vendredi 24 juillet 2009

Akio Jissoji - Les Prospérités du vice du marquis de Sade (1988)


Akio-Jissoji-Marquis-Sade
Paradoxalement, l'héritage du marquis de Sade est beaucoup plus présent au Japon qu'en France. Une fois de plus, l'hexagone a laissé fuir un génie français, non contente de l'avoir enfermé 27 ans dans des prisons et des hospices pour malades mentaux. Sade survit aujourd'hui en France grâce à Guillaume Apollinaire et Gilbert Lely tandis que des donneurs de leçons (au sens littéral du terme) comme Michel Onfray rabaissent Sade au rang de délinquant sexuel. Même les admirateurs et "théoriciens" de Sade comme Annie Le Brun ou Philippe Sollers (hum hum) rendent le divin marquis insipide.

Akio-Jissoji-Marquis-SadeUne femme japonaise se peint les lèvres. Magnifique.

Après avoir inspiré le réalisateur espagnol Jess Franco (voir le magnifique Justine ou les infortunes de la vertu avec l'illuminé Klaus Kinski dans le rôle de Sade) et l'italien Pier Paolo Pasolini (le non moins excellent Salo), l'auteur du chef-d'œuvre Histoire de Juliette suivie de l'histoire de sa sœur Justine (2500 pages de délires picaresques philosophico-pornographiques à lire pour la première fois de préférence à l'adolescence) a inspiré Akio Jissoji, connu pour une adaptation cinématographique d'Ultraman.

Akio-Jissoji-Marquis-SadeSeiran Li, la femme du comte, fouettée et contente de l'être en pleine représentation théâtrale. Malaise dans l'assistance.

Dans ses Prospérités du vice du marquis de Sade, Akio Jissoji narre l'expérience de quatre bourgeois qui s'isolent du monde dans une maison baroque dont la décoration est influencée par l'Occident. Nous sommes ici dans les années 1920, c'est-à-dire dans le Japon de l'ère Taisho. Un "comte", fanatique des écrits et de la philosophie de Sade, a réuni des repris de justice, des voleurs, des tueurs et des prostituées pour en user selon son bon vouloir et mettre en scène une pièce de théâtre inspirée par Histoire de Juliette suivie de l'histoire de sa sœur Justine. Le "comte" n'hésite pas utiliser sa femme, une ancienne prostituée, et la soumettre à de multiples sévices sexuels plus moins violents, plus ou moins consentants. Bientôt le comte ne maîtrise plus ses acteurs : sa femme s'identifie vraiment à Juliette, des meurtres ont réellement lieu, la réalité se mêle à la fiction. Le comte passera-t-il vraiment au meurtre pour rester fidèle à la philosophie de Sade ?




Ci-dessus, le début du film : civilité, nourriture raffinée, ambiance feu de camp, respect de la femme, réflexions philosophiques. 100 % Sade.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le Marquis de Sade, je suis en train de le lire, un écrivain qui sait de quoi il branle..il parle !

Un grand écrivain.
Je vomi Michel Onfray.