Au début de sa carrière, entre 1991 et 1997, Takashi Miike réalise près de vingt films distribués directement en vidéo. Essentiellement des films de yakuzas, dont la trilogie Bodyguard Kiba, qui met scène le garde du corps expert en arts martiaux Kiba (interprété par le karatéka professionnel Takeshi Yamamoto) en pleine confrontation avec la pègre adepte des armes à feux. Cette trilogie est écrite par Hisao Maki, lui même expert en arts martiaux, et adaptée d'un manga scénarisé par Ikki Kajiwira. Une première adaptation de Bodyguard Kiba est d'ailleurs sortie en 1973, avec le génial Sony Chiba dans le rôle de Kiba. Hisao Maki collaborera à nouveau avec Takashi Miike en 1998 pour Silver, un film démentiel mettant en scène des catcheuses aux mensurations mammaires que n'aurait pas reniées Russ Meyer. Ni le commun des mortels.
Bodyguard Kiba raconte l'histoire de Junpei, un yakuza de bas étage, qui détourne 500 millions de yens. Traqué par les membres de son clan, il fait appel au garde du corps Kiba pour le protéger. S'ensuivent des scènes de combats divers, de courses poursuites, quelques scènes humoristiques et même une scène de sexe à la 50è minute, mettant en valeur la plastique de l'actrice. Une scène purement gratuite comme on en voit régulièrement dans les films destinés au marché de la vidéo.
Presque rien dans ce film conventionnel ne laisse présager la future carrière de Takashi Miike, si ce n'est une scène dans laquelle une femme subit une séance de torture exacerbée, suivie d'un viol collectif, où le chef yakuza a ses mots: "qu'est-ce qui fait le charme d'une femme ? Le mucus et la sang, les sécrétions et la bile". Une scène sadique et misogyne, comme Miike en tournera régulièrement par la suite.
Au final, rien de transcendant dans Bodyguard Kiba, surtout si on le compare aux films à venir de Miike : Shinjuku Triad Society en 1995, Fudoh en 1996 ou Full Metal Yakuza en 1997.
Une des premières scènes de Bodyguard Kiba.
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