Raysse, surtout connu aujourd'hui pour ses néons clignotant sur le fronton du cinéma MK2, quai de Loire, à Paris. Martial Raysse a réalisé bien d'autres œuvres depuis la fin des années 50 : d'abord des toiles abstraites, puis des peintures "néo-réalistes" proches du mouvement Pop Art, avant de tourner plusieurs films dans les années 70. Il a beaucoup expérimenté avec les néons et les vitraux d'église. Une <a href="http://luxembourgdayan.com/exhibitions/martial-raysse/press" target="_blank">rétrospective 1960-1974</a> lui a récemment été consacrée à New York à la galerie Luxembourg & Dayan. Malgré des œuvres majeures, Martial Raysse est étonnement méconnu en France. Lui et Michel Bulteau se connaissent depuis les années 70 et ont beaucoup voyagé ensemble, de New York à Sana'a, en passant par Venise. <i>Sinéma, les anges sont avec toi</i> est une sorte d'hommage à l'artiste. En voici un extrait.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrWhroW5D37vo6cnYAgziCiHV5QDgsBzKAaMTXJKhDuKqb0Xz5ozY0qG8aQJggq4ZyypI4hWz0vOAniLaDGwegI0ncScovBFW4E6w5AKJ2uKztHOFkBM7tt5ap-jl8ugos_sIrRUUCl74/s1600/Martial-Raysse-Nu-jaune-et-calme.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="297" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrWhroW5D37vo6cnYAgziCiHV5QDgsBzKAaMTXJKhDuKqb0Xz5ozY0qG8aQJggq4ZyypI4hWz0vOAniLaDGwegI0ncScovBFW4E6w5AKJ2uKztHOFkBM7tt5ap-jl8ugos_sIrRUUCl74/s400/Martial-Raysse-Nu-jaune-et-calme.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Martial Raysse - <i>Nu jaune et calme </i>(1963-1967)<i><br /></i></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: center;">
<i>Le mystère éclairé au néon</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Martial Raysse sait que la poésie ne va pas sans précision. Que la poésie est un réalisme supérieur. Voilà pourquoi, dans <i>Heureux Rivages</i>, il peint, caché dans un feuillage, un amour avec un pistolet à flèches.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: center;">
**</div>
<div style="text-align: justify;">
"Les gens exigent qu'on leur explique la poésie. Ils ignorent que la poésie est un monde fermé où l'on reçoit très peu et où il arrive même qu'on ne reçoive personne", a écrit Jean Cocteau.</div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: center;">
**</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixBWRdlkHYRqaEntQuGS6a8JObcs0Rm7Ru6F0skY3o86gtaUD_NK5atQE_IO1s8rwmtTRR3fJPqfUrskGvBgDiVdGxf1BuUVY8O7cIHZUiJWCbhX9h1pAu8_sr9VGlPdDjPlo77nqdhZI/s1600/Raysse_Heureux_Sauvages.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="297" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixBWRdlkHYRqaEntQuGS6a8JObcs0Rm7Ru6F0skY3o86gtaUD_NK5atQE_IO1s8rwmtTRR3fJPqfUrskGvBgDiVdGxf1BuUVY8O7cIHZUiJWCbhX9h1pAu8_sr9VGlPdDjPlo77nqdhZI/s400/Raysse_Heureux_Sauvages.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Martial Raysse - <i>Heureux rivages</i> (2007)</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Raysse a conjugué élégance et obscurité pour rendre visibles des images à la place des étoiles.</div>
<div style="text-align: justify;">
"Dans le pays d'où je viens, dit-il, j'ai toujours pensé qu'une fois la forme issue du projecteur, mur, plafond, toit, rien n'arrêtait sa course... Ces obstacles formant un écran permettaient simplement de lire son image, ici, dans ce pays ouvert comme une montre arrêtée, je vois comme on dit vivre, cette forme sourdre en moi, rond de fumée jusqu'aux plus lointaines planètes." (<i>Oued Laou</i>, 1969.)</div>
<div style="text-align: justify;">
Nous sommes en pleine allégorie extatique. Nous écoutons une prière en langue étrangère. c'est l'heure du Muezzin, l'heure des chants d'oiseaux, et celle des cris de hyènes.</div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: center;">
**</div>
<div style="text-align: justify;">
C'est aussi Thomas Browne que Martial Raysse m'évoque. Ce prosateur baroque, quand il discourt sur les jardins, ne se contente pas seulement des fleurs, des arbustes et des arbres, mais étend sa vision aux volières, aux étangs à poissons, à une grande variété d'animaux, faisant de son jardin le summum de la terre.</div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<div style="text-align: center;">
**</div>
<div style="text-align: justify;">
Décidant d'ignorer le symbolisme des voyelles cher à Rimbaud et à quelques alchimistes, Martial Raysse, pour l'exposition de la galerie Arte Gogona, en novembre 1992, se lance dans un commentaire visuel des trois consonnes : X, Y, Z. Il s'agit de trois des Six images calmes.</div>
<div style="text-align: justify;">
La croix retrouve le mouvement (la vie) et devient un X. Y est le signe de l'union du masculin et du féminin dans le Grand Œuvre. Z, une sorte de trophée emplumé que n'aurait pas dédaigné ce vieux phraseur de Zarthoustra.</div>
<div style="text-align: justify;">
Raysse est assez d'accord, je crois, avec la phrase de Mallarmé : "Toute chose sacrée et qui veut demeurer sacrée s'enveloppe de mystère." Et parfois d'un mystère éclairé au néon.</div>
</blockquote>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-17814663309060122562013-06-09T16:58:00.000+02:002013-06-09T16:59:56.594+02:00Jean-Jacques Schuhl : "Je n'aime presque aucun livre"<div style="text-align: justify;">
Extrait de <i>Télex n°1</i>, deuxième livre de Jean-Jacques Schuhl, publié en 1976. L'auteur y expose sa vision de la littérature. Dans <a href="http://www.telerama.fr/livre/jean-jacques-schuhl-je-me-revendique-ajusteur-monteur-plutot-qu-auteur,51243.php" target="_blank">un entretien de 2010</a>, Schuhl déclarait : "Auteur expérimental... je n'aime pas trop cette idée, cela a quelque
chose de très volontariste. Je me vois plutôt comme marginal,
minoritaire, underground. A cela, le Goncourt n'a rien changé. La
vérité, c'est que je me vois à peine comme écrivain, quoi qu'il en soit
pas du tout <i>main stream.</i> Je me revendique ajusteur, monteur, plutôt qu'auteur."</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQO5kz7QFbQncc7aMHHzpzMGL4EkJdC98LDEvz512Csi9yAkHyLjtBxOBHWF_WuqiA2Sn1pG8AaaU_pU0xxggbMO3ial-LW5GRBeYNNhAaisn_Z9VnuDPQ4zDwz89YEcwDdxmEn0LbEFE/s1600/schuhl-telex.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="202" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQO5kz7QFbQncc7aMHHzpzMGL4EkJdC98LDEvz512Csi9yAkHyLjtBxOBHWF_WuqiA2Sn1pG8AaaU_pU0xxggbMO3ial-LW5GRBeYNNhAaisn_Z9VnuDPQ4zDwz89YEcwDdxmEn0LbEFE/s400/schuhl-telex.jpg" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Je n'aime presque aucun livre. Ils se ferment sur un univers, un ton, un style. Seule me plaît maintenant une écriture anonyme, fragmentée et fragile : une affiche murale commencée par l'un, continuée par un autre, indéfiniment, et que le vent ou la pluie peut effacer, les livres ici continuent à créer des personnages, à fabriquer des ambiances alors que voici venu le temps des discours sans auteur, des mouvements de masses, des gestes ébauchés et que le temps emporte, des mots parasités par des mots autres, brisés, semblables à des musiques qui se font ou se défont, s'opposent et s'unissent en même temps. Ce geste, ces mots ne sont pas ceux d'une personne : des masses entières les ont produits. Ce pas de danse de la saison n'a pas été inventé par quelqu'un, il vient, par de multiples relais, d'une façon qu'ont les ouvriers métallurgistes de chez Usinor de s'approcher lentement des fourneaux, protégés par de lourds tabliers d'amiante et de - ayant jeté le contenu d'une pelle géante dedans - retourner, à reculons ou non mais en marchant-courant souplement, la remplir, cela tous en même temps uniformément et trois fois à la minute.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Nos façons les plus sophistiquées viennent du monde du travail. Produire un texte qui ne sorte pas de la tête de quelqu'un (ni de sa plume) mais qui soit immanent, qui sourde du sol à la façon d'une momie exhumée, comment produire un tel langage qui est le texte politique ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Lautréamont : "La poésie doit être faite par tous et non par un." Le reste c'est "tics, tics, tics" (Lautréamont). Le texte politique chinois remplit ce programme. Ratures de ratures de ratures de ratures de rat-</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Texte mobile, fractionné, insaisissable (ratures de ratures) - la Chine a inventé les caractères d'imprimeries mobiles.</div>
</blockquote>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-54637575127851641322013-06-07T23:50:00.000+02:002013-06-09T16:58:47.304+02:00Jean-Jacques Schuhl - Ready-made & cut-up (1975)<div style="text-align: justify;">
En janvier 1975, Jean-Jacques Schuhl écrit ce texte magnifique sur William Burroughs qui explique beaucoup de choses sur la technique et les fins littéraires de l'écrivain français. Rétrospectivement, ce texte s'affirme comme une explication du livre <i>Télex n°1</i>, publié en 1976 et enfin réédité cette année. Ce texte fait également penser à la phrase que prononce Jean-Pierre Léaud dans le film de Jean Eustache, <i>La Maman et la putain</i> (1973), film qui doit beaucoup à Schuhl, compagnon nocturne d'Eustache : "Parler avec les mots des autres, ça doit être ça la liberté".</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXG5VtjA41N4yRcArSkem5Ktx_qf8avuAF0i6Sl5xgrWuWVo7mUoQp-tvZxIIdh0hkl_SY5lrIArcw-6YIMbNHc64PVoscGCnoXjEg0o3BWpOwUGCBdNe-Z83RXwsL_53txRgpvRTC8-Y/s1600/william-burroughs.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXG5VtjA41N4yRcArSkem5Ktx_qf8avuAF0i6Sl5xgrWuWVo7mUoQp-tvZxIIdh0hkl_SY5lrIArcw-6YIMbNHc64PVoscGCnoXjEg0o3BWpOwUGCBdNe-Z83RXwsL_53txRgpvRTC8-Y/s400/william-burroughs.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">William Burroughs et sa machine à écrire Royal.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Le cut-up existe sans Burroughs. c'est le journal. Les dépêches d'agence ont été déchirées, puis montrées. Il suffit alors de lire son quotidien sans se plier aux renvois en page intérieure (la suite, c'est ce qu'il y a à côté), c'est-à-dire comme un livre, en balayant toute la page, et en connectant les diverses rubriques. C'est un ready-made-cut-up. Pour ma part, je travaille à partir des journaux qui sont ce que reflète le mieux le discours officiel - surtout <i>France Soir</i>. Mais plutôt que de casser le sens, comme fait Burroughs, je préfère le miner de l'intérieur, le trahir, feindre de jouer son jeu, et le brouiller. Je prends donc une coupure de journal qui me séduit comme un beau symptôme, et la met en relation avec d'autres coupures, ou d'autres coupures (<i>all around</i>), ou avec ce qui se trouve au verso de la page (je découpe au ciseau la page et regarde ensuite ce qui se trouve au dos, <i>matériellement</i> ce qui est en rapport avec ce que j'ai <i>voulu</i> découper), ou en transparence à la lumière d'une lampe, pour obtenir un texte spectral (<i>see-through</i>). On peut dire qu'il s'agit d'une recomposition du journal, d'une redistribution de ses éléments, avec de minces jeux, des citations à peine déplacées, de légers décalages, des glissements, des transparences, des télescopages, mine de rien, d'une rubrique "sérieuse" (politique) et d'une rubrique "frivole" (turf, jeu des 7 erreurs). il faudrait qu'on y voit presque que du feu, que ce soir presque nneutre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le cut-up de Burroughs casse les circuits de la pensée. je préfère essayer de les pervertir doucement, de façon non-réparable.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le réserve que je fais quant au cut-up est que c'est un peu trop <i>cut</i>, je préfère un démontage plus sournois où l'on mime le récit traditionnel et le mine. Glissements, court-circuits, décalages, blancs, petits grincements <i>à l'intérieur</i> du discours académique, plutôt que de cassures (il faut que ça ne casse rien). Exemple à suivre : Lautréamont. J'aimerais qu'on se dise : c'est ça, c'est bien ça, ce n'est que de la gentille actualité, et pourtant ! et pourtant ! Mais on ne sait pas dire ce qui se passe, d'où vient le trouble. Quelque chose comme la voix ou le geste d'un travesti, d'un robot synthétique, ou de W. Burroughs en faux clergyman anglican. J'aimerais arriver à écrire un livre avec un seul journal, à ce que ce soit une histoire qui n'a l'air de rien, qui provienne des rubriques recomposées du journal : il y a quelque chose qui cloche, mais quoi ? Évidemment, l'idéal serait de s'introduire la nuit au marbre de <i>France Soir</i>, et d'opérer en douce une recomposition qui, le matin, ferait dire à la ville, un peu gênée : "Il y a quelque chose qui cloche, mais quoi ?"</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais il existe d'autre trahisons...</div>
</blockquote>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-64956470399110859242013-05-24T22:23:00.002+02:002013-05-24T22:24:35.226+02:00Aphorismes de Karl Kraus<div style="text-align: justify;">
En 1909, Karl Kraus (1874-1936) rassemble en un volume les aphorismes qu'il a publiés dans son journal <i>Die Fackel</i>. Les sujets ? La femme, la morale, l'érotisme, le christianisme, le journalisme, la politique... Un regard assez acide sur ses contemporains. A la fois misanthrope et misogyne. En voici quelques extraits, choisis au hasard. Ou pas.</div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzpcxgPEMr7zVh_ztDpKDtelSJ6tD2TUIQmIY5Y3MiPE7srxz9ghkNnpymnqngNw_2PLACtLkAjlpMuJRMC6j8oynX20J849_2GYig47p0WAr4JwKtqgJaA_kyW3OAmL-VA223PhRWZxo/s1600/karl_kraus.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="226" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzpcxgPEMr7zVh_ztDpKDtelSJ6tD2TUIQmIY5Y3MiPE7srxz9ghkNnpymnqngNw_2PLACtLkAjlpMuJRMC6j8oynX20J849_2GYig47p0WAr4JwKtqgJaA_kyW3OAmL-VA223PhRWZxo/s320/karl_kraus.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Karl Kraus, auteur malheureusement méconnu et peu traduit en France.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq">
Rien n'est plus insondable que la superficialité de la femme.<br />
<br />
Ils sont cent hommes à se rendre compte de leur pauvreté face à une femme qui devient riche en gaspillant.<br />
<br />
Pour être parfaite il ne lui manquait qu'un défaut.<br />
<br />
La cosmétique est le principe du cosmos de la femme.<br />
<br />
Qu'est-ce qu'un dépravé ? Quelqu'un qui a encore de l'esprit là où d'autres n'ont plus qu'un corps.<br />
<br />
J'aime bien monologuer avec une femme. Mais je trouve plus stimulant de dialoguer avec moi-même.<br />
<br />
Quand je me fais couper les cheveux, j'ai peur que le coiffeur me coupe une idée.<br />
<br />
Une vie mécanique favorise la poésie intérieure, alors que l'environnement artistique la paralyse.<br />
<br />
La démocratie divise les gens en travailleurs et en fainéants. Rien n'est prévu pour les gens qui n'ont pas le temps de travailler.<br />
<br />
Le parlementarisme est l'encasernement de la prostitution politique.<br />
<br />
Le journalisme ne fait que servir en apparence le quotidien. En vérité, il détruit la réceptivité du monde futur.<br />
<br />
Un poète en train de lire, c'est comme voir un cuisinier en train de manger.<br />
<br />
L'art sert à nous essuyer les yeux.<br />
<br />
L'actrice est la femme élevée à la puissance, l'acteur est l'homme réduit à la racine.<br />
<br />
L'homme politique est plongé dans la vie, on ne sait où. L'esthète fuit loin de la vie, on ne sait jusqu'où.<br />
<br />
L'idée est un enfant de l'amour. L'opinion est reconnue dans la société bourgeoise.<br />
<br />
Le journal est la conserve du temps.<br />
<br />
Cherche désert pour mirage.</blockquote>
</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-70075506732835826412013-03-14T20:43:00.000+01:002013-03-14T20:48:54.857+01:00Masterclass de Sono Sion au Festival asiatique de Deauville<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigS0wIY1NvdywEFrQEdGQVOzJYz73FncmGEmhI13DjmGJLiUC-9kN5dEnqokxCTZGffn8r4B0i6DYTvv6QPqiJcRng6XKLt5qCwcih8jKFpK-lbZtMFkOGByDvB5sXalvY3mr4BOpmibs/s1600/sono_sion_deauville.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="256" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigS0wIY1NvdywEFrQEdGQVOzJYz73FncmGEmhI13DjmGJLiUC-9kN5dEnqokxCTZGffn8r4B0i6DYTvv6QPqiJcRng6XKLt5qCwcih8jKFpK-lbZtMFkOGByDvB5sXalvY3mr4BOpmibs/s400/sono_sion_deauville.jpg" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sono Sion était l'invité d'honneur du 15ème Festival asiatique de Deauville, qui s'est déroulé du 6 au 10 mars 2013. Plusieurs films de Sono Sion ont été projetés : <i>I am Sono Sion</i> (1985), <i>Love</i> (1986), <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2011/11/sono-sion-room-1992.html" rel="nofollow" target="_blank"><i>The Room</i></a> (1992), <i>Bad Film</i> (1995), <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2011/10/sono-sion-i-am-keiko-1997.html" rel="nofollow" target="_blank"><i>I am Keiko</i></a> (1997),<i> Suicide Club</i> (2001) et <i>The Land of Hope</i> (2012). Le réalisateur japonais s'est également prêté au jeu de la Masterclass, interrogé par Stéphane du Mesnildot, spécialiste du cinéma nippon. Voici la vidéo de cette Masterclass :</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<iframe frameborder="0" height="270" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/xy4h5n" width="480"></iframe><br /></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="http://www.dailymotion.com/video/xy4h5n_masterclass-sono-sion_shortfilms" target="_blank">Masterclass Sono Sion</a> <i>par <a href="http://www.dailymotion.com/valkker" target="_blank">valkker</a></i>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Pour en savoir plus, lire cette <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2010/02/interview-de-sono-sion-le-6-fevrier.html" target="_blank">interview de Sono Sion</a> datée du 6 février 2010. Sono Sion y revient sur plusieurs film de sa carrière ainsi que sur des projets toujours non finalisés, comme le biopic sur Varg Vikernes, chanteur de Burzum, groupe phare de la scène de <i>back metal</i> en Norvège. Une histoire <i>trash</i> qui n'est pas sans rappeler les ambiances de <i>Cold Fish</i>...</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-31633767590631963292013-02-09T18:59:00.000+01:002013-02-09T18:59:13.006+01:00Ryuichi Honda - Pussycat Great Mission (2004)<div style="text-align: justify;">
Ryuichi Honda est un fan des années 60. Son film le plus célèbre est peut-être <i>GS Wonderland</i>, une comédie assez réussie sur le mouvement pop-rock Great Sounds, inspiré des Beatles, qui déferla sur l'archipel nippon à la fin des années 60. C'est toujours agréable d'écouter The Spiders, The Carnabeats, The Mops ou The Golden Cups (leur morceau <a href="http://www.youtube.com/watch?v=2jkgMkkX2tc" rel="nofollow" target="_blank">"LSD Blues" à écouter ici</a>). Ce n'est pas original mais c'est rafraichissant et plein d'énergie. Avant <i>GS Wonderland</i>, Ryuichi Honda a rendu hommage à un autre courant <i>sixties</i> : les films de sexploitation, notamment ceux de Russ Meyer. En 2004, à l'occasion de la sortie DVD de <i>Faster, Pussycat! Kill! Kill!</i>, il se voit proposer la réalisation d'un moyen métrage (43 minutes). Il accepte.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOrS1rUa45mkb-EdbmmMf3zhyphenhyphenTQdq6M3MJSFImm8KggdSZDXon58bE0qCnr-wqdO2PET31LmNR7o1q9J9ARXAcLwfaJCze3BpYoXM2Xk1bvR6WHSWyVXeTzolOI9-5L43PUXd3wEwbqOU/s1600/ryuichi_honda_pussycat_mission.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="226" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOrS1rUa45mkb-EdbmmMf3zhyphenhyphenTQdq6M3MJSFImm8KggdSZDXon58bE0qCnr-wqdO2PET31LmNR7o1q9J9ARXAcLwfaJCze3BpYoXM2Xk1bvR6WHSWyVXeTzolOI9-5L43PUXd3wEwbqOU/s400/ryuichi_honda_pussycat_mission.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La contre-plongée est de rigueur pour ce film.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<i>Pussycat Great Mission!</i> reprend les principaux éléments de <i>Faster, Pussycat! Kill! Kill!</i> Trois jeunes femmes sexy à forte poitrine sont en cavale dans le Japon rural. Elles sillonnent les routes à bord d'un pick-up... dans lequel se trouve le cadavre d'un homme. Qui est-il ? Pourquoi est-il mort ? Nous ne le saurons pas. Interpelées par un policier pour excès de vitesse, les trois jeunes femmes provocantes (les combinaisons en latex et autres tops ultra-moulants remplacent le kimono traditionnel) ne vont pas réfléchir à deux fois pour user de violence. Harry (oui, c'est apparemment un prénom féminin), décalque de Tura Satana, interprétée par la plantureuse Kei Mizutani, boxe à mort le policier. Au moment du meurtre, un camion conduit par une jeune fille, croise les trois <i>bad girls</i>. Ni une ni deux, celles-ci remontent dans leur pick-up à la poursuite du témoin potentiel.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIxAV2vjVnJi2Gk47pG4q07jVdWgOAHT2BSkrkWaDYEcgIcAMnahqpPEhtkcaIVYz5qTsqRfIQLsVjEIzdDF2-zD3LCIU1VuVuAWqMObxxGkxSRQDYibP4R0nKY2DL-FdxCs2BjO6SQ00/s1600/ryuichi_honda_pussycat_mission1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="228" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIxAV2vjVnJi2Gk47pG4q07jVdWgOAHT2BSkrkWaDYEcgIcAMnahqpPEhtkcaIVYz5qTsqRfIQLsVjEIzdDF2-zD3LCIU1VuVuAWqMObxxGkxSRQDYibP4R0nKY2DL-FdxCs2BjO6SQ00/s400/ryuichi_honda_pussycat_mission1.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ce policier n'aura pas vraiment le temps de se détendre.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGEumFl_OtyCcTTwms-em0XEkOCfDsgDbikUlSj4D-w-dY-cqv0cN6IIHPhehZEXkg2viBRHUntLdyPe6A7sCdQAQr07MWdk9ZlScRITn9SBxk2JdYOGY3JJJwet1Gb-EZxDSHCiPE8fM/s1600/ryuichi_honda_pussycat_mission2.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="227" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGEumFl_OtyCcTTwms-em0XEkOCfDsgDbikUlSj4D-w-dY-cqv0cN6IIHPhehZEXkg2viBRHUntLdyPe6A7sCdQAQr07MWdk9ZlScRITn9SBxk2JdYOGY3JJJwet1Gb-EZxDSHCiPE8fM/s400/ryuichi_honda_pussycat_mission2.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Pussycat Great Mission!</i>, un film sur la libération sexuelle.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTZvs7NmQbM4_1iINc70_wCnqQ0CNeBPsdAmSRj5_1h1s2JAjjIe4er9BgfpLdpB_ev2kIdaVjhjwInwaHKfAy-o42fcgAqnQDZ4djJNiS-R0ExhSfMetPVbh1z5ws1QimPaMTcuEKHHs/s1600/ryuichi_honda_pussycat_mission3.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="227" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTZvs7NmQbM4_1iINc70_wCnqQ0CNeBPsdAmSRj5_1h1s2JAjjIe4er9BgfpLdpB_ev2kIdaVjhjwInwaHKfAy-o42fcgAqnQDZ4djJNiS-R0ExhSfMetPVbh1z5ws1QimPaMTcuEKHHs/s400/ryuichi_honda_pussycat_mission3.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">L'une des Pussycats est danseuse. Et très chaude.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<i>Pussycat Great Mission!</i> est visiblement tourné avec un budget très limité.Mais l'ssentiel est là : prêcher la bonne parole russmeyeresque au Japon. Le trio des Pussycat est menée par la froide tueuse Harry (Kei Mizutani), le corps bien serré dans sa combinaison moulante... mais accusée d'être frigide. La rigolote de la bande est interprétée par Nao Eguchi (connue pour ses photos de charme). Yukari Nunokawa joue le rôle la pussycat bien obéissante et amoureuse de Kei Mizutani. Ce trio se frote à une faune locale un peu freak, comme dans les films de Russ Meyer. Ici, on a le droit à un riche propriétaire en chaise-roulante (sa jambe a été mangée par un requin !) qui vit reclus avec deux serviteurs : un colosse muet et une jeune fille innocente (Chiharu Muraishi, en maillot de bain pendant tout le film).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyUABPEQDyO9bDxlVaBb0ZxFVfBZlTL0TEB8pZEi8NJAtQFhaUI7naquC-SKnrilC1Nf4i-AkUBh2fOFs77HxatZ1B0_fB7sQUsmoU4rJp4kSSWAbhWjdkRwylx2ocQ131bsJac0UL4U8/s1600/ryuichi_honda_pussycat_mission4.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="227" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyUABPEQDyO9bDxlVaBb0ZxFVfBZlTL0TEB8pZEi8NJAtQFhaUI7naquC-SKnrilC1Nf4i-AkUBh2fOFs77HxatZ1B0_fB7sQUsmoU4rJp4kSSWAbhWjdkRwylx2ocQ131bsJac0UL4U8/s400/ryuichi_honda_pussycat_mission4.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Nao Eguchi : la danseuse très chaude des Pussycats.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvF15ievRoC7C0BjhCidszgX-peLnGGAINt-mjqV6282_YrVWu88LeWfC-u1-UlYHyaHrZhNZ7CInEpM-s4VLPfUkh_uwmOx8u6Uw1CwlzAW8o8qBgcs6gVXoEH5J9klPkpwlymeWV_Xc/s1600/ryuichi_honda_pussycat_mission5.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="227" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvF15ievRoC7C0BjhCidszgX-peLnGGAINt-mjqV6282_YrVWu88LeWfC-u1-UlYHyaHrZhNZ7CInEpM-s4VLPfUkh_uwmOx8u6Uw1CwlzAW8o8qBgcs6gVXoEH5J9klPkpwlymeWV_Xc/s400/ryuichi_honda_pussycat_mission5.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Chiharu Muraishi, l'ingénue de service.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<i>Pussycat Great Mission!</i> n'atteint pas la qualité des films de Russ Meyer. Mais ça reste un bon divertissement de 43 minutes.</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-79661785750273154662013-01-20T19:28:00.001+01:002013-01-20T23:18:49.714+01:00Takashi Miike - For Love's Sake (2012)<div style="text-align: justify;">
