samedi 15 novembre 2008

Une introduction à Jess Franco, acte 8

Conclusion de notre étude sur Jess Franco.


L'héritage de Jess Franco

Jess Franco a véritablement créé une oeuvre protéiforme mais très cohérente. Il est quand même étonnant de voir une oeuvre où se mêlent:
Pour les acteurs: Klaus Kinski, Christopher Lee, Jack Taylor, Howard Vernon, Jack Palance, Horst Tappert, Olivier Mathot, Eric Falk et tant d'autres.
Pour les actrices: Soledad Miranda et Lina Romay (les deux muses), Janine Reynaud, Diana Lorys, Alice Arno, Pamela Stanford, Karine Gambier, Monica Swinn, Brigitte Lahaie, Fata Morgana et une kyrielle d'actrices éphémères des années 70-80.
Franco ne fait pas de distinction entre acteurs reconnus et acteurs de second rang, ceci écrit sans mépris. La galaxie Franco repousse les limites du bon goût et du mauvais goût, de l'acceptable et de l'interdit, du sublime et du ridicule.

Ses variations infinies sur le même thème font de lui le John Coltrane du 7è Art.
Ses gros plans sur l'intimité des femmes font de lui le Gustave Courbet du 7è Art.
Son originalité et ses audaces cinématographiques font de lui une référence unique.
Jess Franco n'est pas seulement une figure célébrée du cinéma bis, il est, de fait, respecté par des réalisateurs prestigieux et vénérés: Orson Welles et Fritz Lang naguère, Pedro Almodovar et David Lynch aujourd'hui. Dans le générique de Matador! d'Almodovar, ce dernier montre des extraits de Bloody Moon de Jess Franco, un film sanglant de 1981. Quant à David Lynch, nul doute qu'il est familier avec les variations franciennes et l'onirisme de Venus In Furs et Necronomicon.

Sans parler d'héritier, Jess Franco a imprégné le cinéma, surtout le cinéma de genre. N'oublions pas qu'il a réalisé le premier film d'épouvante espagnol et qu'il est l'inventeur du WIP. Quentin Tarantino ne s'est pas trompé en utilisant la musique de Vampyros Lesbos pour son film Jackie Brown en 1997, en hommage à Jess Franco, l'enfant terrible du cinéma espagnol.


Filmographie sélective et thématique

Films fantastiques
L’Horrible Docteur Orlof (1962)
Dans les Griffes du Maniaque aka Miss Muerte (1965)
The Blood of Fu Manchu aka Fu Manchú y el Beso de la Muette (1968)
Les Nuits de Dracula (1969)
Vampyros Lesbos (1971)
Sie tötete in Ekstase aka She Killed in Ecstasy (1971)
La Comtesse aux Seins Nus aka La Comtesse Noire (1973)
Les Prédateurs de la Nuit aka Faceless (1988)

Films inclassables
Necronomicon (1967)
Venus in Furs (1969)

Polars / Espionnage
Cartes sur Table (1966)
Ca Barde chez les Mignonnes (1967)
Sadisterotica (1967)
Blue Rita aka Le Cabaret des Femmes Perverses (1976)

Adaptations de Sade
Marquis de Sade: Justine aka Les Infortunes de la Vertu (1968)
Eugenie… the Story of her journey into Perversion (1969)
Eugénie de Sade (1970)
Juliette (1975)

W.I.P.
99 Women aka Les Brûlantes (1969)
Frauengefängnis aka Femmes en Cage (1975)
Greta the Butcher aka Le Pénitencier des Femmes Perverses (1977)
Frauen In Liebeslager aka Camp d’Amour pour Mercenaires (1977)
Frauen für Zellenblock 9 aka Esclaves de l’Amour (1977)

Bibliographie
AKNIN Laurent, Cinéma Bis, 50 ans de cinéma de quartier, Nouveau Monde, Paris, 2007.
FRANCO Jess, Memorias Del Tio Jess, Aguilar, Madrid, 2004.
MATHIJS, Ernest et MENDIK, Xavier, Alternative Europe: Eurotrash and Exploitation Cinema since 1945, Wallflower Press, London, 2004.
MESNILDOT Stéphane du, Jess Franco, énergies du fantasme, Rouge Profond, coll. « Raccords », Pertuis, 2004.
RAUGER Jean-François, « Jess Franco: fragments d’une filmographie impossible » in Programme juin- juillet, Cinémathèque Française.
SEGUIN Jean-Claude, Histoire du cinéma espagnol, Nathan, coll. « 128 », Paris, 2005.

Site internet:

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