vendredi 22 avril 2011

Takashi Miike - N-Girls vs Vampires (1999)


En 1999, Takashi Miike, qui commence à se faire un nom dans le cinéma nippon, réalise pour la télévision le film en deux parties (200 minutes au total) Tennen shôjo Man next: Yokohama hyaku-ya hen, soit, littéralement, Le prochain mannequin féminin : 100 nuits à Yokohama mais exploité aux États-Unis sous le titre : N-Girls vs Vampires.


La mignonne Ayana Sakai, héroïne du film et adepte de la bagarre.

Situons d'abord la carrière de Takashi Miike à l'époque de ce film-TV. En 1997, l'influent magazine Times place le film de yakuza Fudoh parmi sa liste des dix meilleurs films de l'année. En 1998, Miike réalise peut-être son meilleur film, The Bird People in China, ainsi que deux très bons films : Blues Harp et Young Thugs : Nostalgia. En 1999, c'est l'année de Ley Lines (autre très bon film de yakuza), de Silver (un film TV mélangeant le catch féminin à l'univers de Russ Meyer) et Dead or Alive (le film aux scènes d'ouverture et de clôture les plus folles et mémorables de l'histoire du cinéma). Cette profusion de productions, pour le cinéma ou la télévision, est symptomatique de Takashi Miike, stakhanoviste de la pellicule qui tourne tout et n'importe quoi, y compris les commandes les plus foireuses. Commande foireuse, c'est bien le cas de N-Girls vs Vampires !


Il est beaucoup question de Dieu dans N-Girls vs Vampires.

Production TV signifie faible budget, acteurs non professionnels et temps de tournage réduit. Pour un film de 3h30, c'est bien le comble. Toutes ces restrictions se ressentent à la vision de N-Girls vs Vampires : les actrices, certes belles, jouent très approximativement. Surtout, le scénario est mal exploité et destiné, certes, à des adolescents (quelques années avant Twilight). A Yokohama, des lycéennes sont confrontées à une société de mannequinat, Saint, qui est en fait une organisation de vampires misogynes qui vise à la mort de toutes les femmes et à l'instauration du pouvoir vampire sur le monde entier ! Une idée de départ très funky qui aurait pû donner lieu à un film très subversif mais qui tombe dans le banal, production TV oblige. A part deux ou trois scènes furtives dignes de l'univers de Miike, rien ne peut faire penser que nous sommes devant un film de Takashi Miike.

Yokohama selon Takashi Miike.

Amours fleuries.

En 2000, Takashi Miike réalisera, pour la télévision, une série en six épisodes plus ambitieuse : MPD Psycho. Ce sera également l'année d'Audition (carton international justifié), Dead or Alive 2 et The City of Lost Souls. Un bon cru, donc.


Scène de baston entre lycéennes de N-Girls vs Vampires.

mardi 19 avril 2011

Eric Rohmer par Jean Parvulesco

Le 1er février 2010, quelques jours après la mort d'Éric Rohmer, le Spectacle du Monde a publié un entretien entre Arnaud Guyot-Jeannin et Jean Parvulesco. Ce dernier, grand ami du cinéaste, est même apparu dans trois de ses films : l'Amour l'après-midi (1972), les Nuits de la pleine lune (1984) et l'Arbre, le maire et la médiathèque (1992). On peut également de nombreux passages sur Éric Rohmer dans les livres de Parvulesco, notamment dans Un retour en Colchide. Voici donc des extraits du témoignage de Jean Parvulesco un des grands cinéastes français du 20ème siècle.

Éric Rohmer, les Amours d'Astrée et de Céladon (2007).

Dans quelles conditions avez-vous fait la connaissance d'Éric Rohmer ?