Avec <i>For Love's Sake</i>, Takashi Miike adapte une nouvelle fois un manga : <i>Ai to Makoto</i>. Très populaire dans les années 70, ce manga a déjà été adapté à l'écran à plusieurs reprises : une série TV en 74-75 et trois films entre 1974 et 1976. Trente-six ans plus tard, le stakhanoviste de la pellicule Takashi Miike décide de s'y mettre. Depuis quelques années, Takashi Miike adapte beaucoup de mangas et de dessins animés :<i> Crows Zero</i>, <i>Crows Zero 2, <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2012/02/takashi-miike-ninja-kids-2011.html" target="_blank">Yatterman</a></i>, <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2012/02/takashi-miike-ninja-kids-2011.html" target="_blank"><i>Ninja Kids!</i></a> et donc <i>Ai to Makoto</i>. A ce rythme-là, Takashi Miike sera plus connu pour ses adaptations de manga que ses films de yakuzas. </div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixOIlFjv75g-tsfG9qOop04SE-6oVMqbS-4qPzFHo75HKQoX3ymiTSGaLWq47S_p1B2wkOzENL_sES_yxkPximS3FnQGXhl2B5dKmO6b4fjRkbbBE_fMjbzQGz4MuWhBypOgdYXctUNxI/s1600/takashi-miike-for-love-sake.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="167" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixOIlFjv75g-tsfG9qOop04SE-6oVMqbS-4qPzFHo75HKQoX3ymiTSGaLWq47S_p1B2wkOzENL_sES_yxkPximS3FnQGXhl2B5dKmO6b4fjRkbbBE_fMjbzQGz4MuWhBypOgdYXctUNxI/s400/takashi-miike-for-love-sake.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Une des meilleures scènes du film : danse dans un bar à hôtesses.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<i>Ai to Makoto</i> raconte l'histoire d'amour entre Ai Saotome, une fille d'une famille riche, et de Makoto Taiga, un jeune bagarreur d'une famille pauvre. L'amour d'Ai (qui signifie justement "amour") pour Makoto (qui signifie "fidélité") remonte à l'enfance, le jour où le jeune garçon a porté secours à Ai, qui skiait tout schuss sur une piste noire sans pouvoir s'arrêter. Ce geste héroïque n'est pas sans conséquence pour Makoto : celui-ci se blesse au front, lui laissant une large cicatrice pour le reste de sa vie. Ai tombe immédiatement amoureuse de son nouveau "chevalier" mais celui-ci lui témoigne son hostilité : il lui explique que s'il avait su qu'elle était la fille d'une famille riche, il ne l'aurait pas secourue. Dix ans plus tard, Ai et Makoto se retrouvent à Tokyo. Si la jeune fille est une lycéenne modèle, Makoto passe son temps à cogner tout ce qui bouge (y compris des yakuzas) et se retrouve dans un lycée de cas sociaux.</div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjl4R7Pk5sDAN-SvdPrOImGzL9ahAHt_EUDxNadnLf5xu3dX4LM-Li49RMpoLVp9eq12srvBy5VWsU6zXLw8Mqdz8mNkwMsnYFO8DlYBKaQFhnVoTvrAGtsIaEemivF_DeMcLnrFZyz3cQ/s1600/takashi-miike-for-love-sake5.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="168" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjl4R7Pk5sDAN-SvdPrOImGzL9ahAHt_EUDxNadnLf5xu3dX4LM-Li49RMpoLVp9eq12srvBy5VWsU6zXLw8Mqdz8mNkwMsnYFO8DlYBKaQFhnVoTvrAGtsIaEemivF_DeMcLnrFZyz3cQ/s400/takashi-miike-for-love-sake5.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Emi Takei dans le rôle de la samaritaine Ai Saotome. </td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjycWeZSnwL4dowiAfgfvIPvY8ODtv9hAFzvVX8wZ9gIuj8KrXPiHUISpgyCHIfdCosFeuCQSPeQ7tiPDi7dO7WwjZRugkid_XgarPoFBXfaBIysi_DbdmrLOrQOke7IGGmSyu1e9l_DKc/s1600/takashi-miike-for-love-sake4.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="168" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjycWeZSnwL4dowiAfgfvIPvY8ODtv9hAFzvVX8wZ9gIuj8KrXPiHUISpgyCHIfdCosFeuCQSPeQ7tiPDi7dO7WwjZRugkid_XgarPoFBXfaBIysi_DbdmrLOrQOke7IGGmSyu1e9l_DKc/s400/takashi-miike-for-love-sake4.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Satoshi Tsumabuki dans le rôle du mauvais garçon torturé Makoto.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Toujours éperdument éprise de Makoto, Ai demande à son père (homme riche et respecté) de faire intégrer le jeune délinquant dans un lycée prestigieux (genre Janson de Sailly). Ai espère ainsi éloigner de la violence (douce vision rousseauiste) et gagner enfin son amour. Peine perdue : le rebelle sans cause frappe un professeur dès le premier jour. Il est donc expédié au lycée Hanazono : le lycée de cas sociaux où ne règne que la violence. Makoto va vite marquer son territoire en s'attaquant à un puissant gang de filles, dirigée par la teigne Gumko (interprétée par Sakura Ando, cheftaine de la secte Zéro dans <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2009/09/sono-sion-love-exposure-2008.html" target="_blank"><i>Love Exposure</i> de Sono Sion</a>). Makoto va ensuite fréquenter Yuki, une lycéenne mystérieuse au visage d'ange triste... De son côté, Ai ne désespère toujours pas de conquérir le cœur de Makoto.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZNbwCEFSCHbI5XtJL8e-kPGiUtfetwWRlYufCXnYYTA4r-ufJzZsJjU3RzDwUqP_u6Q3-8geGoXzR_kkiT-nwPb5AIddapOmZr8Ue_Bgumsc_JiEh1VEveNeu7aNia9w37uYj6dHVXKc/s1600/takashi-miike-for-love-sake2.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="168" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZNbwCEFSCHbI5XtJL8e-kPGiUtfetwWRlYufCXnYYTA4r-ufJzZsJjU3RzDwUqP_u6Q3-8geGoXzR_kkiT-nwPb5AIddapOmZr8Ue_Bgumsc_JiEh1VEveNeu7aNia9w37uYj6dHVXKc/s400/takashi-miike-for-love-sake2.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Sakura Ando à la tête d'un gang de jeunes filles.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzIImhAuP3JpZMdpmtDphs28-DNQhhCWDMIrmVdmt23jQVEgDWWchtFR-5PO1al849vWqWDWWXxPMhLNPj-NVj4vXjsOZFR0Jf_TMOxgw6uAOv3jhr7BmtFUgpqIxWlupTk9WEnG3FaZk/s1600/takashi-miike-for-love-sake1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="168" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzIImhAuP3JpZMdpmtDphs28-DNQhhCWDMIrmVdmt23jQVEgDWWchtFR-5PO1al849vWqWDWWXxPMhLNPj-NVj4vXjsOZFR0Jf_TMOxgw6uAOv3jhr7BmtFUgpqIxWlupTk9WEnG3FaZk/s400/takashi-miike-for-love-sake1.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ito Ono, 17 ans, dans le rôle de la mystérieuse Yuki.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Avec <i>For Love's Sake</i>, Takashi Miike renoue avec un genre qu'il avait déjà abordé en 2001 avec <i>La Mélodie du malheur</i> : la comédie musicale. <i>For Love's Sake</i> contient six ou sept chansons kitschissimes qui s'intègrent plutôt bien au film. Comme dans le récent <i>Ace Attorney</i>, les décors du films sont un des points forts du film, surtout le lycée Hanazono et le bar à hôtesses dans lequel travaille brièvement Ai. Miike a toujours quelques éclairs de génie dans la mise en scène. C'est le cas dans la scène littéralement <i>théâtrale</i> dans laquelle Yuki raconte son enfance. Simple et efficace. En son temps, Seijun Suzuki aurait pu imaginer une telle mise en scène.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDl8m7ZYQuU9_FQ-xfWdDW1esFldlnaAhey32Qpkhp4vGDxZFMLhWK2FVMzcaSbqJuArM2hB5olDh9ayyKf60UMrRJAF0KKCvRS00Qc6fztywylUsRNzZBoYDSfKWiglX1S_DV55UI4Uo/s1600/takashi-miike-for-love-sake3.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="168" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDl8m7ZYQuU9_FQ-xfWdDW1esFldlnaAhey32Qpkhp4vGDxZFMLhWK2FVMzcaSbqJuArM2hB5olDh9ayyKf60UMrRJAF0KKCvRS00Qc6fztywylUsRNzZBoYDSfKWiglX1S_DV55UI4Uo/s400/takashi-miike-for-love-sake3.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Joli décor de studio.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Malgré ces bons points, <i>For Love's Sake</i> est loin d'être une grande réussite. Le film est trop long (2h13) et souffre de plusieurs baisses de régime. Surtout, c'est le scénario qui n'est pas très stimulant. Miike s'attache surtout à raconter la bluette entre Ai et Makoto et à filmer des bagarres ennuyeuses (heureusement moins longues que <i>Crows Zero</i>). Miike fait l'impasse sur l'élément fondamental de l'incompréhension entre Ai et Makoto : les différences sociales. Dommage. <i>For Love's Sake</i> est donc un film moyen, ce qui est devenu la norme pour Takashi Miike depuis de longues années.</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-44362416787528028342013-01-06T12:14:00.002+01:002013-01-06T12:14:34.646+01:00Zhao Liang - Paper Airplane (2001)<div style="text-align: justify;">
Zhao Liang est un documentariste chinois qui s'intéresse aux laissés pour compte de la société. Dans son premier film, <i>Farewell Yuanmingyuan</i> (1995), Zhao Liang montre l'affrontement entre la police et un groupe d'artistes installé dans un district rural près des ruines de l’ancien Palais d’été. Ce village d'artiste a finalement été fermé en 1995, les autorités craignant la propagation d'idées subversives. Dans son deuxième film, Zhao Liang suit le "parcours" d’héroïnomanes à Pékin. Les scènes ont été tournées entre 1997 et 2001.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwd36Njes-rOlRIYZd7_mmDZCGZ4PUN2J1-xmm1Q0PY-lcUFDj2251voNT5wXFFyYksSgEn_6xu7RYx7PA1DAZQAmfcyGYqi6l00Elqmd-79tM-wHhZ8LUGtFaxDBKCRyHl3-ngKuE_S8/s1600/zhao_liang_paper_airplane.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="296" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwd36Njes-rOlRIYZd7_mmDZCGZ4PUN2J1-xmm1Q0PY-lcUFDj2251voNT5wXFFyYksSgEn_6xu7RYx7PA1DAZQAmfcyGYqi6l00Elqmd-79tM-wHhZ8LUGtFaxDBKCRyHl3-ngKuE_S8/s400/zhao_liang_paper_airplane.png" width="400" /></a></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUx9ObgACJXK3ID943CDOl1mz9PZJlroJCTjsRRfijMbW3t6bSYJpp94LnXRHOcK4lOvKYYbCjQz4vIaQnYBsClr-mzVjYtVSwlm2x6IfHH45dt_a_5cn8BlmFVJDnGO0qZbD-TqyEkvI/s1600/zhao_liang_paper_airplane1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="296" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUx9ObgACJXK3ID943CDOl1mz9PZJlroJCTjsRRfijMbW3t6bSYJpp94LnXRHOcK4lOvKYYbCjQz4vIaQnYBsClr-mzVjYtVSwlm2x6IfHH45dt_a_5cn8BlmFVJDnGO0qZbD-TqyEkvI/s400/zhao_liang_paper_airplane1.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Certaines scènes peuvent choquer les personnes sensibles aux aiguilles.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans cette période de quatre ans, Zhao Liang filme une dizaine de jeunes Chinois vivant d'abord en communauté dans des squats, se droguant et en jouant vaguement dans un groupe de rock. Au fil des années, presque tous les drogués sont arrêtés par la police, envoyés en cure de désintoxication ou des camps de travail. Quelques uns ont réussis à décrocher. On apprend dans ce film que la police préfère arrêter les consommateurs plutôt que les vendeurs. Les policiers gagneraient ainsi 10.000 yuans pour chaque drogué arrêté. Vérité ou mensonge de <i>junkies</i> ? On ne le saura pas vraiment. On apprend aussi qu'au début des années 2000, le gramme d'héroïne coûtait 350 yuans, ce qui est très cher par rapport au niveau de vie du Chinois moyen. Les drogués passent donc leur temps à trouver de l'argent pour acheter leurs doses à des dealers, souvent des Ouïghours. Un de ces dealers ressemblerait même à Paul McCartney !</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYAURcbIAqyxlSMUuNJ8yxNUaFhxBFZs0071_mogsjE_OLFofNsbOmL0F9VV6r_e90sdqj9wUPzdwEVanhXO6p6PiVEEPf59f07w3qh5YRT0qu8a7ggOem_XSbwBqSvKPZ-E3Y0YMgFsI/s1600/zhao_liang_paper_airplane3.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="296" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYAURcbIAqyxlSMUuNJ8yxNUaFhxBFZs0071_mogsjE_OLFofNsbOmL0F9VV6r_e90sdqj9wUPzdwEVanhXO6p6PiVEEPf59f07w3qh5YRT0qu8a7ggOem_XSbwBqSvKPZ-E3Y0YMgFsI/s400/zhao_liang_paper_airplane3.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Cela s'appelle "chasser le dragon".</td></tr>
