La première époque de Jess Franco: du fantastique au film d'aventure (2è partie)
Le talent de Franco est établi dès le milieu des années 60. Ce qui n’a pas échappé à Orson Welles, considéré comme un des pus grands réalisateurs du septième art.
Il faut se remettre dans le contexte. En 1965, Welles n’est plus le réalisateur adulé des années 40. Son dernier grand film, Le Procès, adapté de Kafka, est une condamnation sans concession du totalitarisme, ce qui cadre bien avec la pensée de Franco. En parlant de totalitarisme, ou du moins de système, il faut préciser que Welles a eu des problèmes avec les producteurs et le public dès son premier film, Citizen Kane. Enfant terrible du cinéma, son intransigeance et son désir de contrôle total lui ont valu l’animosité des producteurs comme du public. Tout talentueux qu’il est, Welles n’atteint pas le public. C’est une des raisons pour lesquelles il décide de venir en Europe pour trouver des producteurs. En 1965, il réalise Falstaff, adapté de Shakespeare. Il convoque Jess Franco pour diriger sa deuxième équipe de tournage. Le film est évidemment excellent. Welles considère d'ailleurs Falstaff comme son meilleur film.
Il faut se remettre dans le contexte. En 1965, Welles n’est plus le réalisateur adulé des années 40. Son dernier grand film, Le Procès, adapté de Kafka, est une condamnation sans concession du totalitarisme, ce qui cadre bien avec la pensée de Franco. En parlant de totalitarisme, ou du moins de système, il faut préciser que Welles a eu des problèmes avec les producteurs et le public dès son premier film, Citizen Kane. Enfant terrible du cinéma, son intransigeance et son désir de contrôle total lui ont valu l’animosité des producteurs comme du public. Tout talentueux qu’il est, Welles n’atteint pas le public. C’est une des raisons pour lesquelles il décide de venir en Europe pour trouver des producteurs. En 1965, il réalise Falstaff, adapté de Shakespeare. Il convoque Jess Franco pour diriger sa deuxième équipe de tournage. Le film est évidemment excellent. Welles considère d'ailleurs Falstaff comme son meilleur film.
Falstaff: le nom de Jess Franco n'est pas sur l'affiche mais les gens savent... "Vrai reconnaît vrai..."
Enthousiasmé par le talent de Jess Franco, Welles lui propose de réaliser L’Île au Trésor avec, dans le rôle de Long John Silver, Welles lui-même (qui est également un très grand acteur). Malheureusement, le tournage s’arrête après quelques semaines par manque d’argent. Il était devenu courant pour Welles d’arrêter ses tournages pour raisons financières, tant ses demandes étaient exigeantes. Les rushes de L’Île au Trésor, qui existent, n’ont jamais été dévoilés pour l’instant.
La rencontre entre Welles et Franco se termine par un autre classique de la littérature. Après Shakespeare et Stevenson, le duo se consacre au Don Quichotte de Cervantès. Ce qui paraît normal pour un espagnol comme Franco. Mais pour dire vrai, l’initiative vient d’Orson Welles, qui a commencé à tourner depuis 1957. Le film ne verra pas le jour avant 1992, monté par Franco d’après les images tournées par Welles entre 1957 et 1975. Pour l’anecdote cervantesque, Terry Gilliam, l'ancien Monty Python, tenta de réaliser un Don Quichotte il y a quelques années, il échoua également malgré une distribution haut-de-gamme réunissant Johnny Depp, Vanessa Paradis et Jean Rochefort. Il y a des projets qui sont maudits. Les fanatiques de Don Quichotte peuvent se rabattre sur la version de Pabst de 1933.
Que retenir de la collaboration Welles/Franco ? Welles est l’exemple même du manque de considération des producteurs envers les réalisateurs, envers les artistes. Nous touchons là à un aspect essentiel du cinéma, à la fois art et industrie. Welles était un artiste. Peut lui importer le budget, il dépensait sans compter pour son art. Malheureusement plusieurs de ses projets en ont pâti: Don Quichotte et L’Île au Trésor entre autres. Peut-être que cette collaboration à ouvert les yeux de Jess Franco quant à la poursuite de son œuvre. Vers 1967-1969, Franco jouit d’un certain prestige dans le monde du cinéma. Son Necronomicon est un succès international, tout comme son Justine et les Infortunes de la Vertu. Pourtant, Franco va se disperser dans des productions à faible budget. La situation du cinéma espagnol sous le franquisme n’y est pas étrangère.
Suite de l'étude sur Jess Franco:
Jess Franco, acte 1: présentation du cinéaste
Jess Franco, acte 2: les premiers films
Jess Franco, acte 4: le cinéma espagnol sous le franquisme
Jess Franco, acte 5: le cinéma libre de Jess Franco (1967-1971)
Jess Franco, acte 6: depuis les années 70, érotisme et fantastique
Jess Franco, acte 7: depuis les années 70, le WIP
Jess Franco, acte 8: les héritiers de Franco
Suite de l'étude sur Jess Franco:
Jess Franco, acte 1: présentation du cinéaste
Jess Franco, acte 2: les premiers films
Jess Franco, acte 4: le cinéma espagnol sous le franquisme
Jess Franco, acte 5: le cinéma libre de Jess Franco (1967-1971)
Jess Franco, acte 6: depuis les années 70, érotisme et fantastique
Jess Franco, acte 7: depuis les années 70, le WIP
Jess Franco, acte 8: les héritiers de Franco
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire