jeudi 23 octobre 2008

Peter Whitehead - Charlie Is My Darling (1966)

Invasion de la scène par le public... classique !

Les Rolling Stones et les films inédits... une vieille histoire. Qui participe à la mythologie du groupe, évidemment. Il n'est pas question ici de Cocksucker Blues de Robert Frank. Entre nous soit dit, le meilleur "rockumentaire" qui existe jusqu'à présent qui subit un traitement honteux de la part des Stones eux-mêmes, qui n'ont plus rien à cacher de cette fameuse tournée américaine 1972. Tout a déjà été dit, tout a été vu. Entre les prises d'héroïne, la vie à l'hôtel, les groupies, le concert anniversaire de Jagger à New York avec Steve Wonder, les coulisses avec Truman Capote et co... Nous savons tout sur cet epitome stonien, scandaleux mais sublime, qui suivit la sortie du chef d'oeuvre Exile On Main Street, enregistré en partie en France, à Villefranche-sur-Mer, dans des conditions tout aussi scandaleuses que nous connaissons tout autant. Le scandale n'étant pas l'exil fiscal des Stones mais leur comportement byzantin sur la Riviera, surpassant, atomisant les pires débauches de Francis Scotch Fitzgerald...

Mais il n'est pas question ici de ce moment, de ce monument du rock, de la vie artistique, de notre civilisation. En 1972, les Rolling Stones sont déjà un groupe légendaire, alimentant autant les disquaires que les journaux à scandales.

Les Stones devront échapper aux hordes de fans dans les gares irlandaises ...

Il est question du film, toujours inédit (pourquoi ?) de Peter Whithead, sur la tournée irlandaise des Stones en 1965. Un groupe adulé, certes, mais à l'avenir incertain. Personne, en 1965, ne pouvait prédire la durée et le succès des groupes tels que Beatles, Stones ou Kinks. Peter Whitehead a suivi les Stones lors de leur tournée 65 en Irlande. Peter Whitehead est un cinéaste qui gravita autour le de scène rock-hype-psyché-arty de Londres dans les années 60. Un ami de Syd Barrett. Il réalisa d'ailleurs Let's Make Love In London sur Pink Floyd en 1967.

Charlie Is My Darling est moins spectaculaire que Gimme Shelter (meurtre en direct) ou Cocksucker Blues (prises de drogue en direct) mais montre les Stones, deux ans après leur début, en plein succès. Pas encore les superstars qu'ils méritent d'être. La bande-son: "Heart of Stones", "Play with Fire" et "I'm Goin' Home".

Première scène: Whitehead s'intéresse au public des Stones. Moyenne d'âge, 13 ans à vue d'oeil.
" I like the fellow who plays the drums."
- Charlie ?
- Yeaaaah..."

Brian Jones: Il tenait peut-être un riff, qui sait ?

S'ensuivent les coulisses d'un concert des Stones. Keith Richards joue "Needle of Death" de Bert Jansch, ce qui est plutôt ironique quand on sait que Keith va toucher à l"héroïne trois ans plus tard. Puis le groupe monte sur scène, le concert est arrêté suite à une invasion de la scène. Classique. A l'époque. Plus aussi classique maintenant à cause de la sécurité qui voue aux gémonies les slams...

Entrevue avec Bill Wyman, le bassiste: " I play in a band but I want to be a musician..."
Avec Brian Jones: "The future as a Rolling Stones is very upsetting... [plus tard dans le film, sur l'avenir du groupe] I just don"t know what's going to happen. I'm making a film, the script is almost complete. There are only two people in the film. A man and a woman. We want to use movement and images."
Le film n'a pas été réalisé... Poor Brian...

Evidemment, pas d'entrevues avec Mick ni Keith. Qui savaient déjà garder la part de privé et de public. Juste une scène, mythique (la seule du film qui soit reprise dans d'autres documentaires) où Mick et Keith, saouls font glisser des verres sur un piano...

Ce film est visible ici.
Note: la qualité n'est pas terrible et manquent les 6 premières minutes.

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