</tbody></table>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj22RnedLGJkEMC6cPXChU500eM5F9DMuqRc218tm3m3vO52oz9_AU9eJPiscLL8lt9BBp59VbfYsHdacK7p10P9uZhU1A9wT2sZf4XJhmMje4jQXLSepR7qe20YUouSCfHOGglGOz0uqM/s1600/zhao_liang_paper_airplane2.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="296" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj22RnedLGJkEMC6cPXChU500eM5F9DMuqRc218tm3m3vO52oz9_AU9eJPiscLL8lt9BBp59VbfYsHdacK7p10P9uZhU1A9wT2sZf4XJhmMje4jQXLSepR7qe20YUouSCfHOGglGOz0uqM/s400/zhao_liang_paper_airplane2.png" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le groupe de drogués vit constamment sous la peur d'une descente de police. Un des drogués doit déménager deux fois par an pour éviter de se faire prendre. Le système judiciaire pour les drogués est particulier. A la première arrestation, le drogué est mis en cure de désintoxication pendant trois mois... aux frais du drogué, ce qui pose problème car leur famille est souvent pauvre. A la deuxième arrestation, la peine de prison passe à 18 mois. A la troisième arrestation, c'est trois ans dans un camp de travail.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiYLYwL-CzZhlBrEy6SIvkTI9SUe7HDLa-q7Ax7D_pIEdHAdEosJdkmxccDGu2ODcuvbifFYVPVO8394TOTY7hNlRbFCMNDp-9pcTJdlngk9PH5Kg4ceEAduWsYBIlSaUIcqhZisWzeME/s1600/zhao_liang_paper_airplane4.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="296" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiYLYwL-CzZhlBrEy6SIvkTI9SUe7HDLa-q7Ax7D_pIEdHAdEosJdkmxccDGu2ODcuvbifFYVPVO8394TOTY7hNlRbFCMNDp-9pcTJdlngk9PH5Kg4ceEAduWsYBIlSaUIcqhZisWzeME/s400/zhao_liang_paper_airplane4.png" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Zhao Liang filme sans concession. On y voit donc de nombreuses scènes de prise de drogue. L'héroïne se pique ou se fume. Les promesses de décrocher ne tiennent pas plus de trois jours. L'addiction est trop forte. Zhao Liang a la pudeur de s'effacer et de ne pas juger. Sa proximité avec les drogués (dont l'un est son cousin) fait que ceux-ci semblent oublier la caméra. On est dans le cinéma-vérité. Une vérité que les autorités chinoises n'aiment pas divulguer. Mais quel gouvernement met en avant ses jeunes drogués ?</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-725378329597749322012-12-26T00:39:00.000+01:002012-12-26T09:21:25.119+01:00Pierre Clémenti et le pouvoir du cinéma<div style="text-align: justify;">
Le site Derives.tv a traduit et publié une conversation entre Pierre Clémenti, Miklos Janscó, Glauber Rocha et Jean-Marie Straub, animée par Simon Hartog à Rome en février 1970, initialement publiée dans la revue <i>Cinematics</i>. A cette époque, <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2008/12/voil-bientt-dix-ans-que-pierre-clmenti.html" target="_blank">Pierre Clémenti</a> venait de tourner dans des films clefs comme <i>Porcherie</i> de Pier Paolo Pasolini, <i>La Voie Lactée</i> de Luis Bunuel et <i>Le Lit de la Vierge</i> de Philippe Garrel. Il avait déjà réalisé une poignée de courts films expérimentaux, sortes de journaux de bord psychédéliques tournés en 16 mm. L'époque était à l'effervescence. La culture underground était en plein essor tandis que le cinéma des grands studios hollywoodiens vivait une période de transition difficile. Voici quelques extraits des propos de Pierre Clémenti sur sa vision du cinéma, le rôle néfaste de la télévision et l'essor du cinéma underground. <a href="http://www.derives.tv/Conversation-entre-Pierre-Clementi" rel="nofollow" target="_blank">L'intégralité de la conversation est disponible ici</a>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOPVAstU36dAMDAVSWbBTjI0WeQl11tlylKupzC0_quCCPprU4Km7AUiVz_ooaMbf8SXakHmyZ2wgGfasfHSbR-_sowInHNIxhmp8qSrjsE8etVuHJQNbSLpXtdRzSqcQzI7YtlbpvRbA/s1600/Pierre_Clementi.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="220" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOPVAstU36dAMDAVSWbBTjI0WeQl11tlylKupzC0_quCCPprU4Km7AUiVz_ooaMbf8SXakHmyZ2wgGfasfHSbR-_sowInHNIxhmp8qSrjsE8etVuHJQNbSLpXtdRzSqcQzI7YtlbpvRbA/s400/Pierre_Clementi.jpg" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
<b>[Le pouvoir du cinéma</b>]</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Quand les gens découvriront le cinéma, ils changeront, en créant leur propre cinéma.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Quand les gens voient un film, ils expérimentent une sorte d’identification, ils subissent l’influence de la star du film. Je pense que lorsque les gens se mettront à filmer avec leurs propres caméras, quand ils les pointeront sur leurs familles, leurs maisons, leurs boulots, quelque chose va faire tilt dans leurs têtes, ils découvriront que dans les films ça n’a rien à voir.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>[Le cinéma et la télévision]</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pour les gens, le cinéma, c’est ce qu’ils ne voient pas à la télé. Comme la télé leur apporte ce qu’ils trouvent généralement au cinéma, tôt ou tard ils ne bougeront plus de chez eux. Ils iront directement à l’usine. La télé sera la nouvelle machine divine qui les comblera, qui satisfera tous leurs désirs. Le cinéma disparaîtra. C’est une possibilité, parce que je suis certain que si des gens très intelligents s’emparent de la télé, ça deviendra quelque chose de très puissant, de fabuleux, colossal. Quand la télé recouvrera tout son pouvoir, chacun, tous ceux qui travaillent seront ramenés à leur ghetto. Elle aliènera des nations entières, les gens ne sortiront plus, sauf pour aller à l’usine – ils seront complètement aliénés par une machine, qui prendra la place de la religion, des histoires, des grandes histoires. Je crois que le seul art capable de combattre cela aujourd’hui est le cinéma. Au moins le cinéma en tant qu’extension logique de ce qui se passe aujourd’hui.</div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTrnNyr5pdhiiRjgE9SJXvZMkYMYlrzXItv7QrPBaLI3xloUchCIEmFaRHfuhrJidm2LIunJd_XtG3YXhTTzLHhoOqtCnEcbIWf5ixp0F_6S_Az5xzcoimm2uNd2yd5okr-SgngD-PDds/s1600/clementi_deneuve.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="306" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTrnNyr5pdhiiRjgE9SJXvZMkYMYlrzXItv7QrPBaLI3xloUchCIEmFaRHfuhrJidm2LIunJd_XtG3YXhTTzLHhoOqtCnEcbIWf5ixp0F_6S_Az5xzcoimm2uNd2yd5okr-SgngD-PDds/s400/clementi_deneuve.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pierre Clémenti et Catherine Deneuve.</td></tr>
</tbody></table>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>[Le cinéma underground et la révolution]</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Quand les gens voient un film underground, ils réalisent soudain qu’ils pourraient faire pareil, voire mieux. Et c’est le stimulus qu’il faut pour leur faire acheter une petite caméra. Ces jeunes cinéastes qui passent un ou deux ans à trouver l’argent pour finir leurs films… Une caméra super 8 ou 16mm leur permet de faire le film qu’ils veulent, et rien que pour ça, le cinéma underground est révolutionnaire. Et le cinéma underground a aussi de positif qu’il éveille quelque chose dans les consciences.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les livres, c’est fini. Les livres disparaîtront pour laisser la place à des bibliothèques de films super 8. En Amérique maintenant on trouve des caméras super 8 qui développent 1000 ASA et qu’on gonfle en 35mm. Donc je suis persuadé que l’industrie du film va complètement changer, et qu’elle va périmer… Je crois que les géants comme la Paramount se désagrègent en ce moment. A cause de quoi ? Parce que des gens ont fait des films à petits budgets et ont gagné des millions. Les grands studios ne savent plus quoi faire. Ils sont finis. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
De plus en plus le cinéma devient une entreprise de crétinisation. Sauf pour le cinéma lié aux ciné-clubs et ce genre de choses, où tout ce qui est projeté est complètement nul, où on n’entend pas le son, où l’image est pénible, les copies terribles. Pourquoi ? Parce que les jeunes distributeurs n’ont pas l’argent pour faire de bonnes copies ou bien n’y croient pas. Et donc on aura des bibliothèques de films super 8, avec des millions de copies de chaque. Je crois que c’est la fin de l’industrie du film… Il y a eu tous ces chamboulements révolutionnaires. Le cinéma en France est de plus en plus aliéné, en harmonie avec la télévision, avec les chaînes de télé. Et j’ai l’impression que le cinéma qui essaie d’être en rapport avec les gens, de changer leur conscience, sera mis de côté. Le travailleur qui veut acheter un livre, achètera un film. Mais ça sera circonscrit, car la société sait très bien que…</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Je sens de plus en plus la nécessité d’aller vers les gens, de ne pas attendre qu’ils viennent vers nous. Pourquoi ? Parce que le travailleur qui passe de huit à neuf heures par jour dans une usine n’a pas la chance de pouvoir se dire : je dois voir tel ou tel film. Tout le système est à refaire.</div>
</blockquote>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-30744758468447354122012-12-22T10:16:00.001+01:002012-12-22T10:18:40.897+01:00La prostitution lisboète par Dominique de Roux<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsLYFsWfkPDoox1mUNK_e-y4Pblm5TqQsSKpg8ImUIXQEsANnZzYKD_V1QdyERCcpJgCIqQzuoeQTcaqwPlxBk0sVJ_VunjNSCAlq_IncIyyyf2fvBlewg3oilS-rweYVy8ULuS6-iTrk/s1600/lisboa.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="317" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsLYFsWfkPDoox1mUNK_e-y4Pblm5TqQsSKpg8ImUIXQEsANnZzYKD_V1QdyERCcpJgCIqQzuoeQTcaqwPlxBk0sVJ_VunjNSCAlq_IncIyyyf2fvBlewg3oilS-rweYVy8ULuS6-iTrk/s400/lisboa.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
En mars 1977, deux semaines avant sa mort, Dominique de Roux publie le roman <i>Le Cinquième Empire</i>,
une "histoire possible imaginée" sur la révolution portugaise et le
mouvement de décolonisation en Angola, au Mozambique et en Guinée. Un
roman inspiré du véritable engagement de Dominique de Roux, alors
conseiller spécial de Jonas Savimbi, fondateur de l'UNITA, un mouvement
politique et militaire antimarxiste en Angola. Un combat voué à l'échec
dans une période où la Guerre Froide imposait deux attitudes aux pays
africains indépendants : rejoindre l'Empire étasunien ou adhérer à l'axe
russo-cubain. Partisan d'une troisième voie africaine, Jonas Savimbi
prit les armes mais ne reçut pas les soutiens escomptés pour mener à
bien sa révolution.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les cent premières pages du<i> Cinquième Empire</i>
se déroulent à Lisbonne. On y trouve notamment trois paragraphes sur la
prostitution lisboète. Une prostitution qui diffère de la froideur
industrielle qu'on trouve à Paris. Échoppe familiale contre usine. Un
Lisbonne aujourd'hui disparu ?<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8rlAHyrOvvYS0RwfQBzVIVCEC8sgRkKXUd933J01fwEw4A4OLV1mMs7hA6ovcEX1xj_rP8sER9vbWXdjMe-U6LetYez51bQqBDZBCmUJ-cbZszBdROm1i8asTQy23gLWvRVD4lQvc3n0/s1600/dominique_de_roux_savimbi.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="290" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8rlAHyrOvvYS0RwfQBzVIVCEC8sgRkKXUd933J01fwEw4A4OLV1mMs7hA6ovcEX1xj_rP8sER9vbWXdjMe-U6LetYez51bQqBDZBCmUJ-cbZszBdROm1i8asTQy23gLWvRVD4lQvc3n0/s400/dominique_de_roux_savimbi.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dominique de Roux et Jonas Savimbi en Angola.</td></tr>
</tbody></table>
</div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Glycines,
fleurs du pin, les bouquets de roses en forme de pomme de pins, odeurs,
la nuit, lorsque je me glissais sur les pentes de la Misericordia.
Chaque fois, on change d'atmosphère. Une ville dont certains itinéraires
n'ont pas bougé depuis le XVIIè siècle, qui ne connaissent pas
l'asphalte - avec de vraies putains qui reçoivent en famille les
permissionnaires, discutant du prix sous les voûtes manuélines aussi
fuyantes que cette langue portugaise en <i>z</i> qui exprime si tristement que
tout s'en va, tout file et meurt.<br />
<br />
Elles attendent dans
l'ombre, les échassières, passant indéfiniment de l'essence à
l'existence, et leurs clients, au contraire, de l'existence à l'essence.
