En 1971, Joël Séria réalise son premier film, aujourd'hui plus ou moins devenu culte :
Mais ne nous délivrez pas du mal. Un film qui fut totalement interdit pendant neuf mois malgré une
projection au festival de Cannes. Le film sortira finalement en salles au printemps 1972. Avec son superbe titre,
Mais ne nous délivrez pas du mal est un film coup de poing au scénario très simple : deux jeunes filles issues de familles bourgeoises catholiques pratiquantes de la France rurale font vœu de faire le mal autour d'elle. Un film sous l'influence licencieuse de Baudelaire, Lautréamont et
Jean de Boschère.
|
Lecture nocturne du livre malsain de Lautréamont. |
|
Auto-érotisme : SebastiAn apprécie. |
Les deux jeunes filles, Anne et Lore, sont interprétées par Jeanne Goupil (future femme de Joël Séria) et Catherine Wagener. Révulsées par l'éducation religieuse et le conformisme de leurs parents, les deux jeunes filles, pensionnaires du collège catholique Sainte-Marie, décident de vouer leur vie à Satan et de faire le mal. Leurs actes vont progressivement devenir de plus graves et lourds de conséquences : dénonciation mensongère de camarades de classe, fausses confessions au curé, meurtres d'animaux, célébration de messes sataniques, vols, incendies et provocations sexuelles envers la plupart des hommes croisés. Une spirale maléfique jusqu'à un acte final fort surprenant.
|
Messe à la gloire de Satan. |
Dans un
entretien pour Excessif.com, Joel Seria revient sur son premier film, celui qu'il affectionne le plus : "J’ai reçu une éducation religieuse et j’ai été dix ans en pensionnat chez les curés. J’ai raconté dans Mais ne nous délivrez pas du mal ce que je ressentais lorsque j’y étais. J’avais un conflit très important avec ma famille, surtout avec mon père. J’ai fait dix collèges tellement j’étais insupportable [...] Lorsque j’étais au collège, j’avais aperçu la photo d’une fille qui, avec sa copine, avait tué ses parents à coup de pierres en Nouvelle-Zélande. Dans mes souvenirs, elle était très jolie. Et je me demandais comment il était possible qu’il y ait autant de violence dans un visage aussi innocent. J’étais tellement marqué par l’histoire de cette fille et cette éducation religieuse que je les ai utilisées pour réaliser mon premier long-métrage [...] Il y avait la dimension sexuelle qui me fascinait par ailleurs et l’atmosphère a été nourrie par cette sensation d’emprisonnement, cette révolte contre l’éducation religieuse et celle des parents, ce sens du péché à la con qu’on nous avait donné. Mais ne nous délivrez pas du mal est un film fort dans lequel je me suis libéré".
|
La provocante Jeanne Goupil. |
|
Cet homme marié respectable succombera-t-il à la tentation ? |
Un extrait de Mais ne nous délivrez pas du mal :
Par la suite, Joël Séria réalisa d'excellents films plus comiques sur la beaufitude et la libération sexuelle, notamment avec l'acteur Jean-Pierre Marielle :
Charlie et ses deux nénettes (1973),
Les galettes de Pont-Aven (1975),
Comme la lune (1977). Dialogues décapants et tranches de rigolades assurés !
2 commentaires:
je pense que tu veux dire Jean-Pierre Marielle...
amitiés
JL
@pepito
Effectivement !
Enregistrer un commentaire