De 1946 à sa mort en 1953, Jean de Boschère a tenu un journal publié partiellement par les éditions de Rougerie, en deux volumes, sous le titre Fragments du Journal d'un rebelle solitaire. L'auteur du roman Satan L'Obscur, de recueils poétiques mystiques et de monographies sur Max Elskamp et Jérôme Bosch, y livre ses pensées, des anecdotes biographiques ou l'état de son travail littéraire (dont La Splendeur de l'Homme, toujours inédit et reposant dans la poussière du Musée de littérature de Bruxelles). Volontairement exilé à La Châtre, dans l'Indre, et largement oublié de tous sauf de ses "trente lecteurs", Jean de Boschère distille à plusieurs reprises des preuves de son anarchisme politique. Savoureux.
12 juin 1948.
Si le public qui lit des romans est "éducable", il serait utile que les romanciers ne soient pas de sinistres bourgeois, adhérents et dociles. A la troisième page d'un livre que la critique recommande, on leur annonce une conversation sur des sujets relevés, musique, littérature, politique. Éduquer serait : on s'aperçut de la présence d'un politicien qui, à titre de menteur, profiteur, escroc des esprits simples, fut sans discours jeté par la fenêtre par ses victimes qui se désinfectèrent aussitôt les mains. Je ne confonds pas les administrateurs d'une nation avec les partisans effrontés de la politique dont meurt toute nation.
12 juillet 1949.
La vérité est un parfum enivrant tous les canaux de notre esprit. Sa griserie est dangereuse, mortelle pour les détournements ; les subterfuges, les montages, les mises en scène. L'État et ses offices de faussaires la prohibent : c'est ainsi qu'il peut gouverner.
5 août 1949.
Le politique veut s'imposer en maître alors qu'il n'est que notre domestique.
Autre écrivain anarchiste, voir le nippon Osugi Sakae.
Autre écrivain un temps anarchiste : Giovanni Papini.
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