Mais, si vous arrivez à baiser trois fois consécutivement, vous ne
payez pas, "c'est l'amour". A Paris, au contraire, la première roulante
venue proteste : "Pars, je n'ai pas le temps ou donne un cadeau ! Et je
t'avertis, on paie d'avance ! Et t'imagine pas que je vais me
déshabiller entièrement (adverbe de manière)". Sur son établi, elle doit
faire cent clients par jour. Elle n'est que la marmite, la soupière du
dos-vert. "Les clients, pour moi, c'est un piquet, un rideau. Rien, je
ne sens rien".<br />
<br />
A la Misericordia, point de répertoire
ni de créneaux précis qui répondent aux demandes. On ne tremble pas à
observer les réactions de la michetonne. Discrètement, on dépose les
escudos dans son sac. Elle ne veut pas le savoir. Et un seul whisky, si
vous voulez consommez ensemble. La pute lisboète ne vit pas une économie
marchande. Elle ne maximise pas le profit. Il lui arrive même de danser
par besoin de l'illusion romantique et, mourriez-vous pendant l'acte,
qu'elle s'accuserait d'homicide par imprudence".</div>
</blockquote>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-40818621882085947112012-12-16T12:52:00.002+01:002012-12-22T10:22:57.193+01:00Jang Sun-woo - The Resurrection of the Little Match Girl (2002)<div style="text-align: justify;">
<i>Resurrection of the Little Match Girl</i> est le dernier film de Jang Sun-woo, le réalisateur phare sud-coréen des années 90. On lui doit des succès internationaux (<i>Hwa-Eom-Gyeong</i> en 1993) et surtout des films controversés très portés sur le sexe : <i>To You From Me</i> (du Bukowski sous soju), <i>Bad Film</i> (un faux documentaire-vérité sur des adolescents en roue libre) et <i>Lies</i>, ce dernier ayant subit les affres de la censure en Corée du Sud en raison de scènes scatologiques. <i>Lies</i>, film sur la relation SM entre un adulte et une adolescente, est même d'abord sorti en Europe jusqu'à ce que la Corée du Sud autorise sa sortie. C'est donc un réalisateur sulfureux qui réalise <i>Resurrection of the Little Match Girl</i>, adaptation à grand budget du conte d'Anderson, <i>La Petite fille aux allumettes</i>, revue à la sauce <i>Matrix</i> / jeux vidéo. Film le plus cher de Corée du Sud à l'époque, ce fut un four sans précédent. Après cela, Jang Sun-woo mit fin à sa carrière pour vivre sur l'île de Jeju et prier Bouddha.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMQn5uzSACzlKz1m0Aa5O8s2VqYna-kLO7_-qC1V4NkReUB5wlGsMO-qwF8Vzg73wS6lPYUEjUh573u76ZqnFH2TixSCnjUJgcZUqarVBP-N8fDQXvbUSgvDrKdj0L-clo3qgkbRMJR9o/s1600/resurrection_little_match_girl2.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="220" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMQn5uzSACzlKz1m0Aa5O8s2VqYna-kLO7_-qC1V4NkReUB5wlGsMO-qwF8Vzg73wS6lPYUEjUh573u76ZqnFH2TixSCnjUJgcZUqarVBP-N8fDQXvbUSgvDrKdj0L-clo3qgkbRMJR9o/s400/resurrection_little_match_girl2.png" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Avec un budget record de 9,2 millions de dollars et plus d'un an de retard dans le montage et la post-production, <i>The Ressurection of the Little Match Girl</i> a causé la faillite de Tube Entertainment, obligé d'être racheté par CJ Entertainment. A ce titre, le film fait penser aux <i>Portes du Paradis</i> de Michael Cimino... On peut se demander pourquoi des producteurs ont choisi Jang Sun-woo pour réaliser un film de science-fiction à grand budget... Mais l'échec du film est-il imputable au seul Jang Sun-woo ?<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxUvgioqP4XtIZDTQlpHNpREXDagnZb6fIgzzFarkMJLK4TSwCW3XCSaJ1YSo-GMISXAp87Qw6Era2YT-4gAAhm5gl1O_GIzJSCzf72iESswt1YXRh29yqHMszlg9MrTRV_gYzauD7Kuk/s1600/resurrection_little_match_girl1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="220" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxUvgioqP4XtIZDTQlpHNpREXDagnZb6fIgzzFarkMJLK4TSwCW3XCSaJ1YSo-GMISXAp87Qw6Era2YT-4gAAhm5gl1O_GIzJSCzf72iESswt1YXRh29yqHMszlg9MrTRV_gYzauD7Kuk/s400/resurrection_little_match_girl1.png" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFcSzpYsolUZLEcqmBrwNp4S31mbt4tqcnSnmXcezj4GSQ6rvDYNgly4sNIe1aNfS4TR2oHtZGtoaTKb0bsIXdoU7TyrDoSIZiSXOHwb-yD3zDEg4bSwZndibDM9uGtDR3WeBqhr672Tk/s1600/resurrection_little_match_girl.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="220" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFcSzpYsolUZLEcqmBrwNp4S31mbt4tqcnSnmXcezj4GSQ6rvDYNgly4sNIe1aNfS4TR2oHtZGtoaTKb0bsIXdoU7TyrDoSIZiSXOHwb-yD3zDEg4bSwZndibDM9uGtDR3WeBqhr672Tk/s400/resurrection_little_match_girl.png" width="400" /></a></div>
<br />
L'histoire est donc une adaptation de <i>La Petite fille aux allumettes</i> dans une Corée du Sud <i>high-tech</i> dopée aux jeux vidéo. Le film commence par une séquence où une petite fille essaie de vendre des briquets dans la rue avant de mourir de froid. Cette séquence rythmera le reste du film. Ju, le personnage principal, aspire à devenir joueur de jeux vidéo professionnel, le summum de la "coolitude" qui plait aux filles. Il fréquente un cyber-café où travaille Hee-mee, qui a les mêmes traits que la petite fille aux allumettes. Un jour, la réalité et le monde du jeu-vidéo se brouille : Ju se retrouve plongé dans un jeu où il doit "protéger" la petite fille aux allumettes... c'est-à-dire la laisser mourir de froid ! Ju est alors confronté à des hordes de yakuzas... Ju pourra compter sur plusieurs alliés dont Lara, une "Lara Croft lesbienne". Mais Ju décide d'outrepasser les règles du jeu et de sauver la petite fille aux allumettes... Il se retrouve alors pourchassé par "Le Système", la matrice qui contrôle le jeu (et le monde entier ?).<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAAKAMLy49ePTMFkpEIsFPbhjZXY19scxLaZ0bzWM7RDbEfp2_q5F-MXIBeLK3TAnZQlOVyY8BdVWodKAciG-VTotektyTyW9z7uy_-_yghb53eTYQmtqEwE9HqyLiw7xTYvIHx9vYAbU/s1600/resurrection_little_match_girl4.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="220" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAAKAMLy49ePTMFkpEIsFPbhjZXY19scxLaZ0bzWM7RDbEfp2_q5F-MXIBeLK3TAnZQlOVyY8BdVWodKAciG-VTotektyTyW9z7uy_-_yghb53eTYQmtqEwE9HqyLiw7xTYvIHx9vYAbU/s400/resurrection_little_match_girl4.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ambiance jeu vidéo...</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipO4ub3GiXv-ZciZWqV54A_6apAXtf16bLhkGQCRktwZS8zM93SXIwhgdHGEDYfsqwofTw4345A7wiPrn4V_9UkGHQ-oBJ0GwdgBuMMGT0FRPLbGgkTGe4i_IEnMcLf1S88IqOXxOdrwE/s1600/resurrection_little_match_girl3.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="220" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipO4ub3GiXv-ZciZWqV54A_6apAXtf16bLhkGQCRktwZS8zM93SXIwhgdHGEDYfsqwofTw4345A7wiPrn4V_9UkGHQ-oBJ0GwdgBuMMGT0FRPLbGgkTGe4i_IEnMcLf1S88IqOXxOdrwE/s400/resurrection_little_match_girl3.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jin Xing, la Lara Croft lesbienne.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Naviguant entre premier degré, film d'action et pastiche de <i>Matrix</i>,<i> The Resurrection of the Little Match Girl</i> est un film bancal. Sans compter que l'histoire elle-même n'est pas très stimulante. Visuellement, c'est exubérant comme des jeux vidéos. Les scènes d'action montrent des chorégraphies qui miment celles de <i>Tigre et Dragon</i> et <i>Matrix</i>... on a même droit à des séquences "bullet time photography" ! Autre anecdote : la "Lara Croft lesbienne" est jouée par Jin Xing, un Chinois devenu... Chinoise à l'âge de 28 ans.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW9scYEt2xhuCqZucNiJ0-EQN6zyGI8GWsVyY6xV99sllwuVT413UbCwsiZXfAagXlNcq8mRyF8WCOqkx0e3IHApCc5Eze6yUiTO57NGSWqK9-nC0WWXzhcj9n7QMFYeAFRsKztp0mzEk/s1600/resurrection_little_match_girl5.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="220" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW9scYEt2xhuCqZucNiJ0-EQN6zyGI8GWsVyY6xV99sllwuVT413UbCwsiZXfAagXlNcq8mRyF8WCOqkx0e3IHApCc5Eze6yUiTO57NGSWqK9-nC0WWXzhcj9n7QMFYeAFRsKztp0mzEk/s400/resurrection_little_match_girl5.png" width="400" /></a></div>
<br />
On ne voit pas très bien où veut en venir Jang Sun-woo avec son film... Était-il sérieux ou voulait-il faire rire ? Sans compter sur les effets spéciaux qui ont assez mal vieillis... On comprend le flop commercial du film et l'acharnement des critiques... Après cela, Jang Sun-woo a essayé de rebondir en travaillant sur le film d'animation <i>Princess Bari</i>, projet abandonné... Jang Sun-woo a ensuite voulu tourner un documentaire sur la Mongolie, sans trouver de financement... Son retour dans le cinéma est plus qu'improbable. Restent des films excellents comme <i>From Me To You</i> et <i>Lies</i>, qui font de Jang Sun-woo un des réalisateurs sud-coréens les plus passionnant des années 90.</div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.blogger.com/video.g?token=AD6v5dyXstveLHRGaCGEJksXcTtjVsNPZ9FniQW1imWeB9CIp5QBPiKtiOGUG5Q4aiySPlJfZ2zR5N9HEB4yY6sqdg' class='b-hbp-video b-uploaded' frameborder='0'></iframe></div>
<div style="text-align: center;">
Une scène d'action façon <i>Matrix</i>.</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-270862632604451652012-11-24T22:51:00.000+01:002012-11-25T00:45:08.504+01:00Gao Qunshu - Beijing Blues (2012)<div style="text-align: justify;">
<i>Beijing Blues</i> de Gao Qunshu vient d'être élu "meilleur film de l'année" aux Golden Horse Awards de Hong-Kong. A la surprise du réalisateur, qui se considère comme un "amateur". <i>Beijing Blues</i> est pourtant son cinquième long-métrage. Il s'inspire de l'histoire vraie de Zhang Huiling, policier en civil pendant dix ans dans le district de Haidain, à Pékin. Le film a la particularité de mettre en scène des acteurs non professionnels mais connus pour leur activité de micro-blogging sur Weibo.<br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaW0KpmjW6As1Rq7MS18F56nF4x4bN-P2rmXL502QjYGGOnC3ylJfkO4Je8jdDkbIDxhfd3l1vameDC_zSADMQVg0oO_r2Bqf8M0jUH6RPz_wY78dIPYkVoEbSSXEf8HEuMxqG5ICbios/s1600/Beijing_Blues_Gao_Qunshu.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="166" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaW0KpmjW6As1Rq7MS18F56nF4x4bN-P2rmXL502QjYGGOnC3ylJfkO4Je8jdDkbIDxhfd3l1vameDC_zSADMQVg0oO_r2Bqf8M0jUH6RPz_wY78dIPYkVoEbSSXEf8HEuMxqG5ICbios/s400/Beijing_Blues_Gao_Qunshu.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le blogueur Lixian Zhang tient le rôle principal.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Sans réelle progression narrative, <i>Beijing Blues</i> montre le travail quotidien d'une équipe de policiers en civil qui traque les voleurs à la tire et les arnaqueurs en tout genre dans les rues de Pékin. Un peu comme un reportage de "90 Minutes" ou "Enquête Exclusive" sur la petite délinquance à Paris, en suivant une équipe de la BAC. Le réalisateur Gao Qunshu est d'ailleurs célèbre en Chine pour avoir travaillé pour la télévision. Ceci explique cela. Souvent filmé en caméra épaule au plus proche des acteurs dans des scènes de filature en voiture ou de courses poursuites dans les rues de Pékin, <i>Beijing Blues</i> reprend les codes du reportage télévisé mais sans le côté sensationnel et putassier. Le film est d'ailleurs assez terne. Il montre des gens ordinaires, souvent malheureux mais résignés à continuer à vivre. Certains voleurs admettent leur larcins en justifiant que c’est le seul moyen pour eux de faire vivre leur famille. D'autres montrent une certaine éthique en affirmant ne voler que les personnes riches ou non pékinoises. Une image finalement dépréciative de la Chine d'aujourd'hui.<br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg12qcrueL3dRzem1J9k32YkuBD1_HXGcCHA7UfRuhJ92mYKluThtteparrXbCf7LPzyxWzM5qricSQZUhZYOnwz4-XkN-h0CjZufVuiYmNdfb2fCMZSwmzE7q9c4K8gd-IuM-lzAcXpbE/s1600/Beijing_Blues_Gao_Qunshu1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="167" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg12qcrueL3dRzem1J9k32YkuBD1_HXGcCHA7UfRuhJ92mYKluThtteparrXbCf7LPzyxWzM5qricSQZUhZYOnwz4-XkN-h0CjZufVuiYmNdfb2fCMZSwmzE7q9c4K8gd-IuM-lzAcXpbE/s400/Beijing_Blues_Gao_Qunshu1.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Un mystérieux mendiant aveugle.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoFcdmFVzTMuwlelpRZKWPxJIdC6w500yjJNs1vn5KWb5LmQOIxt67yIMbX4HVrW_yGmAf7vdRoKEjvNomR4q_AdHESiuRClNeqgdhMTwNTN_FNzZwcRchzdhUF2kqljFLLnbRGYxLRbw/s1600/Beijing_Blues_Gao_Qunshu2.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="167" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoFcdmFVzTMuwlelpRZKWPxJIdC6w500yjJNs1vn5KWb5LmQOIxt67yIMbX4HVrW_yGmAf7vdRoKEjvNomR4q_AdHESiuRClNeqgdhMTwNTN_FNzZwcRchzdhUF2kqljFLLnbRGYxLRbw/s400/Beijing_Blues_Gao_Qunshu2.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pékin : ses rues et son trafic routier.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Amateurs, les acteurs font le boulot. Rien à dire à ce sujet. Ce qui fait défaut, c'est le ton monotone du film. il ne s'y passe pas grand-chose. C'est sans doute voulu mais cela provoque un léger ennui. Le seul fil rouge du film est la volonté du policier d'arrêter le célèbre voleur surnommé "Gold Digger" Zhang. Surtout quand celui-ci provoque la police en annonçant un prochain vol et de donner son argent pour payer l'hospitalisation d'une fillette renversée par un chauffard.</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-23345510821077721842012-11-23T23:56:00.002+01:002012-11-24T10:05:59.795+01:00Yasujiro Ozu - Mon épouse, cette nuit (1930)<div style="text-align: justify;">
