En 1969, Koji Wakamatsu réalise plus de dix films dont Go, Go, Second Time Virgin, Violent Virgin, The Notorious Concubines et Season of Terror. Dans ce dernier, deux policiers sont chargés d'espionner les faits et gestes d'un activiste supposé engagé dans la lutte armée qui opposent les révolutionnaires communistes au gouvernement japonais. Le supposé activiste vit avec deux jeunes femmes dans une barre d'immeubles de la périphérie tokyoïte. A part manger, dormir, marcher dans un parc et faire l'amour avec ses colocataires dans un parfait ménage à trois, le jeune homme ne fait rien de ses journées, au grand désespoir des policiers, eux-mêmes cloîtrés dans l'immeuble d'en face. L'ennui des policiers grandit irrémédiablement puisqu'ils passent leurs journées à ne rien faire et leurs soirées à écouter, grâce à un micro espion, les trois locataires faire interminablement l'amour. Comme le dit l'un des policiers: "dans un immeuble comme ça, entre quatre murs, qu'est-ce qu'il y a d'autre à faire le soir, à part l'amour ?"
Dans cette ambiance d'oisiveté et de luxure, le film laisse peu de place à la politique et aux théories révolutionnaires. Sauf à une reprise, lorsque le jeune homme reçoit la visite d'un ancien "camarade" venu prendre de ses nouvelles. A un discours exalté citant Marx, Trotsky, la Commune de Paris et la solidarité bolchévique, le jeune homme répond avec lassitude qu'il a définitivement quitté l'action politique et la lutte armée pour vivre avec des femmes et faire l'amour. La police comprend alors que ça ne sert plus à rien d'espionner ce social traitre érotomane.
Malheureusement pour la police, alors que rien ne le laissait supposer, le jeune homme se lève un matin et se rend à l'aéroport, ceinturé de dynamite, dans l'intention de tuer un ministre nippon. Le film se termine dans un bruit d'explosion.
Premières minutes de Season of Terror.
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