lundi 16 janvier 2012

Kim Ki-duk - Arirang (2011)

Kim ki duk arirang
En mai 2011, après une "disparition" de trois ans, le célèbre réalisateur sud-coréen Kim Ki-duk revint au Festival de Cannes pour présenter son nouveau film, Arirang, dans la section "Un certain Regard". Le film n'a rien à voir avec ses précédents films, quinze tournés en treize ans, et presque tous excellents, parmi lesquels on peut citer L'Île (2000), Bad Guy (2001) et Locataires (2004). Arirang est un film expérimental tourné avec un Canon D5 Mark II, avec Kim Ki-duk pour seul acteur. Celui-ci se filme en pleine dépression alors qu'il vit depuis trois an en autarcie dans une cabane en bois. Dans ce film cathartique, on comprend très vite pourquoi Kim Ki-duk avait cessé son travail de réalisateur.

Kim ki duk arirangPour lutter contre le froid, Kim-Ki-duk a installé une tente dans sa cabane.

Kim ki duk arirang
Kim Ki-duk nous montre ses talents manuels en construisant une machine à café.

Pendant le tournage de son précédent film, Dream (2008), l'actrice principale, Lee Na-young, avait failli mourir lors d'une scène de pendaison. Plus de peur que de mal, heureusement. Très choqué par cet événement, Kim Ki-duk a commencé par remettre en question tout son travail de cinéaste. Dans Arirang - la chanson traditionnelle et folklorique de la musique coréenne la plus connue - Kim Ki-duk se filme lors des derniers mois de sa "retraite", au début de l'année 2011. Comme l'écrit Excessif, "ce qui est impressionnant, c'est que cette auto-psychanalyse est clairement montée comme une œuvre posthume, comme s'il avait pensé se tirer une balle dans la tête avant même de la finir". Une œuvre "différente" de cinéma-vérité qu'on aimera ou qu'on détestera en criant au nombrilisme et à l'onanisme.

Kim ki duk arirang
Kim Ki-duk répond à son ombre.

Kim Ki-duk a lui-même expliqué l'histoire du film :
Arirang
est une histoire
dans laquelle Kim Ki-duk joue trois rôles.
A travers Arirang, je franchis une colline de ma vie.
A travers Arirang, j'essaie de comprendre l'Homme, je remercie la nature et j'accepte ma condition actuelle.

De nos jours,
entre le monde des hommes, où s'entremêlent des désirs,
le monde des fantômes, rempli de chagrin
et le monde imaginaire, où se cachent nos rêves,
nous devenons fous,
sans début ni fin.

Qu'est-ce que l'affection, de stagner ici et là dans mon cœur et de pourrir ainsi ?
Pourquoi reste-t-elle au sommet de ma tête pour questionner mes émotions ?
Pourquoi se cache-t-elle au fond de mon cœur pour éprouver ma compassion ?
Quand je n'ouvre pas mon cœur à quelqu'un, je deviens une personne mauvaise et je l’oublie, mais quand je lui ouvre mon cœur, je ne peux jamais le laisser partir, comme un lâche.
Ô
Arirang.
Oui.
Entretuons-nous
cruellement dans notre cœur jusqu'à la mort.

Aujourd'hui aussi,
en me contrôlant, je me laisse envahir par la rage,
en souriant, je tressaille de jalousie,
en aimant, je hais,
en pardonnant, je tremble avec une envie de tuer.
Attendez voir.
Je vais me tuer,
moi qui me souviens toujours de vous.


Bande-annonce d'Arirang de Kim Ki-duk.

2 commentaires:

Tred a dit…

J'ai regretté de l'avoir raté lorsqu'il est passé à Paris en juin à la reprise des films de Cannes. J'espère qu'il va finir par sortir en salles !

tomblands a dit…

Malgré la relative renommée de Kim Ki-duk et le prix "Un certain regard" reçu au festival de Cannes, je doute qu'un distributeur prenne le risque financier de soutenir ce film !
Une sortie en DVD me semble plus probable.
A moins d'en tirer une ou deux copies et de ne pas faire de promotion... A voir.