<i>Mon épouse, cette nuit</i> (<i>その夜の妻 / Sono Yo No Tsuma</i> en japonais et <i>That Night's Wife</i> en anglais) est le seizième film de Yasujiro Ozu. Tourné de mai à juillet 1930, ce film muet est une adaptation du livre d'Oscar Shisgall, <i>From Nine to Nine</i> (aujourd'hui complètement oublié), tout juste publié en épisodes dans la revue <i>Shin Seinen</i>. Comme le titre du livre l'indique, l'intrigue se déroule entre 9 heures du soir et 9 heures du matin. <i>Mon épouse, cette nuit</i> est un drame social à suspens tourné au trois-quarts en huis-clos. Six des sept bobines du film ont été tournées dans le même décor.</div>
<div style="text-align: justify;">
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaHxyv5ufUhGi5htq_zsH_JUfPtRCypxI8ePP56Ex9ksRo3vWYsGKmwfwdIbLX2pIdRQVhq0lZiBJmxk92Vx1WY_GGY8Ed2PDyKnHwqevoOk6-yiGvfkgpizAt5QOzGJuywNY83PUF0bk/s1600/ozu_that_nights-wife.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="211" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaHxyv5ufUhGi5htq_zsH_JUfPtRCypxI8ePP56Ex9ksRo3vWYsGKmwfwdIbLX2pIdRQVhq0lZiBJmxk92Vx1WY_GGY8Ed2PDyKnHwqevoOk6-yiGvfkgpizAt5QOzGJuywNY83PUF0bk/s400/ozu_that_nights-wife.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">A droite, Tokihiko Okada et ses faux airs de Johnny Depp.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
L'histoire est simple :pour payer le traitement médical de sa petite fille malade, Shuji Hashizume (Tokihiko Okada), un artiste fauché, braque à main armée un magasin. Poursuivi par la police, il réussi à s'échapper en taxi et rentrer à son domicile où l'attend sa femme, Mayumi (Yagumo Emiko), qui veille depuis deux jours sans dormir sur la petite fille malade. Quand Shuji arrive chez lui, il apprend que sa fille est entre la vie et la mort. Il se réjouit malgré tout d'avoir pu trouver de l'argent pour payer le médecin. Soudain, on frappe à la porte : le chauffeur de taxi fait son apparition et on apprend qu'il est en réalité un policier (Yamamoto Togo). Alors qu'il est sur le point d'arrêter Shuji, Mayumi se saisit de l'arme à feu de son mari et menace le policier. Un accord est passé entre ce drôle de trio : si au matin la petite fille va mieux, le policier pourra arrêter Shuji... S'ensuit une nuit blanche au cours de laquelle la tension monte peu à peu.<br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5nkr9bE70hLaeLEMR5ZrDQSDKNqQivCHesRO671Snp3d__Lpbugb90KiS769vGnPAxUCQ8xcgTbigQ0dpytmvXklHN3wenVR85u93VI0zAFTmieygmm5PVPgmgUN6y_JpMh9rnLIK4_Q/s1600/ozu_that_nights_wife1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="298" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5nkr9bE70hLaeLEMR5ZrDQSDKNqQivCHesRO671Snp3d__Lpbugb90KiS769vGnPAxUCQ8xcgTbigQ0dpytmvXklHN3wenVR85u93VI0zAFTmieygmm5PVPgmgUN6y_JpMh9rnLIK4_Q/s400/ozu_that_nights_wife1.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Yagumo Emiko et Tokihiko Okada : couple prolétaire.</td></tr>
</tbody></table>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Passé la première scène d'action (le braquage et la fuite de Shuji),le film bascule dans le drame social psychologique avec un quatuor d'acteurs réunis dans quelques mètres carrés : le mari braqueur par nécessité, la femme désespérée mais compréhensive, la fille malade et le policier pris de pitié pour cette famille démunie. En enchaînant les gros plans et les plans plus larges, Yasujiro Ozu se repose surtout sur la prestation de ses acteurs. Et il fait bien puisqu'ils sont très bons. Le policier joue le rôle du dur à cuire impassible qui, finalement, est ému par cette famille pauvre. Le braqueur, Tokihiko Okada, joue le beau gosse aux faux airs de Johnny Depp. Sa femme joue les héroïnes dévouées au dernier degré en approuvant les actions de son ami, allant jusqu'à menacer le policier intrusif. Quant à la petite fille, elle geint et émeut comme il faut. Avec ce suspens bien entretenu : Shuji sera-t-il arrêté par le policier au petit matin ?<br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBrV2N5XfYa1vrjK-diNoRJpGYzZJZTrHe7CSuxvbxulJ6p3l-orcAmjUHctLwdecKzzgzKjGMyivJPyHu9ieM337AtvmXId7fW8hF-oaDtmDmVaDDNn9kgqOoviGOmZw0kWvzuBxpkSE/s1600/ozu_that_nights_wife2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBrV2N5XfYa1vrjK-diNoRJpGYzZJZTrHe7CSuxvbxulJ6p3l-orcAmjUHctLwdecKzzgzKjGMyivJPyHu9ieM337AtvmXId7fW8hF-oaDtmDmVaDDNn9kgqOoviGOmZw0kWvzuBxpkSE/s400/ozu_that_nights_wife2.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Moment de tension : en cavale, Tokihoko téléphone pour avoir des nouvelles de sa fille.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Yasujiro Ozu s'est exprimé sur le tournage de ce film : "l’acteur Tokihiko Okada y a joué pour moi pour la première fois. En dehors de la première bobine, les six autres furent tournées entièrement sur ce même plateau. La continuité de ce film m’a vraiment posé des problèmes. Ce fut difficile, mais j’ai beaucoup appris. M. Kido, le président de la compagnie, m’a félicité et m’a dit de prendre des vacances dans une station thermale".</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9iVszzJryxtKiAC5t3eS0KK5GFCM4u-PaH8qSktdhVXCzPt-MXVHtPmpJmsUXsvcFETMe-Tv80zpVEtiuihuBPWz2vUa8Zw3SxyPx6ERKHfQdwJA3ShNJgO4gSjMv4cTy38-VIztLD7o/s1600/ozu_that_nights_wife3.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9iVszzJryxtKiAC5t3eS0KK5GFCM4u-PaH8qSktdhVXCzPt-MXVHtPmpJmsUXsvcFETMe-Tv80zpVEtiuihuBPWz2vUa8Zw3SxyPx6ERKHfQdwJA3ShNJgO4gSjMv4cTy38-VIztLD7o/s400/ozu_that_nights_wife3.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Yamamoto Togo : juste un flic.</td></tr>
</tbody></table>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://mcjp.fr/francais/cinema/paysages-du-cinema-japonais-518/les-plaisirs-du-cinema-muet-deux" rel="nofollow" target="_blank"><i>Mon épouse, cette nuit</i> a été projeté dans des conditions idéales le 23 novembre à la Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP)</a> : copié restaurée, accompagnement au piano et narration par un <i>benshi</i> ! L’art du <i>benshi</i> consiste à présenter les films muets, à commenter l’action à l’écran en révélant le contexte et les dialogues.<br />
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<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="allowfullscreen" frameborder="0" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/c3S_EM9-w0c?rel=0" width="420"></iframe><br /></div>
<div style="text-align: center;">
Extrait de <i>Mon épouse, cette nuit</i> d'Ozu (1930) [la projection est un poil trop rapide]</div>
</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-70446326005138328652012-11-21T08:30:00.000+01:002012-11-21T08:30:04.187+01:00Masao Adachi et le bus de la révolution (écrits sur le cinéma, la guérilla et l'avant-garde)<div style="text-align: justify;">
Les éditions Rouge Profond viennent de publier la première monographie française consacrée au réalisateur japonais Masao Adachi. Le titre est savoureux : <a href="http://www.rougeprofond.com/LIVRES/RACCORDS/adachi/index.html" target="_blank"><i>Le Bus de la révolution passera bientôt près de chez toi. Écrits sur le cinéma, la guérilla et l'avant-garde (1963-2010)</i></a>. On y trouve des textes autobiographiques, critiques et théoriques sur le cinéma d'avant-garde et révolutionnaire des années 60. Rappelons que Masao Adachi est le réalisateur de treize films dont <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2011/01/masao-adachi-sex-game-1968.html" target="_blank"><i>Sex Game</i></a> et <i>Female Student Guerilla</i>. Il a également joué l'acteur pour Nagisa Oshima et a écrit pas moins de 23 scénario pour Koji Wakamatsu entre 1966 et 1972. On peut citer le désormais classique <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2009/05/koji-wakamatsu-quand-lembryon-part.html" target="_blank"><i>Quand l'embryon part braconner</i></a><i> </i>et <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2010/11/koji-wakamatsu-la-femme-qui-voulait.html" target="_blank"><i>La Femme qui voulait mourir</i></a>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg18dfj3vmMuLvRfWe5QCkc2oympUrDKZ3tV4nrvDxrgeZ9C9s7euX3yDMVZmcqLXYO4BM-vHsXlH0cIHxK25ZE4mpTxUA8_kvElBB5rEp0o5Z6qStpWP1C1sMqc86sh4eow_NbGZT30MY/s1600/masao_adachi.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="221" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg18dfj3vmMuLvRfWe5QCkc2oympUrDKZ3tV4nrvDxrgeZ9C9s7euX3yDMVZmcqLXYO4BM-vHsXlH0cIHxK25ZE4mpTxUA8_kvElBB5rEp0o5Z6qStpWP1C1sMqc86sh4eow_NbGZT30MY/s400/masao_adachi.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Masao Adachi sur le tournage de <i>Le Bol</i> en 1961.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
De formation universitaire, Masao Adachi aime manier le concept et la théorie dans ses écrits sur le cinéma. C'est parfois un peu trop au sérieux, trop universitaire. Malgré tout, on apprend beaucoup de choses sur l'avant-garde japonaise des années 60, l'effervescence du milieu cinématographique. Au début des années 70, Masao Adachi décide prolonger la révolution du cinéma par la révolution terroriste en rejoignant le Front populaire de libération de la Palestine. Il s'en explique clairement dans de longs textes.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pour les moins familiers de l'oeuvre de Masao Adachi, voici un extrait de sa "lettre au spectateurs français", rédigée à l'occasion de la rétrospective de son œuvre à la Cinémathèque française en 2010.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq2aaaG0mlJZFGVV1cLI_C9cWVWJKJflJSY7YqyoDVwh6omkDy1Hno0Gz-q8_mxnDaqC8n5cJXljyWMl1lalM2umcb30HxhPfB3wyVxpTOB8OkG4Dmtr6HV73pVb-Lme4Y2kIOLQBDdkc/s1600/masao-adachi_films.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="222" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq2aaaG0mlJZFGVV1cLI_C9cWVWJKJflJSY7YqyoDVwh6omkDy1Hno0Gz-q8_mxnDaqC8n5cJXljyWMl1lalM2umcb30HxhPfB3wyVxpTOB8OkG4Dmtr6HV73pVb-Lme4Y2kIOLQBDdkc/s400/masao-adachi_films.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Titres des films de Masao Adachi.</td></tr>
</tbody></table>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Lorsque j'étais étudiant, la seule école où l'on pouvait étudier le cinéma était le département de cinéma à l'Université Nihon. Il commençait à y avoir des écoles qui enseignaient le technique. Mais moi, je suis allé à la fac. Cette Université étais alors une sorte de repaire d'étudiants passionnés. Nous étions tous fascinés par le mouvement surréaliste, certains d'entre nous appartenaient à des groupes néo-dada. En fréquentant ces camarades, j'ai été très influencé par le surréalisme, je l'ai même considéré comme le plus important courant de pensée à m'avoir construit. Ma conception théorique et ma conception pratique du cinéma sont toute deux ancrées dans ce mouvement.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Au sortir de l'université, la plupart ont commencé à travailler. Après avoir réalisé <i>Le Bol</i> et <i>Vagin Clos</i>, j'ai travaillé dans le but de ressembler le budget nécessaire afin de tourner les films qu'on voulait faire notamment dans des productions de spots publicitaires ou des documentaires. Bien sûr que ces expériences étaient intéressantes, mais j'avais toujours en tête de gagner de l'argent pour financer nos propres films.</div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIGkZYyNIUlTh_p6uR5xzUPR0gy94YYuA2IfXiUasj6CzNnJzNzfpEALu-IRP1Z_V1doC4teSOkljMP46xytIjAUS2OI8lm2V_yXEvXCED65EZKhy6qVLLFdQe_u3lUGGjK8eq9Kccro4/s1600/Masao_Adachi_Galaxy.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIGkZYyNIUlTh_p6uR5xzUPR0gy94YYuA2IfXiUasj6CzNnJzNzfpEALu-IRP1Z_V1doC4teSOkljMP46xytIjAUS2OI8lm2V_yXEvXCED65EZKhy6qVLLFdQe_u3lUGGjK8eq9Kccro4/s400/Masao_Adachi_Galaxy.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Image de <i>Galaxy</i> (1967).</td></tr>
