Johnnie To. Réalisateur et producteur hong-kongais de très bon goût. Satkhanoviste de la pellicule, on lui doit les chefs-d'œuvre que sont The Mission (1999), Fulltime Killer (2001) et Exiled (2006). Trois polars où To réinvente les scènes de fusillades et fait évoluer le statut de gangster, après Jean-Pierre Melville et John Woo. C'est bien ça: Johnnie To est le successeur de John Woo. On se demande même qui est le meilleur, en comparant The Killer à The Mission ou Exiled à A Better Tomorrow 2. Impossible de trancher. To semble moins chevaleresque mais s'avère un metteur en scène hors pair.
Tout misogyne qu'il est, Johnnie To n'oublie pas de donner le beau rôle à une femme, ici Kelly Chen, sublime, froide et brûlante.
Pour ce qui est de la mise en scène, Breaking News est un sommet du genre. A partir d'un scénario très mince (des gangsters poursuivis par la police et coincés dans un immeuble), To réalise un film haletant sans temps mort. Dans ce film, quatre gangsters organisant un méfait sont découverts dès le début du film par la police. L'embuscade tourne mal et les gangsters s'échappent, ce devant une équipe de télé qui s'empresse de diffuser la défaite policière. La population hong-kongaise conspue alors la police.
La chasse aux gangsters va vite virer au show télévisé quand la police décide d'organiser leur intervention comme un sitcom. Il ne s'agit plus d'une intervention policière mais d'une guerre médiatique. La police se fait d'ailleurs prendre à son jeu quand les gangsters diffusent par internet leurs propres images de la prise d'otages. Un huis clos très convaincant. Johnnie To est particulièrement brillant quand il donne âme aux gangsters et les fait préparer le repas avec leurs otages (dont Sam Luet en père de famille !). Le repas, scène typique des films de To, tout comme les discussions entre gangsters pendant les fusillades (courtesy of John Woo ?)
La chasse aux gangsters va vite virer au show télévisé quand la police décide d'organiser leur intervention comme un sitcom. Il ne s'agit plus d'une intervention policière mais d'une guerre médiatique. La police se fait d'ailleurs prendre à son jeu quand les gangsters diffusent par internet leurs propres images de la prise d'otages. Un huis clos très convaincant. Johnnie To est particulièrement brillant quand il donne âme aux gangsters et les fait préparer le repas avec leurs otages (dont Sam Luet en père de famille !). Le repas, scène typique des films de To, tout comme les discussions entre gangsters pendant les fusillades (courtesy of John Woo ?)
Ci-dessus, le début du film, un plan séquence de sept minutes qui vaut le coup, contrairement au plan séquence parfaitement gratuit de Brian de Palma dans Mission To Mars. Cette séquence est à l'image de Johnnie To: un metteur en scène de génie qui transcende l'histoire la plus banale. Mais pas au point d'être aussi banale qu'un barbecue entre astronautes sur le départ. Ne soyons pas ridicules. Il s'agit ici d'une affaire de police.