On peut penser ce qu'on veut d'Alain Robbe-Grillet (1922-2008), une chose est certaine : il était meilleur cinéaste que romancier. Certes, Le Voyeur (1955) vaut son pesant de cacahuètes et témoigne des tics de l'auteur : goût pour les petites filles, les meurtres glauques, le viol et les "motifs récurrents" et "variations". Des variations qu'on peut constater dans L'Année dernière à Marienbad (1961) d'Alain Resnais, un film audacieux mais un peu chiant. Il est vrai que Robbe-Grillet avait seulement écrit le scénario et les dialogues. Quand le Brestois se met lui-même à la caméra, c'est autre chose.
Anicée Alvina et Olga Georges-Picot s'amusent.
Car si Alain Robbe-Grillet se commet dans un cinéma qu'on qualifie d' "expérimental" ou "d'avant-garde" (complètement à tort, d'ailleurs), un élément le sauve du préjugé de cinéaste ennuyeux : le sexe. Il est bien connu que Robbe-Grillet est un érotomane sans pareil, mâtiné d'un goût pour les poils pubiens, le sadomasochisme, le viol, les relations maître-esclave et la torture. C'est donc fort de cette érotomanie que Robbe-Grillet réalise ses films. Glissements progressifs du plaisir est son cinquième film. Un bon bijou esthétique, doté d'un titre superbe qui laisse rêveur.
Le scénario est très sommaire : Alice (Anicée Alvina, ce nom sublime !), une brunette prostituée, est accusée du meurtre de Nora (Olga Georges-Picot), sa colocataire, également prostituée, "comme tout le monde aujourd'hui", précise-t-elle. Alice est arrêtée et passe ses jours dans une prison tenue par des religieux... et où les mœurs ne sont pas celles que l'on croit. Sur ce scénario bien mince, Alain Robbe-Grillet multiplie les scènes montrant de très belles femmes nues, parfois menottées et molestées, avec un certain sadisme mais un esthétisme certain. Les images sont superbes. Alain Robbe-Grillet a vraiment le sens du plan et du montage. C'est futé, très beau et jamais chiant. Pour faire bref, c'est l'exact contraire des films de Marguerite Duras, cette poivrote sans talent qui a sévit à la fois sur papier et sur écran.
Notons, dans Glissements progressifs du plaisir, la présence de deux grands acteurs français : Jean-Louis Trintignant et Michael Lonsdale. Trintignant dans le rôle du flic et Lonsdale dans le rôle du juge. Savoureux.
Le scénario est très sommaire : Alice (Anicée Alvina, ce nom sublime !), une brunette prostituée, est accusée du meurtre de Nora (Olga Georges-Picot), sa colocataire, également prostituée, "comme tout le monde aujourd'hui", précise-t-elle. Alice est arrêtée et passe ses jours dans une prison tenue par des religieux... et où les mœurs ne sont pas celles que l'on croit. Sur ce scénario bien mince, Alain Robbe-Grillet multiplie les scènes montrant de très belles femmes nues, parfois menottées et molestées, avec un certain sadisme mais un esthétisme certain. Les images sont superbes. Alain Robbe-Grillet a vraiment le sens du plan et du montage. C'est futé, très beau et jamais chiant. Pour faire bref, c'est l'exact contraire des films de Marguerite Duras, cette poivrote sans talent qui a sévit à la fois sur papier et sur écran.
Notons, dans Glissements progressifs du plaisir, la présence de deux grands acteurs français : Jean-Louis Trintignant et Michael Lonsdale. Trintignant dans le rôle du flic et Lonsdale dans le rôle du juge. Savoureux.
Alain Robbe-Grillet en action.