Suite des chroniques du cinéma de Corée du Nord. Cette fois-ci, une fois n'est pas coutume, le film a été diffusé dans plusieurs pays capitalistes dont la France puisque les droits de Journal du jeune Nord-Coréenne, présent au marché du film au festival de Cannes en 2007, ont été acheté par le distributeur Pretty Pictures. Auparavant, le film avait été projeté au festival international du film de Pyongyang.
Film social d'inspiration prolétarienne, Journal d'une jeune Nord-Coréenne narre les années de lycée de Su-ryeon, qui vit pauvrement dans la périphérie de Pyongyang, avec sa mère, sa sœur et sa grand-mère. Le père ? Absent quasiment tout le temps depuis la naissance de ses filles. C'est un scientifique qui travaille depuis des années dans un centre pour développer une innovation technologique qui révolutionnera la Corée du Nord. Le problème est que pour l'instant, il n'a rien encore rien rien trouvé et ne peut pas prétendre au statut de "docteur", condition sine qua non pour se voir attribué un appartement moderne et poser en photo auprès de Kim Jong-il. Du coup, la pauvre Su-ryeon se sent délaissée par son père, est moquée à l'école, et en arrive à détester son père. Crise d'adolescence + crise sociale = bon sujet.
Le rejet du père atteindra son sommet quand Sun-ryeon se rendra pour la première fois sur le lieu de travail de son père pour découvrir que c'est un simple ouvrier incapable qui travaille sous l'ordre de femmes. Finalement, quelques bobines plus tard, Sun-ryeon et sa sœur retournent voir leur père. Stupeur ! C'est maintenant un scientifique qui dirige une équipe de cinq personnes affairées devant des écrans d'ordinateurs très nineties (mais alors pourquoi la scène précédente sur le serrage de boulons ?). Il vient de trouver son invention : une automatisation par ordinateur d'une chaîne de production (ça ne va pas augmenter le chômage ?). C'est un héros. Il est enfin pris en photo auprès de Kim Jong-il. Sun-ryeon peut être fière de son père et décide de suivre ses pas en s'inscrivant à l'université.
Journal d'une jeune Nord-Coréenne est un film essentiellement féminin, comme les films de Pedro Almodovar. Cela n'est guère étonnant quand on connaît le statut de la femme, surtout de la mère, en Corée du Nord. Pour plus d'explication, lire The Cleanest Race: How North Koreans See Themselves- and Why It Matters de B.R. Myers. Contrairement à d'autres films, les allusions à Kim Jong-il sont très discrètes même si toute la morale du film finit par faire du dévouement au pays et au "Great Leader" le but majeur de la vie. En plus de cela, le spectateur a le droit à une scène de football très sympathique. Et les actrices sont plutôt convaincantes, surtout l'héroïne Pak Mi-hyang, délicieuse d’effronterie et de dynamisme. Un bon film.
Le rejet du père atteindra son sommet quand Sun-ryeon se rendra pour la première fois sur le lieu de travail de son père pour découvrir que c'est un simple ouvrier incapable qui travaille sous l'ordre de femmes. Finalement, quelques bobines plus tard, Sun-ryeon et sa sœur retournent voir leur père. Stupeur ! C'est maintenant un scientifique qui dirige une équipe de cinq personnes affairées devant des écrans d'ordinateurs très nineties (mais alors pourquoi la scène précédente sur le serrage de boulons ?). Il vient de trouver son invention : une automatisation par ordinateur d'une chaîne de production (ça ne va pas augmenter le chômage ?). C'est un héros. Il est enfin pris en photo auprès de Kim Jong-il. Sun-ryeon peut être fière de son père et décide de suivre ses pas en s'inscrivant à l'université.
Plan façon "Kim Jong-il looking at"...
Journal d'une jeune Nord-Coréenne est un film essentiellement féminin, comme les films de Pedro Almodovar. Cela n'est guère étonnant quand on connaît le statut de la femme, surtout de la mère, en Corée du Nord. Pour plus d'explication, lire The Cleanest Race: How North Koreans See Themselves- and Why It Matters de B.R. Myers. Contrairement à d'autres films, les allusions à Kim Jong-il sont très discrètes même si toute la morale du film finit par faire du dévouement au pays et au "Great Leader" le but majeur de la vie. En plus de cela, le spectateur a le droit à une scène de football très sympathique. Et les actrices sont plutôt convaincantes, surtout l'héroïne Pak Mi-hyang, délicieuse d’effronterie et de dynamisme. Un bon film.
La scène obligatoire de chanson suivie d'un drame familial dû à la honte d'une
apparente pauvreté. Pas de Gucci, pas de Dior : un simple pic-nic qui tourne mal.
1 commentaire:
Je l'avais vu au ciné quand il était sorti. Je ne pensais pas un jour voir un film nord-coréen dans une salle de cinéma ! Fascinant comme film.
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