Je l'ai rencontré pour la première fois il y a tout juste soixante ans, exactement le 15 janvier 1950. C'était au Carrefour, un café de Saint-Germain-des-Prés, aujourd'hui disparu mais qui a eu son heure de gloire. Je lui ai été présenté par Jean-Luc Godard, dont je suivais alors les cours de filmologie à la Sorbonne. Je n'étais, à cette époque, qu'un véritable vaurien, sans foi ni loi, une sorte de psychopathe social. Éric Rohmer enseignait à Vierzon et vivait à Paris, rue Victor-Cousin. Il présidait déjà le ciné-club du Quartier latin, tout en assurant la direction de la Gazette du cinéma. Je peux dire aujourd'hui que cette rencontre, qui allait inaugurer une amitié irréductible, substantielle et ininterrompue de soixante ans, eut quelque chose de fulgurant, une sorte de fatalité préconçue.


Les films de Rohmer laissent poindre les valeurs auxquelles il était attaché. Ainsi, dans Perceval le Gallois (1978), ne souhaitait-il pas réhabiliter les grandes valeurs religieuses et aristocratiques françaises et européennes ?

Éric Rohmer était un ami de longue date de Pierre Boutang, avec qui il avait fait l'École normale supérieure, et dont il partageait - assez confidentiellement, il est vrai - les choix existentiels et les positions politiques. Avec Perceval le Gallois, que d'aucuns tiennent pour son film le plus important, Rohmer réussit à retrouver l'atmosphère profondément mystique du Moyen Age occidental, conçu comme une période de grâce agissante, d'élévation spirituelle - inconcevable de nos jours - et de vertigineuse approche du sacré. Je suis persuadé qu'Éric Rohmer a vécu toute sa vie plongé dans l'atmosphère spirituellement ardente dont il avait dévoilé le mystère intime dans son Perceval. D'où une certaine hostilité, tantôt ouverte, tantôt sournoise, d'une partie des milieux du cinéma. Et c'est un vrai miracle qu'il ait pu, malgré cela, accomplir la carrière qui fut la sienne.

Comment Rohmer vous a-t-il dirigé ?

Il me demandait toujours d'« être exclusivement [moi-même] », de « ne pas essayer de jouer ». Dans l'Arbre, le maire et la médiathèque, il ne m'avait donné aucune indication sur le texte à dire, voulant simplement que je dise ce que j'estimais être le plus de circonstance dans une conversation matinale à Saint-Germain-des-Prés, chez Lipp, avec François-Marie Banier assis devant moi, près de la fenêtre. Le courant était instantanément passé, sous l'influence magnétique d'Éric Rohmer.


En résumé, comment décririez-vous sa vision du monde et du cinéma ?

Je crois que cette vision est exprimée dans sa plénitude dans ses trois derniers grands films, l'Anglaise et le Duc (2001), Triple agent (2004) et les Amours d'Astrée et de Céladon (2007), qui constituent le sommet de son œuvre. Avec l'Anglaise et le Duc, il a procédé à un mystérieux processus de réincarnation de l'aventureuse et fascinante Grace Elliott, agent secret de la cour de Saint-James au milieu des tourbillons sanglants de la Révolution. Maîtresse de l'ignoble Philippe Égalité et protégée par Robespierre, Grace Elliott est parvenue à traverser indemne l'horreur absolue de la fin d'une certaine conception aristocratique de la vie et de l'histoire françaises. Par un aventureux dédoublement existentiel, Eric Rohmer a réussi à la faire littéralement se réincarner dans le corps de l'actrice, Lucy Russell. Davantage qu'à une simple interprétation - si brillante fût-elle -, cette dernière s'est livrée à une véritable réincarnation métapsychique du personnage de Grace Elliott. Ce film relève, en fait, davantage de la métempsychose active que de la mise en scène.

Avec Triple agent, Eric Rohmer a su transfigurer les origines occultes du pacte germano-soviétique scellés par les accords Ribbentrop-Molotov. La mystérieuse ambiguïté de ce couple équivoque s'il en fut se répercute admirablement dans les méandres de l'action du film.

