vendredi 13 février 2009

Lech Kowalski - Born To Lose, The Last Rock & Roll Movie (1999)

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"La drogue offensive, d'assaut total, qui submerge l'être, le métamorphose en saint Jean de la Croix-Lautréamont-Robin des Bois, écrasant la flicaille gouvernementale du haut de sa nacelle d'absinthe."
Dominique de Roux

Johnny Thunders. Guitariste, songwriter et rock star au sein des New York Dolls, des Heartbreakers, de Gang War et d'autres formations éphémères.

Lech Kowalski. Cinéaste hanté par le punk rock, auteur du documentaire D.O.A sur la tournée des Sex Pistols aux USA en 1978.

A la mort de Johnny Thunders à la Nouvelle-Orléans le 23 avril 1991, Lech Kowalski décide de réaliser un documentaire sur le musicien. Huit ans plus tard, Born To Lose - The Last Rock & Roll Movie sort enfin sur les écrans. On y découvre l'itinéraire de John Anthony Gonzale Jr, dit Johnny Thunders, de ses débuts avec les New York Dolls à sa mort à La Nouvelle-Orléans, en passant par l'explosion du mouvement punk, les concerts mythiques avec The Heartbreakers, les problèmes de dope et d'argent, le succès avorté de Gang War, les concerts au Gibus à Paris dans les années 80, déjà bien amoché par l'héroïne, le visage creusé et le teint verdâtre, et enfin, sa dernière tournée au Japon.

lech kowalski born to lose johnny thundersJohnny Thunders période New York Dolls (1971-1975).

Le film comporte de nombreux témoignages de ceux qui l'ont côtoyé: la mère de Johnny ; Sylvain Sylvain, guitariste des New York Dolls ; Dee Dee Ramone, son grand pote, co-auteur de la chanson "Chinese Rock" et compagnon de dope ; Jayne County, chanteuse transsexuelle ; Walter Lure, guitariste des Heartbreakers ; Wayne Kramer, guitariste des MC5 et de Gang War ; Henri Paul, guitariste français et ami de Johnny ; Willy DeVille, une des dernières personnes à avoir vu Johnny vivant à La Nouvelle-Orléans... Tout ceci est passionnant. Mais dommage qu'il n'y ait pas d'entrevues avec Johnny lui-même... Elles existent sûrement.

lech kowalski born to lose johnny thundersSo Alone, 1978, l'album solo mythique, à mettre entre toutes les mains.

On retient surtout de Thunders son addiction à la drogue et son attitude désinvolte sur scène. C'est exact. Mais il ne faudrait pas oublier qu'il était avant tout un excellent guitariste, au toucher imprévisible, toujours à la limite de la fausse note mais jouant en fait très bien. Il est en cela comparable à Monk qui ressemblait à un mongolien lorsqu'il jouait du piano. C'est aussi un très bon songwriter, auteur de morceaux qui sont devenus des classiques: "Born To Lose", "You Can't Put Your Arm Around A Memory", "London Boys", "Pirate Love", "I Wanna Be Loved", "Diary Of A Lover"... La liste est longue.

Il était aussi fasciné par Keith Richards. D'où un style vestimentaire bohémien, une nonchalance extrême, une pratique quotidienne de la guitare et les reprises régulières de titres des Rolling Stones: "As Tears Go By", "Play With Fire" et surtout le méconnu "I'd Much Rather Be With The Boys", bien meilleur dans la version de Johnny Thunders.



Ci dessus, un extrait de Born To Lose où The Heartbreakers interprète "So Alone" et où Dee Dee Ramone se rappelle de l'atmosphère de l'époque pendant les concerts. On constate que sur scène, quel que soit son état physique, Johnny Thunders ne jouait pas, il vivait la musique. Une grande leçon.

Pour des raisons obscures, sûrement juridiques, Born To Lose, The Last Rock & Roll Movie n'est pas encore sorti en DVD. Il est projeté, très rarement, dans certaines salles de quartier.

1 commentaire:

João Milagre a dit…

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