dimanche 9 août 2009

Interview de Seijun Suzuki


Entretien de 26 minutes avec le maître japonais Seijun Suzuki qui, après une cinquantaine de films de gangsters tantôt classiques tantôt surréalistes et psychédéliques, et un bannissement de dix ans de l'industrie cinématographique, a commis une trilogie mystérieuse sur la haute société de l'ère Taisho (1912-1926).

La trilogie comprend Zigeunerweisen (1980), Kagero-za (1981) et Yumeji (1991). Contre toute attente, Zigeunerweisen fut un grand succès au Japon et obtint quatre récompenses lors des Japanese Academy Awards : film de l'année, réalisateur de l'année pour Seijun Suzuki, directeur artistique pour Takeo Kimura et second rôle féminin pour Michiyo Okusu.

Pudeur de l'esthète japonais face à la femme sublime.

Zigeunerweisen est pourtant loin de se plier aux normes du cinéma traditionnel. Long de 145 minutes, le film est esthétiquement superbe (costumes, décors et paysages exceptionnels) mais développe un scénario déroutant et une mise en scène très lente qui peut soit envoûter soit endormir. Comme dans les deux autres films de la trilogie Taisho, Seijun Suzuki met en scène un artiste incapable de différencier la réalité de ses fantasmes et les vivants des morts. D'où une compréhension partielle du film, le spectateur étant aussi largué que le personnage principal, Aochi, un professeur d'allemand. Ce dernier est joué par Toshiya Fujita, le réalisateur de Lady Snowblood (1973) et Lady Snowblood 2 - Love song of vengeance (1974), qui ont inspiré Quentin Tarantino pour Kill Bill. Au programme de Zigeunerweisen : meurtre, littérature allemande, amour, mariage, adultère, névrose, musique tzigane et fantôme.

Une scène d'une rareté extrême au cinéma (et dans la vie) : un oculolinctus.

Ci-dessous, Seijun Suzuki parle de sa trilogie.



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