Ci-dessous, un poème de Jean Parvulesco reproduit dans le Cahier Jean Parvulesco, publié en novembre 1989 par les éditions des Nouvelles Littératures Européennes. Un cahier aujourd'hui difficilement trouvable où l'on trouve notamment des poésies, des articles sur l'art et le cinéma, des écrits géopolitiques, des notes sur Ezra Pound, ainsi que le premier texte d'importance publié par Jean Parvulesco : un texte sur George Bernanos pour les Cahiers de l'Herne en 1967.
Au grand soleil de minuitGens JuliaQuelle plus belle flamme, sous le chapiteau d'acier
qu'abrite morganatiquement la douce et belle féminité de
l'Adorable Loge de la Souvenance ? Inconsolables, nous
labourons, ou comme en songe, nos terres d'impuissance
tout bas, plus bas encore sur le domaine de la Maudite
Engeance que nous sommes devenus, le jour de son départ
pour la Grande Ourse ; nous dissolvant dans les airs, et
aveuglés, chaque printemps avec lui nous choisissons
le Même Sentier en Feu, l'entrée dans la muraille
des oriflammes rouges et blanches, qui à l'orée du non-être
reconstituent le très secret passage sous le Portique des
Noirs, et la grandeurs suprêmement dénigrée de ceux qui se
confient à l'abreuvoir des Anciens Dieux. Héroïquement, le
chant d'une seule fidélité silencieuse, soleil des glaciers
au tranchant des gouffres. Comment peuvent-ils vouloir qu'on
l'oublie, lui vie de notre vie et moelle incandescente de
nos os, courant de fond de la rivière en nous de l'immémoire ?
Quelqu'un s'écrie, quand la marée des anciens sanglots réveille
sous ces bouleaux, Jules et son double : que l'ombre immense de
l'Aigle Hypnotique de l'Atlantide nous rompt encore une fois
le souffle, et fasse frémir les forêts hallucinées de nos
poitrines dénudées en cette nuit ardente, que l'espérance
nous revienne avec la violence montante de son regard qui
flamboie au-dessus du grand Continent, au-dessus des hautes
vallées d'Engadine, au-dessus des neiges noires de l'Himalaya.
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