Guy Maddin est définitivement un très grand réalisateur. Son amour viscéral de la poésie du cinéma muet force le respect. Car, dans ses films, il ne fait pas que rendre hommage au cinéma flamboyant des années 1920, il le ranime et lui donne une force supplémentaire. Dans son court métrage The Heart of the World en 2000, Guy Maddin avait déjà prouvé sa maestria pour raviver la flamme du muet, en six minutes délectables et jouissives inspirées par Fritz Lang et Dziga Vertov. Plusieurs critiques définissent, avec une réduction assumée, le cinéma de Maddin comme un croisement entre Murnau et Lynch. Ce n'est pas faux mais ce n'est pas vrai non plus. Admettons plutôt la tautologie : Maddin, c'est Maddin. Car ce type mérite plus qu'amplement d'avoir une place à part et d'être cité pour son propre style. Trois ans après The Heart of the World, en 2003, il réalise Cowards Bend the Knee, une autobiographie fantasmée. Un chef-d'œuvre. Ni plus ni moins. Tellement jouissif. Un des sommets du cinéma des années 2000.
Cowards Bend the Knee est un film de 65 minutes constitué de 10 chapitres de 5 à 6 minutes originellement conçu pour être diffusé dans un musée. Le visiteur devait, par dix fois, accoler son œil à un œil de bœuf pour visionner, en voyeur, les 10 chapitres du film. Musée + cinéma : une équation qui fait rarement bon ménage où des auto-proclamés cinéastes sont en réalité des branleurs subventionnés par des mécènes qui ne parlent qu'à eux-mêmes. Pour le cas de Guy Maddin, que nenni !
L'histoire est surréaliste à souhaits : Guy Maddin, joueur de hockey sur glace pour les Maroons de Winnipeg (sa ville natale) se prend deux gros taquets pendant un match, ce qui lui fait perdre la mémoire. Après le match, il accompagne sa femme, sur le point d'accoucher, à une clinique clandestine. Mais il ne sait même plus qu'il s'agit de sa femme. Pendant l'accouchement, il est séduit par Meta, une femme totalement sublime. Il décide de partir avec elle, délaissant sa compagne, qui meurt peu après. Sur le point de coucher avec Meta, celle-ci refuse que Guy touche son corps avec ses propres mains. Elle est traumatisée par la mort de son père, un coiffeur hockeyeur, dont on a délibérément coupé les mains. Meta, femme complètement œdipienne, ne désire qu'être palpée par les mains de son père. Elle drogue donc Guy pour qu'un chirurgien lui greffe les mains de son père. S'ensuit un subterfuge où Guy Maddin rend hommage au film muet Les mains d'Orlac (1924) de l'autrichien Robert Wiene. Le reste du film est à l'avenant. Une vraie bombe à nitrate de pellicule cinématographique subversive.
Cowards Bend the Knee est un film de 65 minutes constitué de 10 chapitres de 5 à 6 minutes originellement conçu pour être diffusé dans un musée. Le visiteur devait, par dix fois, accoler son œil à un œil de bœuf pour visionner, en voyeur, les 10 chapitres du film. Musée + cinéma : une équation qui fait rarement bon ménage où des auto-proclamés cinéastes sont en réalité des branleurs subventionnés par des mécènes qui ne parlent qu'à eux-mêmes. Pour le cas de Guy Maddin, que nenni !
L'histoire est surréaliste à souhaits : Guy Maddin, joueur de hockey sur glace pour les Maroons de Winnipeg (sa ville natale) se prend deux gros taquets pendant un match, ce qui lui fait perdre la mémoire. Après le match, il accompagne sa femme, sur le point d'accoucher, à une clinique clandestine. Mais il ne sait même plus qu'il s'agit de sa femme. Pendant l'accouchement, il est séduit par Meta, une femme totalement sublime. Il décide de partir avec elle, délaissant sa compagne, qui meurt peu après. Sur le point de coucher avec Meta, celle-ci refuse que Guy touche son corps avec ses propres mains. Elle est traumatisée par la mort de son père, un coiffeur hockeyeur, dont on a délibérément coupé les mains. Meta, femme complètement œdipienne, ne désire qu'être palpée par les mains de son père. Elle drogue donc Guy pour qu'un chirurgien lui greffe les mains de son père. S'ensuit un subterfuge où Guy Maddin rend hommage au film muet Les mains d'Orlac (1924) de l'autrichien Robert Wiene. Le reste du film est à l'avenant. Une vraie bombe à nitrate de pellicule cinématographique subversive.
Intégralité du chapitre 2 du film. La scène de l'accouchement.
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