Le parcours de Yojiro Takita est symptomatique de celui de bon nombre de ses confrères qui, à la fin des années 1970, ont commencé leur carrière cinématographique par le genre érotique du Pinku Eiga et du Roman Porno). On peut citer par exemple les cas de Hideo Nakata (la série Ring) et de Kiyoshi Kurosawa (Cure, Kairo). Yojiro Takita, auréolé en 2009 de l'Oscar du meilleur film étranger pour Departures, a donc débuté sa carrière en réalisant toute une série de films érotiques comiques dans la première moitié des années 1980. Sa spécialité ? S'emparer du chikan, terme qui s'applique aux hommes et désigne l'acte ou l'auteur d'attouchements sexuels sur des femmes et jeunes filles dans les transports en commun aux heures de pointes. Un véritable phénomène nippon !
Un mélomane dinguo qui compose de la musique classique sur une calculatrice Casio.
Un détournement de censure comme on en fait seulement au Japon !
Entre 1981 et 1985, Yojiro Takita réalise pas moins de onze films de chikan densha, soit "le train des pervers", dont Groper Train Wedding Capriccio (痴漢電車 ちんちん発車 - Chikan densha: chinchin hassya), en 1984. Pas besoin de scénario complexe : ici, un détective privé doit enquêter sur la vie des deux enfants d'un homme millionnaire sur le point de mourir, afin de rédiger son testament et de leur léguer sa fortune. Comme dans de nombreuses familles, les enfants et les proches du mourant se déchirent pour toucher le pactole. Meurtres, fausses tentative d'assassinat et trahison sont au rendez-vous. Le détective réussira-t-il à faire éclater la terrible vérité ?
Scène typique du Roman Porno, genre essentiellement basé sur le plaisir féminin.
Avec cette mince trame narrative, Yojiro Takita alterne les scènes obligatoires de sexe (soft) et de scènes comiques souvent grotesques et désopilantes. Les films érotiques de Yojiro Takita, surtout la série du "train des pervers", sont véritablement burlesques : à l'instar du détective dont rien que le physique et la démarche le rapprochent de l'inspecteur Gadget ! La scène où il tripote les culottes des femmes dans le métro afin de leur faire ouvrir la bouche pour vérifier qu'elles n'ont pas d'amalgame dentaire en diamant est particulièrement savoureuse. Autre moment de rigolade, la scène reproduite ci-dessous, hommage décalé à Rencontres du troisième type de Steven Spielberg ! Décidément, le film érotique nippon est plus funky que son homologue européen.
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