En 1972, l'écrivain, éditeur et ami de la révolution Dominique de Roux publiait Immédiatement, un recueil d'aphorismes, de fragments biographiques et de considérations politiques et poétiques. C'est souvent brillant, parfois cruel. On aimerait un Dominique de Roux aujourd'hui mais l'époque ne s'y prête vraisemblablement pas. Voici quelques aphorismes rouxiens.
Tellement assassin qu'il avait tenté de se tuer mais pas en termes de suicide.Le surréalisme, dévergondage mineur, aura au moins ouvert les vannes de la grande imbécilisation finale, donné aux mots leur plus juste valeur d'inutilité.
Du néant au néant, Michel Bernanos est passé en trombe. Un bolide.
La haine, dimension bourgeoise de la rage.
Ce qui est divin ne vient qu'après la mort des Dieux.
Con : un imbécile qui prend ses responsabilités.
Le snobisme s'est étendu aux masses.
Quand on est matérialiste il faut être Monte-Cristo ou rien.
La philosophie, cet hôpital pour poètes tombés dans la mouscaille.
Si je prends le pouvoir, ne serait-ce qu'une semaine, la première chose que je ferais : descendre moi-même au fusil-mitrailleur dans les fosses de Vincennes une soixantaine de P.D.G.
Souvent l'intelligence n'est qu'une saloperie à la surface de l'âme.
La trahison est complémentaire du secret.
La tragédie c'est l'avènement de l'inconcevable dans chaque existence.
Les cathédrales étaient déjà des Caps Canaveral mais vers l'autre monde.
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