Enfin, avec les Amours d'Astrée et de Céladon, Rohmer est parvenu à retrouver les origines transcendantales, « divines », de la future civilisation européenne grand-continentale, une civilisation fondée sur le mystère ardent de l'« absolu amour » et explicitement définie à travers le discours du druide, dont la prophétie constitue l'axe même de cette œuvre testamentaire. Car ce druide prophétique n'est autre que Rohmer lui-même. Ce film exprime aussi une certaine quête forestière - la forêt en tant qu'« ouvert sacré de l'être » en terme heideggerien -, qui s'avérera à l'épreuve comme étant l'horizon même de la puissance créatrice d'Éric Rohmer et de son propre destin.

Lire également :

- Yves Adrien et Jean Parvulesco
- Jean Parvulesco répond à Olivier Germain-Thomas
- Parvulesco, Douguine et l'empire eurasiatique

lundi 11 avril 2011

Svatopluk Inneman - Prague dans les lueurs des lumières (1928)

Svatopluk Inneman Praha Prague
Svatopluk Inneman (1896-1945) est un metteur en scène, scénariste, caméraman et acteur tchèque, très actif entre 1920 et 1937. Parmi ses réalisations, on compte Le petit chaperon rouge (1920), la première adaptation d'un conte de fées classique destiné aux enfants, Avant le bachot (1932), un film sur le milieu étudiant d'avant-guerre ou L'assassinat de la rue Ostrovni (1933), un film policier. En 1928, il réalisa un court-métrage de 23 minutes : Praha v záři světel (Prague dans les lueurs des lumières en français), un documentaire sur les différents visages de Prague, de la tombée du soir à l'aube du lendemain.

Svatopluk Inneman Praha Prague
Prague dans les lueurs des lumières est une commande de la société de l'éclairage public, fière d'immortaliser sur pellicule le développement de l'électricité à Prague. Un éclairage généralisé dans le centre ville qui favorise sa vie nocturne : grouillement humain, défilé de voitures et de tramways, ouverture nocturne de magasins en tout genre, de cabarets, etc. Une superbe témoignage de Prague à la fin des années 1920. Le tout dynamisé par un montage très rythmé.

Svatopluk Inneman Praha Prague
Svatopluk Inneman Praha Prague

Dans Le Cinéma tchèque et slovaque, Michal Bregant écrit : "par son sujet - une grande métropole - et par sa forme visuelle, il s'apparente aux films de "métropoles" de l'avant-garde européenne (Berlin, symphonie d'une grande ville, Walter Ruttmann, 1927 ; L'homme à la caméra, Dziga Vertov, 1929). A propos du film sur Prague, précisions qu'il s'agissait d'une commande faite par la société d'éclairage public. Aussi, d'un point de vue cinématographique, ce film n'est qu'un enregistrement des décors d'une grande ville. Ce qui est d'"avant-garde"", c'est la ville même de Prague, qui réunissait à cette époque tout le charme et toute l'atmosphère d'une métropole européenne".


Premières minutes de Prague dans les lueurs des lumières.

vendredi 8 avril 2011

Yves Adrien et Jean Parvulesco

Jean Parvulesco Retour en Colhide
Dans le dernier livre publié de son vivant, Un retour en Colchide (2010), sorte de journal intime halluciné et de projet métapolitique et ésotérique immédiatement opératoire, Jean Parvulesco évoque de nombreuses rencontres, de nombreuses lectures et de nombreuses analyses. Vladimir Poutine côtoie le tsar Nicolas II, les Papes Jean-Paul II et Benoît XVI, Elizabeth d'Autriche, le peintre roumain Horia Damian, l'éditeur Vladimir Dimitrijevic, Louis Pauwels (dans un dialogue effrayant avec Jean Parvulesco lui-même), l'écrivain post-punk Nicolas Bonnal, l'historien Mircea Eliade, le géopolitologue Henri de Grossouvre, les réalisateurs David Lynch et Éric Rohmer, l'actrice rohmérienne Aurora Cornu ; bien d'autres... Une énumération qui n'étonnera pas outre mesure les lecteurs de Jean Parvulesco.

