Lu dans la brochure du festival cinématographique de Saint-Denis “Combat Rock” en février 2008 : “Né en 1950, Amos Poe est considéré comme le Pape de la New Wave cinématographique, mouvement né à New York en 1976, qui s'inspire de série B, de l'avant-garde et de la Nouvelle Vague française pour créer une nouvelle formule artistique.” C'est vrai. C'est pour cela que je cite cette phrase de David Duez.
Dans Unmade Beds, Amos Poe montre son culte pour la Nouvelle Vague française. Tout d'abord, le film s'ouvre sur une femme noire qui parle en français et raconte le scénario du film. “Bonjour, je suis Amos Poe”... pour celui qui ne sait pas qu'Amos Poe est un homme blanc, c'est forcément déroutant. Cette femme raconte donc l'histoire dont voici des extraits :
“ Bien. Que veut dire ce film ? C'est la simple histoire d'un garçon, d'une fille, d'une caméra, d'un chapeau et de quelques cigarettes. Rico est un petit mec avec de très grandes idées, un petit Napoléon. Comme il dit au commencement du film: un photographe est un chasseur d'images et ses proies sont toujours des garçons ou des filles qui lui apparaissent français.”
Pour la suite, disons que Rico (Duncan Hannah, qui ressemble vraiment à Jean-Pierre Léaud sur certains plans – et Amos Poe joue sur cette ressemblance lors d'une scène), dont on peut regretter que ce soit le seul rôle principal dans un film (il fait depuis carrière dans la peinture), renonce à photographier la présence humaine pour se tourner vers les rues vides ou les façades d'immeuble. Il se rend compte qu'un homme apparaît mystérieusement sur plusieurs clichés. Il décide de le retrouver mais l'homme en question est un gangster qui abat Rico de sang froid. Réplique du gangster: “You want angels ? I'll give you angels.” Et bang ! Rico, une balle dans le corps, parcourt quelques rues, filmé de dos, à la manière de Jean-Paul Belmondo, rue Campagne-Première (rue où a habité Rimbaud, voilà sûrement le pourquoi du comment de cette rue...) dans A Bout de Souffle.
Le film ne finit pas pour autant (vingt minutes encore). A cours de pellicules, Amos Poe enchaîne des photos de tournage sur lesquelles Duncan Hannah et Eric Mitchell lisent un dialogue censé se passer dans un bar, où les deux amis parlent de l'avenir. On y entend la réplique sublime: “Garçon, can we have another pastis, please ?”. Le film se termine sur deux prises du gangster qui joue deux fois la même scène où il crie sa liberté.
Le film ne finit pas pour autant (vingt minutes encore). A cours de pellicules, Amos Poe enchaîne des photos de tournage sur lesquelles Duncan Hannah et Eric Mitchell lisent un dialogue censé se passer dans un bar, où les deux amis parlent de l'avenir. On y entend la réplique sublime: “Garçon, can we have another pastis, please ?”. Le film se termine sur deux prises du gangster qui joue deux fois la même scène où il crie sa liberté.
Truffaut, Godard, Belmondo, cigarette sans filtre, chapeau et lecture dans une chambre de bonne. Le triomphe du cinéma français à New York. Du jamais vu depuis, et ce, à juste titre.
Film fauché avec des acteurs qui jouent gratuitement, Unmade Beds est pourtant un film attachant qui réunit des personnalités clefs de l'époque et a le mérite de montrer plusieurs bonnes séquences dont l'après-générique du début où, sur un plan panoramique de New York filmé d'un building, le spectateur peut entendre en voix off:
“ The naked city, Paris. Bright lights and dirty streets. A strange town. Expensive jewlery, [....... ......]. [....] playing wrestlers, crooked politicians, crooked cops. Rub out a cop and you'd really get the guillotine. Killers wear sneakers and baggy suits, blind men on the Champs-Elysées. This is my town. A passion and an obsession. There are eight millions stories in the naked city but I can't even remember one of them.”
Le texte est retranscrit d'oreille et certains termes m'ont échappés... Pour le premier blanc, je pense qu'Amos Poe parle de cigarettes blondes mais je n'en connais pas la marque... Si quelqu'un peut combler ces lacunes, je lui en saurais gré.
Au final, un film à voir, bourré de références, tel un premier roman. Donc maladroit parfois mais au-dessus du niveau de beaucoup de films bénéficiant d'un budget indécent. Soyons clairs, Unmade Beds a été réalisé avec le budget dentifrice de Mike Myers pour Austin Powers 3 mais il est meilleur que ce dernier (malgré quelques gags essentiels à la survie culturelle des Pays-Bas)
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