Au milieu de ma vie, après avoir vu l'intégralité des Vampires de Louis Feuillade (1915), génie de Gaumont (Gaumont était pingre comme un banquier), série en dix épisodes approchant les 6 ou 7 heures de pellicules, je décidai de regarder Iram Vep d'Olivier Assayas, mettant en scène la possible adaptation des Vampires en 1995. Le film d'un échec bien sûr. Bien et mal m'en ont pris. Pas de grief contre Olivier Assayas, réalisateur sûrement subtil et pervers (c'est le seul film de lui que j'ai visionné). Le film est bien tourné et bénéficie de Maggie Cheung, qui est une des plus belles choses des années 1990. C'est Ava Gardner revisitée dans les années 1990. Une femme sublime. Qui plus est en combinaison latex la moitié du film. Ce qui est horrible est la façon dont Assayas met en scène le tournage d'un film en France.
On se souvient de La Nuit Américaine de François Truffaut, avec une ambiance de tournage plutôt bonne enfant, faite de coucheries et d'intrigues plaisantes. Ici, le tournage du film est chaotique et montre des personnages méprisables. Car Irma Vep est en fait le film du tournage d'un remake des Vampires de Louis Feuillade. Et cela se passe en France, avec ses personnages exécrables au possible. A vous dégoûter du cinéma. On voit donc des producteurs horribles accrochés à leur téléphone, pestant contre une désorganisation qu'ils ont contraintes, un réalisateur indécis et incompris (Jean-Pierre Léaud, cramé depuis La Maman et la Putain de Jean Eustache, film français définitif), des intermittents du spectacles hautains et bas (un paradoxe fréquent) et des acteurs insupportables.
Un marasme gerbant qui fait place au verbe le plus répréhensible, c'est-à-dire l'injure. Un des acteurs l'avoue même, en comparant un tournage japonais, impeccable, avec un tournage français, véritable bordel. Le pinacle de l'abjection est atteint lors d'une soirée où Maggie Cheung, sublime et larguée, se retrouve dans un diner de gauchistes nostalgiques habitant sûrement dans le 5è arrondissement et parlant de cinéma. A la fin du repas, un de ces bobos passent un disque, il s'agit d'une reprise de "Bonnie & Clyde" de Gainsbourg par Luna. Au début, je pensais que c'était Dominic Sonic. Fût un temps, j'habitais le même immeuble que Dominic Sonic. Il habitait le 3è, j'habitais la mansarde. Depuis, rien n'a changé. Il n'y a rien de pire que d'entendre des gens parler sérieusement de cinéma. Je pense qu'Assayas a fait exprès de laisser cette scène pour montrer combien ces gens prétentieux sont méprisants.
Olivier Assayas contre-balance cette scène en montrant un journaliste posant des questions à Maggie Cheung sur le cinéma, et vantant férocement le "cinéma populaire" (John Woo, Van Damme) contre le "cinéma élitiste" avec le même dogmatisme lourd que les "huiles du cinéma". Finalement, Iram Vep est un bon film car on réagit férocement à cette ambiance détestable. Il faut voir cette scène où un réalisateur aux cheveux gras et à la doudoune marquée Chiapas (le sous-commandant Marcos était à la mode), débite un discours anti-chinois écœurant. Car le film faut surtout par la participation de Maggie Cheung, qui est aux années 1990 ce qu'Ava Gardner est aux années 1950. Une beauté.
J'ai entre les mains le hors-série des Cahiers du cinéma sur Hong Kong, qui date de 1986. Olivier Assayas en est le principal concepteur. Déjà, il remarquait le travail de Tsui Hark. Ce génie anarchiste chinois. Voir L'Enfer des Armes (ou Play with Fire en anglais) pour s'en rendre compte. Ce film est le paroxysme de l'anarchie. Enfin, Assayas a fait une bonne et une mauvaise action. Il a épousé Maggie Cheung. Je laisse deviner la mauvaise action.
Un marasme gerbant qui fait place au verbe le plus répréhensible, c'est-à-dire l'injure. Un des acteurs l'avoue même, en comparant un tournage japonais, impeccable, avec un tournage français, véritable bordel. Le pinacle de l'abjection est atteint lors d'une soirée où Maggie Cheung, sublime et larguée, se retrouve dans un diner de gauchistes nostalgiques habitant sûrement dans le 5è arrondissement et parlant de cinéma. A la fin du repas, un de ces bobos passent un disque, il s'agit d'une reprise de "Bonnie & Clyde" de Gainsbourg par Luna. Au début, je pensais que c'était Dominic Sonic. Fût un temps, j'habitais le même immeuble que Dominic Sonic. Il habitait le 3è, j'habitais la mansarde. Depuis, rien n'a changé. Il n'y a rien de pire que d'entendre des gens parler sérieusement de cinéma. Je pense qu'Assayas a fait exprès de laisser cette scène pour montrer combien ces gens prétentieux sont méprisants.
Olivier Assayas contre-balance cette scène en montrant un journaliste posant des questions à Maggie Cheung sur le cinéma, et vantant férocement le "cinéma populaire" (John Woo, Van Damme) contre le "cinéma élitiste" avec le même dogmatisme lourd que les "huiles du cinéma". Finalement, Iram Vep est un bon film car on réagit férocement à cette ambiance détestable. Il faut voir cette scène où un réalisateur aux cheveux gras et à la doudoune marquée Chiapas (le sous-commandant Marcos était à la mode), débite un discours anti-chinois écœurant. Car le film faut surtout par la participation de Maggie Cheung, qui est aux années 1990 ce qu'Ava Gardner est aux années 1950. Une beauté.
J'ai entre les mains le hors-série des Cahiers du cinéma sur Hong Kong, qui date de 1986. Olivier Assayas en est le principal concepteur. Déjà, il remarquait le travail de Tsui Hark. Ce génie anarchiste chinois. Voir L'Enfer des Armes (ou Play with Fire en anglais) pour s'en rendre compte. Ce film est le paroxysme de l'anarchie. Enfin, Assayas a fait une bonne et une mauvaise action. Il a épousé Maggie Cheung. Je laisse deviner la mauvaise action.