Compagnon de route de Koji Wakamatsu, Masao Adachi a réalisé en 1966 son premier film commercial : Datai (Abortion), justement une production de Koji Wakamatsu. Un film étonnant, parodie des films éducatifs sur la sexualité (bakusan eiga en japonais). Pour plus de renseignements à propos des films éducatifs nippons sur la sexualité, lire cet article de Roland Domenig. Masao Adachi alterne entre le didactisme, l'humour, le dégoût, la critique des mœurs des années 1960 (le corps et l'enfant considérés comme objets de consommation) et le questionnement sur l'éthique scientifique et le progrès.
Abortion commence par des images d'accouchement tournées en 16 mm et directement repris de films éducatifs des années 1940. Par la suite, Adachi nous montre un gynécologue en prison qui écrit ses mémoires et tente de réhabiliter ses recherches scientifiques (pour lesquels il est se retrouve justement entre quatre murs). Ce gynécologue, nommé Marukido Sadao (la prononciation japonaise du Marquis de Sade, détail qui n'étonnera pas les amateurs d'Adachi et de Wakamatsu), écœuré d'avoir pratiqué 3 avortements par jour depuis 8 ans et donc tué plus d'un millier de fœtus, a cherché un moyen de séparer l'acte sexuel et la reproduction. Il parvient ainsi a inventé un système de couveuse artificielle mais se fait arrêter par la police.
Pour mieux connaître Masao Adachi, lire cet entretien de Nihon Cine Art, très copieux, datant de 2003 et abordant les grandes lignes de la carrière atypique du réalisateur japonais.
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