Plus étonnante, cette rencontre avec Yves Adrien, le critique rock légendaire, à la fois amateur des Stooges, du Wu-Tang Clan, d'Alfred Jarry et de Thérèse de Lisieux. Extrait :
Ce 28 octobre 2005, au parc de la Muette, rencontre, dans l'après-midi, avec Yves Adrien et Édouard Burgalat [note de Tomblands : vraisemblablement faut-il comprendre Bertrand Burgalat]. C'est un bien grand jour. Yves Adrien et moi nous nous surveillons, nous nous attendons depuis une trentaine d'années, sans que nous nous soyons, à ce jour, rencontrés. C'est le "noble voyageur", personnage hors du temps et des temps, "venu d'ailleurs", qui subit avec une indifférence affectée les stigmates transparents de son état de grâce, qui se trouve là, devant moi ; l'incroyable accomplissement, tout arrive. Un ange à double identité, noire et blanche, la blanche l'emportant de loin sur la noire qui, subtilement, ne sert que de faire-valoir. Cette ambiguïté est-elle autre chose qu'une étincelante voilure ?

Yves Adrien rock critiqueYves Adrien dans les années 1970.

Une grâce aristocratique le commande, impitoyablement ; selon un mot de Charles Dickens, elle "porte l'estampille du ciel", et sa soumission est la garantie de son excellence prédestinée. Une grâce aérienne commande à son être, à tout instant. Et c'est sans doute ce qui crée un certain malaise, une certaine peur. Sans cesse il impose à ce monde une présence étrangère, d'outre-monde. Qui sont ses étranges, ses mystérieuses protections occultes, qui parvienne tà le maintenir hors des atteintes des "centrales du Chaos" ? Un jour, on saura peut-être qui était Yves Adrien, mais ce sera trop tard, bien trop tard.

En attendant, il est chose certaine que les opérations confidentielles dont il a la charge en ce monde contribuent à rétablir en permanence les déficiences imposées à celui-ci par les ténèbres menant leurs jeux cachés. Sa vraie patrie n'est-elle pas quelque part du côté de la constellation d'Orion ? Ce qu'il faut savoir, c'est que les temps d'Orion reviennent, et ceux de ses anciennes zones d'influence religieuse et civilisationnelle ; et qu'il ne s'agit pas seulement de l'Égypte, mais aussi du cœur irradiant de l'Eurasie, de la "Grande Europe".

Therese de Lisieux lit de mortSainte Thérèse de Lisieux sur son lit de mort.

Yves Adrien m'a confié qu'il ne se séparait jamais d'une petite image de sainte Thérèse de Lisieux la représentant sur son lit de mort, les yeux clos, la bouche entrouverte, on dirait qu'elle respire encore ; le visage secrètement brûlé, comme taché par la grande fièvre de la mort ; au-dessous de l'image, une brève citation des écrits de la sainte : " ...ô mon Dieu, vous avez dépassé mon attente". La même image de Thérèse n'a pas un seul instant quitté, depuis une trentaine d'années et plus, ma table de chevet.

Nous autres, l'"armée clandestine" des dévots inconditionnels de sainte Thérèse de Lisieux, constituons actuellement une des armatures les plus sûres de l'Église, le visage de la petite sainte illuminant nos vies en profondeur, comme un vivant soleil de grâce. Comme une garantie de salut, de victoire d'avance acquise par sa veille toute-puissante. Je ne peux encore en être certain, mais il se peut que cette nuit même - la nuit du 8 au 9 novembre 2005 - sainte Thérèse de Lisieux m'ait enfin accordé son pardon. (ce mystérieux pardon serait-il à mettre en relation avec ma rencontre avec Yves Adrien ? Je me le demande.)