</tbody></table>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Par la suite, j'ai créé avec mes aînés le Van Institute for Cinematic Science, dont le nom paraît un peu austère. Nous y avons approfondi nos idées et y avons débattu. Pendant ce temps-là, le commerce du cinéma continuait d'évoluer. Du coup, nous aussi, il fallait s'y mettre pour de bon. Alors, j'ai frappé à la porte de Wakamatsu qui avait présenté <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2009/05/koji-wakamatsu-secrets-behind-walls.html" target="_blank"><i>Les Secrets derrière le mur</i></a> au Festival de Berlin. Le film fut traité de honte nationale ! Pour lui, j'ai écrit de nombreux scénarios. J'ai aussi réalisé quelques films à petit budget, toujours dans le champs du cinéma <i>pink</i>. J'ai également travaillé avec Nagisa Oshima, un ami avec qui je buvais souvent dans les bars. Il m'a proposé de collaborer avec lui. C'était une époque plus simple, les réalisateurs pouvaient facilement s'entraider s'ils s'entendaient bien. C'est ce que je pense avec le recul. Je parle souvent du "cinéma comme mouvement", et non du cinéma d'auteur.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Après le mouvement néo-dada, les échanges avec des artistes et des auteurs m'ont énormément enrichi. ils m'ont beaucoup appris. Beaucoup d'amis m'ont permis de réfléchir à quel film je devrais faire et comment je devrais le faire. Ensemble, nous pensions que s'il y avait de moins en moins de films intéressants, c'était dû au déclin de la critique du cinéma. C'est ainsi que nous nous sommes intéressés à la critique cinématographique : il était temps de créer un lieu où l'on pouvait débattre des œuvres, pas juste pour les présenter ni donner nos impressions. Alors, nous avons publié une revue intitulée <i>Critique cinématographique</i>.</div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5-2iBFbAG8RCD7OL1leMerUq_r21WG63fvBQs8HYLw77XaADY0ieExZJAULqbhE2EYbhAs1ojkmJAvAPMumfNHSEpHBjG71VvkHC7zNsuWyQJw3cQn_TbN-LSB5jg3YN6Hum58pmHfu0/s1600/masao_adachi_gushing_prayer.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="167" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5-2iBFbAG8RCD7OL1leMerUq_r21WG63fvBQs8HYLw77XaADY0ieExZJAULqbhE2EYbhAs1ojkmJAvAPMumfNHSEpHBjG71VvkHC7zNsuWyQJw3cQn_TbN-LSB5jg3YN6Hum58pmHfu0/s400/masao_adachi_gushing_prayer.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Image de <i>Gushing Prayer</i> (1970)</td></tr>
</tbody></table>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Puis, j'ai réalisé <i>A.k.a Serial Killer</i>. Plus tard j'ai développé la "théorie du paysage". Ma vie après cette période attire souvent plus d'attention. Mais c'est le même élan qui, après mon passage au Festival de Cannes avec Wakamatsu, m'a poussé à me rendre en Palestine pour voir la réalité de la lutte pour la libération. Avec des images tournées à cette occasion, nous avons réalisé <a href="http://uppercult.fr/2012/01/xenophon-larmee-rouge-japonaise-et-le-cinema-davant-garde/" target="_blank"><i>Armée rouge/FPLP : Déclaration de guerre mondiale</i></a>. Jusqu'alors je filmais des paysages selon ma "théorie du paysage", mais je voulais développer cette théorie en allant voir concrètement le paysage que je montrais. C'était ça, ma motivation. Voilà, en bref, mon parcours.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ensuite, pendant des années, je suis resté avec des guérilleros palestiniens. C'était donc après trente-cinq ans d'absence que j'ai réalisé <i>Prisonnier/Terroriste</i>. Pour faire ce film, j'avais l'envie d'aller plus loin que <i>Armée rouge/FPLP : Déclaration de guerre mondiale</i>, qui avait plutôt la forme d'un documentaire journalistique, et de faire rebondir la "théorie du paysage". Moi-même j'ai été guérillero pendant de longues années. Je voulais faire face à cette réalité et en faire un film. C'est le thème du film. Voilà le chemin qui m'a mené jusqu'à aujourd'hui.</div>
</blockquote>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-71000025615288331712012-10-29T18:28:00.000+01:002012-10-29T18:28:21.883+01:00Hunter Thompson et le marathon d'Honolulu<div style="text-align: justify;">
Les éditions Tristam viennent de publier un roman de Hunter S. Thompson inédit en français : <i>Le Marathon d'Honolulu</i> (<i>The Curse of Luno</i>). En décembre 1980, le père du journalisme <i>gonzo</i> est invité par <i>Running Magazine</i> à couvrir le marathon d'Honolulu... et prendre plusieurs semaines de vacances, tous frais payés. Un prétexte à beuveries et autres intoxications, mais aussi à de fines réflexions sur le culte du sport, la fin du Rêve américain, les années 1980 et le règne de l'argent. Extraits. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5iJmS9WFdlfXqIuySTmJfUM8qyyk6jb3Fe8ZfBUjp4LFZlqV6Kwleg5RenIMQbnF3ckci4hKZysbP6q6-MUv-M_BlFaMCNm_jZhKOmaK_RFYzAFc11SMH8gYJOu5dAVD9bsq_eU6KnV0/s1600/marathon-honolulu-hunter-thompson.gif" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5iJmS9WFdlfXqIuySTmJfUM8qyyk6jb3Fe8ZfBUjp4LFZlqV6Kwleg5RenIMQbnF3ckci4hKZysbP6q6-MUv-M_BlFaMCNm_jZhKOmaK_RFYzAFc11SMH8gYJOu5dAVD9bsq_eU6KnV0/s1600/marathon-honolulu-hunter-thompson.gif" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Ce fut une drôle de manifestation à Honolulu, et c'est encore plus bizarre à présent. Le propos est en fait plus lourd qu'il en a l'air. Ce qui sur le papier pouvait passer pour des vacances rémunérées à Hawaï vira au cauchemar - et au moins une personne suggéra que nous étions en présence du Dernier Refuge de l'Esprit "libéral", ou du moins du Dernier Truc qui <i>marchait</i>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Courir pour la vie... le sport, parce qu'il ne reste plus que ça. Ceux-là même qui brûlèrent leur ordre d'incorporation dans les années 60, et qui s'égarèrent dans les années 70, sont désormais à fond dans la course à pied. Quand la politique a échoué et que les relations interpersonnelles se sont avérées ingérables ; après que Ted Kennedy a chopé le syndrome Harold Stassen du type qui se présente à chaque coup et ne gagne jamais et que Jimmy Carter a déçu jusqu'au dernier de ses fidèles, et après que la nation s'est massivement ralliée à la sagesse atavique de Ronald Reagan.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ma foi, nous voilà, après tout, dans les Années 80, et l'heure est enfin venue de savoir qui a des dents et qui n'en a pas. Ce qui peut éventuellement, mais ce n'est pas une certitude, expliquer l'étrange spectacle de deux générations de militants politiques se transformant finalement - vingt ans plus tard - en joggeurs.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pourquoi cela ?</div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgyBELcJdrxaHPZWq2r0Y1CH8v-Gv7ELYDCVFKURHVvkQucDHlPxvv7KEn69A7pZQdEye3hCXXNQBEvYoBMeD2hHhNVvdAnwbcgpOm3yT_on5TfGhR0Subn3isRlIpxjyEeNB9FEqTONS8/s1600/Sarko-jogging.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="257" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgyBELcJdrxaHPZWq2r0Y1CH8v-Gv7ELYDCVFKURHVvkQucDHlPxvv7KEn69A7pZQdEye3hCXXNQBEvYoBMeD2hHhNVvdAnwbcgpOm3yT_on5TfGhR0Subn3isRlIpxjyEeNB9FEqTONS8/s400/Sarko-jogging.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Mort du politique et succès du <i>jogging</i>. Nicolas Sarkozy, un exemple au hasard.</td></tr>
</tbody></table>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
[...] Le journalisme est un passeport pour voir le monde, pour s'impliquer personnellement dans les "nouvelles" que les gens voient à la télé - ce qui est chouette, mais ce n'est pas avec ça qu'no paye le loyer, et les gens qui ne pourront pas payer leur loyer dans les années 80 vont avoir des ennuis. Nous entrons dans une décennie ignoble, un moment darwinien qui ne sera pas une partie de plaisir pour les free-lance.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Hé oui. Le temps est venu d'écrire des <i>livres</i> - voire des films, pour ceux capables d'envisager la question en gardant leur sérieux. Car il y a de l'argent dans ces trucs-là ; et il n'y pas d'argent dans le journalisme.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais il y a de l'action, et on devient vite accro à l'action. c'est une bonne chose de savoir que vous pouvez décrocher votre téléphone et vous retrouver dans n'importe quel endroit du monde qui vous intéresse - en vingt-quatre heures, et surtout en sachant que quelqu'un d'autre règlera la note.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
C'est ça qui manque : non pas l'argent, mais l'action - et voilà pourquoi j'ai tiré Ralph de son château dans le Kent pour qu'il vienne à Hawaï et considère cet étrange et nouveau phénomène baptisé <i>running</i>, la course à pied.</div>
</blockquote>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-10264800979272816822012-10-17T18:51:00.003+02:002016-12-26T19:47:45.862+01:00Koji Wakamatsu est mort (1936-2012)<div style="text-align: justify;">
Alors qu'il venait d'être élu "réalisateur asiatique de l'année" au Festival international du film de Busan, en Corée du Sud, Koji Wakamatsu vient de mourir à Tokyo, après avoir été percuté par un taxi. C'est un des réalisateurs les plus importants du Japon (et du reste du monde) qui s'éteint. très prolifique dans les années 1960-70, Koji Wakamatsu continuait de tourner et avait retrouvé une nouvelle vitalité ces dernières années.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiISJhBKFqwPD06nmY1sli0Bd-VVwm-uVCf2KLqIrwtB_oXycY0UgmW7pdw011GX0pN3fT_F-RzeoA6Jq7p4ec7-SK9McOLoTQwB07305dH2sCeI3LG6rYwctZi9BOUneJiKN8nTAEBoks/s1600/koji-wakamtasu.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiISJhBKFqwPD06nmY1sli0Bd-VVwm-uVCf2KLqIrwtB_oXycY0UgmW7pdw011GX0pN3fT_F-RzeoA6Jq7p4ec7-SK9McOLoTQwB07305dH2sCeI3LG6rYwctZi9BOUneJiKN8nTAEBoks/s400/koji-wakamtasu.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Une des dernières photos de Koji Wakamatsu, au Festival de Busan.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
En 2012, pas moins de trois films sont sortis dont <i>Le Jour où Mishima a choisi son destin</i>. En France, <i>United Red Army</i>, son film sur l'Armée Rouge Japonaise, avait connu un certain retentissement médiatique, alors qu'en 2007, son classique des années 60, <i>Quand l'embryon part braconner</i>, film sadien par excellence, avait été interdit au moins de 18 ans. La Cinémathèque française lui avait consacré une <a href="http://www.cinematheque.fr/fr/dans-salles/hommages-retrospectives/fiche-cycle/koji-wakamatsu,306.html" rel="nofollow" target="_blank">rétrospective en 2010</a>. Cette même année, une première monographie en français avait été publiée : <i>Koji Wakamatsu, cinéaste de la révolte</i> (éditions IMHO).<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhesd5Zj3AIW3j91RPG6y_jej2sOSwCnnsQ0kz8OnoJy-OQ50UB6PhfmhmbGjB-FZpqxyqpprwZuAnQruNOf9doELX1MFf6zpk3Eq6MNGreb66Sh2VpCFpNwuRYTtGECE7rXg5fwHnYgY/s1600/viergeviolente.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="256" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhesd5Zj3AIW3j91RPG6y_jej2sOSwCnnsQ0kz8OnoJy-OQ50UB6PhfmhmbGjB-FZpqxyqpprwZuAnQruNOf9doELX1MFf6zpk3Eq6MNGreb66Sh2VpCFpNwuRYTtGECE7rXg5fwHnYgY/s400/viergeviolente.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"> Image de <i>La Vierge violente</i> (1968)</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Plusieurs billets sur koji Wakamatsu ont été écrits ici.<br />
<br />
<b>Critiques de films </b>:<br />
<br />
- <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2009/05/koji-wakamatsu-secrets-behind-walls.html" target="_blank"><i>Secrets Behind The Walls</i></a> (1965)<br />
- <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2009/05/koji-wakamatsu-quand-lembryon-part.html" target="_blank"><i>Quand l'embryon part braconner</i></a> (1966)<br />
- <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2010/03/koji-wakamatsu-season-of-terror-1969.html" target="_blank"><i>Season of Terror</i></a> (1969) <br />
- <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2010/11/koji-wakamatsu-la-femme-qui-voulait.html" target="_blank"><i>La Femme qui voulait mourir</i></a> (1970)<br />
- <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2010/01/koji-wakamatsu-serial-rapist-1978.html" target="_blank"><i>Serial Rapist</i></a> (1978)<br />
<br />
<b><a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2010/08/interview-de-koji-wakamatsu-en-1970.html" target="_blank">Interview de Koji Wakamatsu en 1970</a></b><br />
<br />
<b>Autour de Koji Wakamatsu</b> :<br />
<br />
- <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2011/01/masao-adachi-sex-game-1968.html" target="_blank"><i>Sex Game</i> de Masao Adachi</a> (1968) <br />
- <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2011/06/interview-de-go-hirasawa-sur-lart.html" target="_blank">Interview de Go Hirasawa sur l'Art Theatre Guild of Japan</a><br />
- <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2016/12/xenophon-larmee-rouge-japonaise-et-le.html" target="_blank">Xenophon, l’Armée Rouge Japonaise et le cinéma d’avant-garde</a></div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-72907828046815111882012-10-17T11:50:00.001+02:002012-11-18T11:54:37.005+01:00Interview de Jia Zhangke sur son prochain film<div style="text-align: justify;">
Un mois avant le 18è Congrès du Parti Communiste, qui va désigner la nouvelle équipe dirigeante du pays, Philippe Reltien a rencontré le cinéaste Jia Zhangke, l'un des représentants de ceux que l'on appelle la "cinquième génération", née pendant la Révolution culturelle.
