Création littéraire de Michel Bulteau, le baron Bulto est un mélange de Baron Corvo et de personnages romanesques tirés des romans de Henri de Régnier ou Scott Fitzgerald. Le mot dandysme n'est pas loin. Ce baron Bulto est l'auteur d'une œuvre mince, tirée à peu d'exemplaires (200 ou 250) : L'ennemi des tentations (1984), Le rêve absolu (1986), Carnet de Stresa (1986), la quatrième de couverture de Minuties (1989) et, en 2010, Oscar Wilde à Hollywood. Dans son livre d'entretien Aérer le présent (1999), Michel Bulteau évoque un autre livre, inédit, Walk on the Wilde Side où l'on y croise Anita Pallenberg...
Voici le texte introductif d'Oscar Wilde à Hollywood :
Carnet de Stresa, tiré à 250 exemplaires sur papier cristal bleu.
Voici le texte introductif d'Oscar Wilde à Hollywood :
J'ai beaucoup fréquenté le baron Bulto. Je l'ai croisé à Paris, à Venise, à Vienne, à New York, à Los Angeles. Pourtant, je le connais peu.
"Pour moi", disait avec bienveillance le prince de Metternich, "l'homme commence au baron..."
L'homme échappait. Sa conversation en disait assez peu sur le fond de son âme. Assez distant, le baron pouvait être drôle. "L'humour noir est mon sport préféré" disait-il. Je regrette de ne pas avoir noté ses divagations inattendues... Heureusement, il reste au fond de ma mémoire quelques anecdotes sulfureuses concernant des personnages appartenant à une époque disparue.
Le baron me faisait penser à ces roués de la Régence. Sa supériorité naturelle avait la magie des araignées d'eau cheminant à la surface des étangs.
Ses goûts vestimentaires n'avaient rien de surprenant. Il garda toute sa vie un goût pour les costumes en tweed et les chaussures à boucles. Il achetait ses chemises et ses cravates chez Charvet.
Son livre de chevet était : Vie de Henry Brulard. Je crois qu'il prenait aussi beaucoup de plaisir à la lecture de Restif de la Bretonne.
Le baron Bulto n'a laissé que peu de pages. j'en ai rassemblé ici quelques-unes. Certains lecteurs attentifs auront reconnu le texte qui donne son titre à ce petit ouvrage, paru dans le numéro de juin 1987 de La Nouvelle Revue de Paris.
Le baron nous a faussé compagnie en 1994.Nous étions peu nombreux à son enterrement à Possenhofen en Bavière. Je fus fort étonné d'y croiser le comte de Vaudreuil et John Drew Barrymore (qui avait fait le voyage de L.A. et avec qui je ne manquai pas d'aller boire quelques whiskies). Le dernier regret du baron aura été, j'en suis sûr, de ne pas pouvoir se joindre à nous.