Lire également :

- Jean Parvulesco - Les Mystères de la villa Atlantis
- Dominique de Roux par Jean Parvulesco
- Jean Parvulesco - Rapport secret à la nonciature
- Yves Adrien et les filles catholiques

lundi 4 avril 2011

Hiroshi Teshigahara - Tokyo 1958 (1958)

Hiroshi Teshigahara Tokyo 1958
Tokyo 1958 a été réalisé par Hiroshi Teshigahara avec huit autres réalisateurs : Susumu Hani,Yoshiro Kawazu, Kyushiro Kusakabe, Sadamu Maruo, Zenzo Matsuyama, Kanzaburo Mushanokoji, Masahiro Ogi et Ryuichiro Sakisaka. Le film (long de 24 minutes) lorgne à la fois du côté du reportage d'actualités essayant de saisir l'air du temps, et du film d'avant-garde (le commentaire est en français et en anglais ; le film mélange scènes d'animation et scènes réelles). En 1958, Tokyo est la ville la plus peuplée du monde (plus de 8 millions d'habitants). Le film s'efforce de montrer comment le Japon allie modernité et tradition.

Hiroshi Teshigahara Tokyo 1958Rassemblement en l'honneur de l'Empereur.

Hiroshi Teshigahara Tokyo 1958
Hiroshi Teshigahara Tokyo 1958L'Empereur Hirohito.

Tokyo 1958 commence par une scène étonnante : on y voit l'américain Donald Richie, premier spécialiste occidental du cinéma japonais, alors âgé de 34 ans. Un an plus tard, celui-ci publiait l'essai référence The Japanese Film: Art and Industry. Dans le reste du film, le spectateur peut voir la marée humaine déversée par les transports en commun chaque matin, une course de cyclisme sur piste, la décharge de Tokyo, un magasin pour femmes où l'on apprend à se maquiller (avec des produits de beauté occidentaux) et à porter le kimono, une cérémonie d'hommage à l'Empereur Hirohito, un concours de chant de rock and roll et l'ambiance nocturne des boites de nuit.

Hiroshi Teshigahara Tokyo 1958Drague éthylique avec un mannequin dans une boite de nuit tokyoïte.

Surtout connu pour La Femme des sables (Prix spécial du jury au festival de Cannes en 1964, nomination aux Oscars 1965 dans la catégorie "Meilleur réalisateur") et ses films d'avant-garde, Hiroshi Teshigahara a commencé sa carrière dans les années 1950 en tournant des courts-métrages comme ce Tokyo 1958.


Premières minutes de Tokyo 1958. En français !

vendredi 1 avril 2011

Sanne Sannes - Dirty Girl (1966)

Sanne Sannes Dirty Girl
Sanne Sannes (1937-1967) est un photographe hollandais en vue dans les années 1960 et dont la carrière prometteuse a brusquement pris fin dans un accident de moto. Il est passé dans la postérité pour ses très belles photographies érotiques de femmes en extase. Aujourd'hui connu et salué par un public restreint, ses œuvres sont rarement exposées et ses ouvrages ne sont pas réédités. D'où des prix ridiculement élevés pour des recueils comme Sex A Gogo (1969) Faces of Love (1972) ou la compilation Sanne Sannes (1937-1967). Voir ici une dizaine des photographies de Sanne Sannes.

Sanne Sannes Dirty Girl
Sanne Sannes Dirty Girl
Sanne Sannes Dirty Girl
Peu avant sa mort, Sanne Sannes avait commencé le montage d'un court-métrage expérimental de 19 minutes : Dirty Girl. Apparemment inachevé, Dirty Girl a été produit par la télévision publique hollandaise VPRO. Dirty Girl est un montage de photographies filmées plus ou moins en gros plans. L'histoire ? Une femme mariée et rangée imagine sa vie si elle avait été mannequin, prostituée ou meurtrière. Une rêverie poétique et obscure, surtout quand on ne comprend pas les commentaires en néerlandais.


Les premières minutes de Dirty Girl, jusqu'au mariage de l'héroïne.