Jia Zhangke estime que la Chine n'a pas correctement fait son devoir de mémoire sur cette période de 1966 à 1976, appelée "les dix années de la grande catastrophe". La preuve, c'est que la lutte des classes par la violence est toujours une référence en Chine. Un phénomène qu'il veut dénoncer dans son prochain film, <i>L'Âge du Tatouage</i>, qui sera présenté lors du Festival de Cannes 2013.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe frameborder="0" height="139" scrolling="no" src="http://www.franceinfo.fr/player/export-reecouter?content=764519" width="481">Ji</iframe></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Jia Zhangke est le réalisateur de nombreux films reconnus par les critiques internationales comme <i>Platform</i>, <i>Unknown Pleasures</i>, <i>Still Life</i> ou <i>24 City</i>.</div>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-36913474097107922752012-10-05T10:43:00.003+02:002012-10-05T15:02:02.515+02:00L'idéal de l'individu fashionable<div style="text-align: justify;">
Christian Salmon a publié en 2010 <i>Kate Moss Machine</i>, une enquête sur Kate Moss et l'évolution du monde de la mode depuis les années 1990. Selon l'auteur, le mannequin anglais est une synthèse de la société au tournant du XXIè siècle, passant avec facilité de la figure de l'enfant abonné de la Génération X à l'icône du glamour, en passant par les périodes <i>heroin chic</i>, "Cool Britannia", muse rock & roll et princesse <i>trash</i>. <i>Kate Moss Machine</i> est un bon complément à <i>Glamorama</i>, le meilleur roman de Bret Easton Ellis. Dans l'extrait suivant, Christian Salmon dresse un bref historique de l'individualisme depuis le XVIIIè siècle qui aboutit aujourd'hui à l'importance cruciale et démesurée de la mode dans notre société. C'est "l'idéal de l'individu <i>fashionable</i>" dans la République démocratique du <i>look</i>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQK4ITZCq0Ebe_Cd6_RVVoIina39sqk-eLcsqm8rvM8P-mm0q6A9dtJSz-ywss9kj305e7dum9WjSReL3JPP4MiqXxOujyz3RGNyxAQEo8GHmaeyJ88nYjYC84KcQkQzAQDMyD5eJZ7zE/s1600/kate-moss-heroin-chic.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQK4ITZCq0Ebe_Cd6_RVVoIina39sqk-eLcsqm8rvM8P-mm0q6A9dtJSz-ywss9kj305e7dum9WjSReL3JPP4MiqXxOujyz3RGNyxAQEo8GHmaeyJ88nYjYC84KcQkQzAQDMyD5eJZ7zE/s400/kate-moss-heroin-chic.jpg" width="305" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Kate Moss en mode décadence fin de siècle sous opiacée.</td></tr>
</tbody></table>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le "droit au look" est l'aboutissement d'une longue évolution historique de l'individualisme que l'on peut documenter de bien des façons. Dans un livre d'entretiens avec Carlos Oliveira publié en 1996, <i>Essai d'intoxication volontaire</i>, le philosophe allemand Peter Sloterdijk en brosse un esquisse qui éclaire bien la naissance de cette république du look et de son citoyen type : l'individu <i>fashionable</i>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans les termes de Sloterdijk, l'individualisme au XVIIIè siècle correspond à la forme roman qui lui est contemporaine, celle d'un individu qui s'octroie une sorte de "droit d'auteur sur ses propres histoires et opinions" et considère sa vie comme un roman. Au XXè siècle, l'individu se met à réclamer des droits non plus seulement sur le roman de sa vie, mais sur sur son apparence. Ce sont "tous ces gens hauts en couleur que tu vois flâner aujourd'hui dans les centres-villes, avec leur coupe à l'Iroquois, leurs bottes de parachutistes, en se comportant comme des <i>tigerlily</i> en fourrure synthétique".</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais le look ne suffit pas à définir cet "individu designer" caractéristique de l'individualisme de la fin du XXè siècle ; il y manque une donnée fondamentale : la volonté de mener des expériences sur soi-même. L'individualisme bourgeois du XVIIIè siècle s'appuyait essentiellement sur le concept scholastique de la "conservation de soi", qui constituait une sorte de butée limitant l'auto-affirmation de l'individu. C'est cette butée qui saute dans les années 1990 : l'affirmation de soi ne connaît plus de limite. L'expérimentation de soi doit pouvoir être menée "jusqu'à la fracture". L'impératif d'auto-intensification est devenu indissociable du principe d'expérimentation qui va s'épanouir et trouver sa légitimation dans ce qu'on a appelé l'<i>heroin chic</i> (le chic de l'héroïnomane). Selon Tom Ford, le directeur de la création de Gucci, "<a href="http://www.nytimes.com/1996/05/07/style/the-90-s-version-of-the-decadent-look.html?pagewanted=all&src=pm" rel="nofollow" target="_blank">l'objectif est d'avoir l'air d'avoir tout vu</a>, tout expérimenté, voyagé partout. C'est un look intimidant et la drogue est le prolongement de tout ça. Si vous donnez l'impression que vous avez passé la nuit dehors, cela fera apparaître toues ces images dans votre tête".</div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0SxFiSGy8jfmJOnmtHHZQdkgtoIIRLHTkcljFhscnKBalOdabLCek1xLHZePf9oXVLqgMwm8sdXNu8hPljECp8GNRLUov5QGcNjVLErevU9Dtg-s66Yebe_gvtnQAqSIYwiZWtnUKSAk/s1600/kate-moss-young.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="363" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0SxFiSGy8jfmJOnmtHHZQdkgtoIIRLHTkcljFhscnKBalOdabLCek1xLHZePf9oXVLqgMwm8sdXNu8hPljECp8GNRLUov5QGcNjVLErevU9Dtg-s66Yebe_gvtnQAqSIYwiZWtnUKSAk/s400/kate-moss-young.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Kate Moss shootée par Gene Lemuel en 1988.</td></tr>
</tbody></table>
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: justify;">
Après 1993, le look d'héroïnomane va prendre le relais de la <i>waif</i> (l'enfant abandonnée), devenue incompatible avec les exigences de l'industrie de la mode dont l'objet principal est de vendre des vêtements et des produits de beauté. Associée jusque-là aux quartiers pauvres, au désespoir et au sida, la drogue se déplace dans les beaux quartiers où elle acquiert une aura de romantisme et de noirceur. Elle imprègne l'air du temps et jusqu'à la peau des mannequins qui se couvre - selon William Mullen, le directeur de <i>Details Magazine</i> - d'une "sueur de junkie".</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'<i>heroin chic</i> exprime le désir de faire des expériences sans cesse nouvelles, de jouer avec le danger et la limite dans une société où les industries culturelles valorisent la recherche incessante de nouvelles sources d'excitation. Chacun doit se mettre en valeur. L'idée d'un moi souverain maître et possesseur de la nature trouve ainsi son paradoxal achèvement dans l'individu souverain qui n'a plus d'autre rapport avec lui-même que de valorisation, d'intensification et de stylisation.</div>
</blockquote>
tomblandshttp://www.blogger.com/profile/11308065173905422213noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6168913930169737646.post-72623637779564164602012-09-25T17:56:00.002+02:002012-09-27T14:17:22.483+02:00Dorothy Azner - The Wild Party (1929)<div style="text-align: justify;">
<i>The Wild Party</i> de Dorothy Azner est le premier film parlant de Clara Bow, alors l'actrice la plus adulée du public aux États-Unis, après soin succès dans des films comme <i>It</i> et <i>Wings</i>. Clara Bow est d'ailleurs surnommée la "It Girl", d'après l'expression de la dramaturge Elinor Glyn. En 1928, selon les statistiques de plus de 2.700 cinémas, Clara Bow est l'actrice qui engendre le plus d'entrées, deux fois plus que ses concurrentes les plus proches ! Un vrai tiroir-caisse. Mais comme de nombreuses actrices, Clara Bow redoute le cinéma parlant à cause de son accent de Brooklyn. Elle pense même sa carrière terminée.</div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSodWyyVMrhQMQExytPhv5d3O8dGClLiiURBrQmXpAnWnupC4_s3lM_lFzr1AgENq6lT8se5nGmSnMnf12OMjoT4f2Csa6Rx7fKnpf39Y9ont26YlFVWxJB2tm30KmcmRjKReetYB9OMM/s1600/wild-party-clara-bow.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiSodWyyVMrhQMQExytPhv5d3O8dGClLiiURBrQmXpAnWnupC4_s3lM_lFzr1AgENq6lT8se5nGmSnMnf12OMjoT4f2Csa6Rx7fKnpf39Y9ont26YlFVWxJB2tm30KmcmRjKReetYB9OMM/s400/wild-party-clara-bow.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Clara Bow et sa fourrure : <i>It Girl</i> ! </td></tr>
</tbody></table>
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Le tournage de <i>The Wild Party</i> se déroule du 2 au 29 janvier 1929. Ce même mois, Clara Bow reçoit plus de 45.000 lettres de fans, un record pour l'époque. La pression est sur les épaules de l'actrice. Le film est une adaptation de <i>Forbidden Fruit</i> de Warner Fabian, une histoire tout ce qu'il y a de plus classique pour l'époque Jazz Age des petites <i>flappers</i>. Les années 20 célébrées par Scott Fitzgerald et Anita Loos. Dans une université réservée à la gent féminine, des jeunes filles à la sexualité débordante préfèrent faire la fête et allumer les garçons plutôt que d'étudier. Stella Ames (Clara Bow) est l'étudiante la plus populaire et la plus délurée : avec son groupe d'amies, elle préfère séduire les hommes, faire le mur, fumer des cigarettes et boire de l'alcool. Cet hédonisme basé sur le loisir et une libération de femme instrumentalisée pour des besoins mercantiles (le film date exactement de la campagne de publicité initiée par Edward Bernays, <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Torches_of_Freedom" rel="nofollow" target="_blank">"Torches of Freedom"</a>, incitant les femmes à fumer pour symboliser leur liberté) est mis à mal lorsque Stella Ames tombe amoureuse de Gil, le nouveau professeur d'anthropologie. Entre le véritable amour et ses flirts de soirées alcoolisées et enfumées, son cœur balance.</div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgndXWCND0l5e_ELb7UjksctfHRu5s0ozxVr4cZHSKm-o6JNUhS8tfKiOuyZ3mihH6t3bgGqQUpHm2zfDiLnHu5bvuy95VYWroaNJsjrEEfCezLndthAcxZWvR-2l3zGbATZ20DEeNiVGM/s1600/wild-party-clara-bow1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgndXWCND0l5e_ELb7UjksctfHRu5s0ozxVr4cZHSKm-o6JNUhS8tfKiOuyZ3mihH6t3bgGqQUpHm2zfDiLnHu5bvuy95VYWroaNJsjrEEfCezLndthAcxZWvR-2l3zGbATZ20DEeNiVGM/s400/wild-party-clara-bow1.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Clara Bow (troisième à partir de la gauche) et ses copines en fourrure.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9ifIfqBG9Ti-ibk6SlP5CDKruX3IDCiZx3bLojVfXiU6M_qveef4R-xyAP_mw03COuS19sAQSlFxAGxA0S0gdmT9sBCZ8_2yAj8XhXnDIOuXh3HTTuOm_p29cs34CLdT5K08NG-75L44/s1600/wild-party-clara-bow2.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9ifIfqBG9Ti-ibk6SlP5CDKruX3IDCiZx3bLojVfXiU6M_qveef4R-xyAP_mw03COuS19sAQSlFxAGxA0S0gdmT9sBCZ8_2yAj8XhXnDIOuXh3HTTuOm_p29cs34CLdT5K08NG-75L44/s400/wild-party-clara-bow2.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Concours de jambes nues en salle de classe.</td></tr>
</tbody></table>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_jVs0DEX6SCM0GJCLcdG3vgpLjdVXRIAtGP0Xm1E_NUxmaaT1lYpRSZJlhYRVh9naA_-ZxflrbdD9u8citSNK9NGiKX7Z1HQSPsCbVfa2Ujn_UQMCnmLhN2E1rb7EU8RHUg7vtGexIX8/s1600/wild-party-clara-bow3.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_jVs0DEX6SCM0GJCLcdG3vgpLjdVXRIAtGP0Xm1E_NUxmaaT1lYpRSZJlhYRVh9naA_-ZxflrbdD9u8citSNK9NGiKX7Z1HQSPsCbVfa2Ujn_UQMCnmLhN2E1rb7EU8RHUg7vtGexIX8/s400/wild-party-clara-bow3.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Concours de jambes nues, suite. Clara Bow réprimandée ne sait plus comment se tenir.</td></tr>
</tbody></table>
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<i>The Wild Party</i> est typique des films de Hollywood avant 1934, c'est-à-dire avant l'instauration du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_Hays" rel="nofollow" target="_blank">Code Hays</a> : les femmes y sont provocantes et fortes (les hommes sont menés par le bout du nez), elles fument, boivent et font la fête. Ce film, bon enfant, échappe aux sujets plus scabreux de prostitution, de divorce, d'adultère et d'avortement. Les scènes en chemises de nuit, en robes décolletées, en maillots de bain ou en jupes au-dessus du genou sont légion, souvent avec humour. Ainsi cette scène où les filles font exprès de relever leurs jupes et de montrer leurs jambes lors du premier cours du professeur d'anthropologie. Ou cette scène de bal costumé où Clara Bow et ses amies arrivent en manteau de fourrure... mais pour dévoiler un simple maillot de bain ! Et, évidemment, se faire exclure du bal.</div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNAGR5Rz7xe8EW0iYcLDBx2S08Wiwq67Gjm7t0X4rCQ3wXZjSpmzhOBp9jqEXlIKiKiIbOI11rkl-kEBCRWKUHDILHCxEn-4f7L5wKKEKkgKi00zP5p1GK2xueeA13dETC-EqO-0e_PRg/s1600/wild-party-clara-bow4.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNAGR5Rz7xe8EW0iYcLDBx2S08Wiwq67Gjm7t0X4rCQ3wXZjSpmzhOBp9jqEXlIKiKiIbOI11rkl-kEBCRWKUHDILHCxEn-4f7L5wKKEKkgKi00zP5p1GK2xueeA13dETC-EqO-0e_PRg/s400/wild-party-clara-bow4.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">1929. Bal en maillot de bain à l'école. Classique.</td></tr>
</tbody></table>
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Outre ces scènes d'humour, <i>The Wild Party</i> montre des scènes plus dures : une bagarre dans des bars où des hommes ivres tentent d'abuser des filles (justement habillées en fourrure et en maillot de bain !) ou une fin de fête mondaine avec son lot de <a href="http://www.youtube.com/watch?v=Z2wc_p7xPqw" rel="nofollow" target="_blank">"paumés du petit matin"</a> pour citer Jacques Brel. Le rôle de <i>flapper</i> donné à Clara Bow est plutôt typique que l'image qu'elle dégage dans la presse à scandale et ses apparitions cinématographiques.</div>
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgp_DVByfSs2j6zOc9ckJ5gVoqQINOAMnWiQTFtfrNfGCwuiMlGVY4TsP0_bZ-yzghX1eeoxcSbNye9KcxflPexHN4RWAhhGs2i-AvFg0bRRnmnxVY4gOpBjH6I9z9_MkjDPVq2k8UAG2A/s1600/wild-party-clara-bow5.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgp_DVByfSs2j6zOc9ckJ5gVoqQINOAMnWiQTFtfrNfGCwuiMlGVY4TsP0_bZ-yzghX1eeoxcSbNye9KcxflPexHN4RWAhhGs2i-AvFg0bRRnmnxVY4gOpBjH6I9z9_MkjDPVq2k8UAG2A/s400/wild-party-clara-bow5.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Clara Bow au lit avec son prof d'anthropologie. Oups.</td></tr>
</tbody></table>
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<i>The Wild Party</i> est un succès, ce qui n'est pas une surprise à l'époque. Mais les appréhensions de Clara Bow sur sa carrière à l'ère du parlant vont se révéler justes. Pas parce que sa voix passe mal à l'écran mais par ce que l'actrice est lasse du cinéma et souffre de problème de santé. Elle tournera en tout onze films parlant de 1929 à 1933. <a href="http://tomblands-fr.blogspot.fr/2009/03/john-francis-dillon-call-her-savage.html" target="_blank"><i>Call Her Savage</i> (1932) est chroniqué ici</a>.</div>
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